
Tine n’a jamais disparu.
Pour son troisième album, A Winter Horrorscape, Count Murmur (tous instruments/chant) a choisi de rester indépendant, mais également de faire appel à Nikola Dusmanic (Poignard) à la batterie et Peter Ferguson à la guitare lead.
L’album s’ouvre en compagnie de Samantha Bounkeua pour Winter Comes, une introduction faite de cordes et de choeurs que les deux musiciens rendent hypnotiques et mélancoliques avant de laisser A Feather from Lucifer’s Wing déferler sur nous avec toute sa rage. On retrouve dans ce titre la fureur d’un Black Metal brut, mais également des touches plus aériennes et symphoniques qui se mêlent parfaitement à l’agressivité de la base assez saccadée, mais qui s’unissent à la perfection sur les refrains où le chant clair apparaît également, mais le son devient plus épique et pesant sur A Path Through Frozen Woods. Si les influences sont similaires, ce morceau est beaucoup plus lourd et directif, comme si l’on suivait les ordres d’un commandant qui lutte contre la terreur mais qui nous mène droit vers l’ennemi avant de ralentir sur Ex Cathedra, dévoilant d’abord des tonalités lancinantes. Elles seront finalement corrompues par l’agressivité, mais le morceau reste long, et il s’autorise à virevolter de l’une à l’autre des atmosphères sans renier l’autre, offrant également des leads persistants pour nous mener à sa fin abrupte, puis à Return to the Black Forest in Winter, exploitant des sonorités beaucoup plus apaisantes. Le ton deviendra parfois plus sombre que ce soit au niveau de l’orchestration ou des choeurs, puis l’instrumentale passera le relai à The Scathing Blizzard qui débute de manière très calme pour finalement mieux exploser et proposer ses tonalités martiales. Bien que très accrocheur, le titre est assez court, et il laissera vite place à Triumph at Nineveh qui reprend cette approche vindicative sublimée par les claviers et autres cordes qui accompagnent des riffs vifs, mais également les quelques parties de chant clair qui apparaissent de temps à autre, renforçant la dualité du morceau. Le violon annonce parfaitement la chute qui nous mène à Winter Horrorscape et son introduction angoissante qui fait du morceau l’un des plus terrifiants et théâtral, en particulier lorsque les hurlements intenses refont leur apparition, hâtant nos pas jusqu’à ce final en apothéose au coeur d’une tempête glaciale.
Empruntant au Black Metal Old School et à des racines symphoniques marquées, Tine marque son retour en grande pompe. A Winter Horrorscape fait partie de ces albums pépite de la scène underground, et ceux qui lui laisseront une chance le savent déjà.
95/100