
Novembers Doom met un terme à six années de silence.
Toujours signés chez Prophecy Productions, Paul Kuhr (chant, ex-Subterranean Masquerade), Larry Roberts (guitare lead, The Kahless Clone), Vito Marchese (guitare rythmique, The Kahless Clone), Mike Feldman (basse, ex-Subterranean Masquerade) et Garry Naples (batterie, Trouble, Wizzo, The Kahless Clone) dévoilent leur douzième album, Major Arcana.
Ben Johnson (Divinity Compromised, The Kahless Clone) assure les claviers de cet album, et Rhiannon Kuhr, la fille de Paul, les choeurs féminins sur certains titres.
L’album se présente avec June, première composition où des claviers nous accueillent de manière très solennelle, assurant une base glaciale pour Paul qui nous enveloppe de mystère en nous menant à Major Arcana, la première composition où tout le groupe est réuni dans un seul et unique but : embrumer notre esprit avec leur mélancolie. Chant clair et chant saturé cohabitent naturellement, laissant le vocaliste assurer l’intensité pendant que la rythmique nous hypnotise, profitant de passages plus saccadés pour développer quelques sursauts d’énergie entre deux vagues plus apaisantes dont la dernière qui nous mène à la sombre Ravenous. On notera une petite touche de dissonance aérienne sur certains moments, mais le titre reste majoritairement agressif, en particulier sur les refrains, malgré les claviers qui garantissent un son majestueux pendant que les harmoniques explorent les racines Heavy avant de s’apaiser sur Mercy. Le morceau commence avec cette douce et douloureuse mélodie qui accompagne le vocaliste, rencontrant finalement quelques moments saturés plus fédérateurs où naîtront les leads, puis c’est avec The Dance que de nouvelles influences verront le jour, proposant par exemple une touche saccadée plus brute avant de redevenir très aérienne. Le contraste est vraiment très marqué sur ce morceau, notamment grâce au chanteur qui accentue également les deux aspects de sa personnalité vocale avant de se montrer encore plus sauvage sur The Fool, un titre assez remuant. Les passages habituellement calmes sont cette fois-ci assez brumeux et entêtants, rendant la composition assez chaotique à l’inverse de la longue Bleed Static qui bien qu’assez énigmatique au premier abord, coule assez naturellement et nous offre quelques refrains envoûtants, notamment avec les “save me” surpuissants. Chatter prend la suite après un moment de flottement, renouant avec des riffs solides parfaits pour transporter ce message empli de désespoir qui s’exprime sous différentes formes avant d’enchaîner avec Dusking Day qui temporise avec des claviers minimalistes pour instaurer une ambiance planante, mais qui renouera avec la lourdeur en temps voulu. Les passages où la double pédale règne sont tout simplement grisants, mais le morceau sera forcé de laisser place à XXII, dernier titre où le groupe nous emporte dans sa déferlante dès la première seconde, mais qui n’hésite pas à offrir un break aux accents Prog avant de repartir pour une dernière dose lugubre.
Bien qu’assez discret, Novembers Doom s’est forgé une excellente réputation dans la scène Doom/Death au fil des années, et Major Arcana prouve qu’elle est loin d’être usurpée. Le groupe frappe encore très fort et nous offre des morceaux saisissants.
90/100