
Le trajet de Labyrinthus Stellarum marque un troisième arrêt.
Les capitaines Alexander Andronati (chant/batterie programmée) et Misha Andronati (guitare) l’ont intitulé Rift in Reality, et nous l’offrent en collaboration avec Northern Silence Productions.
Voyagers nous accueille avec des sonorités modernes assez douces, mais l’arrivée de la saturation du Black Metal et ses hurlements viscéraux rendent le mélange véritablement épique, presque comme un voyage interstellaire pendant lequel on peut librement observer les étoiles. Les quelques passages plus doux nous permettent de reprendre notre souffle avant d’accélérer à nouveau pour rejoindre Ravenous Planet et sa quiétude qui se métamorphose en sonorités inquiétantes assez sombres et oppressantes, bénéficiant même de moments de flottement où une voix cybernétique rejoint le vocaliste. Le son s’alourdit par moments, puis laisse place à la vaporeuse Take Us Home qui hante l’air de ses tonalités planantes assez lentes, mais surtout avec sa base imposante qui offre une dimension rassurante entre les éruptions massives qui vont finalement rejoindre le titre éponyme, Rift in Reality. Il démarre à toute allure et nous emporte dans sa déferlante, et malgré de rares moments de répit, il reste incroyablement accrocheur et débouchera finalement sur la longue Lost in the Void où le groupe nous laisse dériver à notre rythme, simplement accompagnés par des touches brumeuses, des choeurs et des cris terrifiants. Les vagues de violence apparaissent sans prévenir, nous prenant au dépourvu et embarquant notre esprit toujours plus loin dans son voyage astral qui prend fin pour laisser Cosmic Plague débuter à son tour et nous ramener dans la rage. Les claviers et autres bruits amplifient la fureur en lui donnant des teintes plus étranges ou temporisent les explosions énergiques, puis Liftoff nous propose un court moment de calme avant de s’élancer à son tour dans sa transe onirique au sein de laquelle le Black Metal brut prend autant de place que les influences plus modernes. Ce sont d’ailleurs les claviers qui nous entraînent vers un dernier moment de violence avant de laisser place à Nirlakh, dernière composition beaucoup plus douce qui trempera tout de même par moments dans le mystère grâce à ses nombreuses touches qui volent jusqu’à leur dernier souffle.
Aussi étrange qu’elle puisse paraître aux puristes, la mixture de Labyrinthus Stellarum est une véritable réussite ! Rift in Reality est le troisième album que le groupe nous offre en trois ans, et il est toujours plus saisissant !
95/100