
Shadow of Intent frappe très fort avec son cinquième album, Imperium Delirium.
Pour sa création, Ben Duerr (chant, Hollow Prophet), Chris Wiseman (guitare/chant clair, Currents), Andrew Monias (basse/choeurs) et Bryce Butler (batterie, Valiant Crusade, ex-Abigail Williams, ex-The Faceless, ex-Contrarian) ont fait appel à Francesco Ferrini (Fleshgod Apocalypse) pour les orchestrations, Dan Seagrave (Bodyfarm, Devourment, Dismember, Entombed, Memoriam…) pour l’artwork, ainsi que Dave Otero et Mike Low du Flatline Audio Studio.
L’album débute sur Prepare to Die, une composition au titre évocateur qui nous indique une seule chose : le groupe ne fera pas de quartier. Une fois l’introduction passée, la rythmique déferle sur nous à toute allure, renforcée par les orchestrations qui lui donnent des tonalités épiques et qui nous guident vers les rares moments où Ben ne vocifère pas, qu’ils soient faits de calme ou de leads cinglants, puis vers Flying the Black Flag, morceau qui figurait déjà sur les setlists. Pour l’avoir vu en live, ce morceau est dévastateur mais surtout parfaitement bien rythmé, alternant moshparts écrasantes et moments beaucoup plus vifs avant de laisser place à Infinity of Horrors qui reprend les patterns les plus agressifs où harmoniques et blast rivalisent, mais aussi ceux où le son prend plus d’ampleur et devient presque contemplatif. Le final infernal débouche sur la toute aussi furieuse Mechanical Chaos qui multiplie les éruptions saccadées et qui ne se prive pas pour nous arroser d’une bonne dose de blast pendant que le vocaliste délivre son art guttural dans la noirceur. Les frappes régulières sont du plus bel effet alors que They Murdered Sleep prend le temps de nous laisser respirer pour mieux nous clouer au sol avec ses touches majestueuses et nous matraquer presque sans relâche, autorisant seulement les quelques leads à adoucir notre sentence. The Facets of Propaganda nous enivre lentement avant de proposer un rythme martial puis de nous piétiner sous les hurlements du vocaliste avec une touche de mélancolie dans les claviers, puis le groupe fait appel au légendaire Corpsegrinder (Cannibal Corpse) pour la brutale mais groovy Feeding the Meatgrinder qui est l’un des morceaux les plus prometteurs pour le passage au live. Le break est le plus massif de l’album, mais le groupe ne nous laisse pas nous remettre de nos émotions et enchaîne avec Vehement Draconian Vengeance qui redouble d’efforts pour continuer dans cette voie agressive doublée de mélodies dissonantes avant un final assez doux au piano, puis on enchaîne avec Beholding the Sickness of Civilization qui débute sur une touche assez sombre. Les choeurs donnent une touche plus brute à certains passages, puis c’est avec une pointe de technicité que le groupe enchaîne sur Apocalypse Canvas, s’orientant presque vers le Death Progressif notamment grâce à la section rythmique et leurs patterns ultra-saccadés. No Matter the Cost nous laisse à son tour respirer avant de lâcher sa déferlante, avec toujours une approche assez mélodieuse, mais c’est avec Imperium Delirium, le long titre éponyme qui met l’accent sur les orchestrations, notamment au début, que l’album prendra fin, non sans que les rugissements inhumains ne rythment une rythmique surpuissante.
En un peu plus de dix ans, Shadow of Intent a su s’imposer comme l’un des fers de lance du Deathcore moderne, et leur mixture symphonique y est pour beaucoup ! Imperium Delirium est le digne héritier d’un groupe en pleine ascension.
95/100