
Belenos n’hiberne plus.
Six ans après sa dernière sortie, le projet mené par Loic Cellier (tous instruments/chant, ex-Asyndess) continue son aventure dans l’écurie de Northern Silence Productions avec son neuvième album, Egor.
D’ar viken nous accueille avec ses riffs mélodieux mais assez sombres, qui deviendront beaucoup plus imposants, accueillant d’abord quelques choeurs mystérieux puis les hurlements déchaînés de Loic. Les harmoniques hypnotiques répondent à un blast furieux couplé à des orchestrations majestueuses, créant une dualité naturelle au sein du titre avant de s’abandonner totalement à la rage sur Bolz-noz ifernus, composition où les vagues de violence brute nous frappent sans ménagement. On retrouve une touche un peu dissonante dans les guitares, mais les parties vocales rendent le mélange inquiétant, presque même menaçant, laissant le son s’éteindre pour rejoindre l’angoissante Morzhol tan qui opte d’abord pour une approche lente et pesante. La rythmique deviendra par la suite plus agressive et saccadée, mais les parties lead lui apporteront une touche plus mystérieuse qui perdure jusqu’à ce que E gor an egor ne prenne le relai, nous offrant un instant de calme avec son introduction apaisante. La saturation viendra bien évidemment alourdir et perturber la quiétude avec une puissance brute extrêmement fédératrice qui nous captive en un rien de temps, faisant passer le morceau en une fraction de seconde alors que Tenvalijenn vient à son tour nous envoûter grâce à des riffs particulièrement bien pensés. Les quelques interventions vocales sont également parfaites pour rythmer notre progression dans les ténèbres lancinantes jusqu’à Kabalastral et son approche assez changeante, passant d’une explosion virulente à des passages plus mystiques. Korollarvest meurdezus prend la suite en nous entraînant dans sa danse macabre et parfois mélancolique, relançant encore et toujours la machine avec des harmoniques entêtantes avant de laisser Sterenn du mener sa charge entre fureur et pointes de tristesse légèrement plus douces. On retrouve un moment de calme avec les premiers moments d’Heg vras an didermen, rapidement renforcés par des riffs massifs qui emportent notre esprit dans les limbes, mais le son finira par s’épaissir à nouveau sur Dreist an hollved hewel, devenant presque étouffant lors des passages les plus virulents encadrés par quelques touches plus aériennes. Le chant contribue à cette atmosphère malsaine avant de laisser Tuzumded emprunter au Doom pour faire de ses riffs une véritable rideau de noirceur au rythme changeant, et qui finira même par s’évaporer en rejoignant Hurlink, dernière composition instrumentale qui semble presque irréelle tant elle est différente des autres, nous permettant de reprendre nos esprits.
Bien connu dans le paysage Black Metal français, Belenos n’hésite pas à emprunter à ses racines Pagan bretonnes, ou même à d’autres styles pour teinter les riffs d’Egor. Le retour du groupe est plus qu’apprécié.
95/100