
Stoned Jesus entame une ambitieuse trilogie.
Pour ce premier opus (leur sixième album) intitulé Songs to Sun, Igor Sydorenko (guitare/chant/basse/claviers) s’est entouré d’Andrew Rodin (basse/chant, ex-White Ward) et Yurii Kononov (batterie, Schattenfall, ex-White Ward). Le groupe est toujours soutenu par Season of Mist.
L’album débute très calmement par New Dawn qui nous dévoile une première mélodie à la guitare, suivie par la basse et quelques cymbales, puis des claviers lumineux qui nous emportent jusqu’aux premières parties vocales. Le mélange reste très doux jusqu’à ce que la saturation n’apparaisse, laissant les riffs groovy s’enflammer et osant même quelques tonalités un peu enjouées intervenir lors de ces longues parties instrumentale qui mène aux explosions finales puis à Shadowland, titre beaucoup plus court qui entre directement dans le vif du sujet. Si la rythmique reste solide, quelques harmoniques sont plus brumeuses, aidant les parties vocales à apporter cette touche enivrante lors des refrains jusqu’à ce que le mélange devienne beaucoup plus vif tout en restant dans ces tonalités planantes jusqu’au dernier sursaut avant que Lost In The Rain n’apaise les esprits. Une nouvelle mélodie nous parvient en captive notre esprit en s’étoffant, mais aussi en adoptant de plus en plus de tonalités mélancoliques avant de s’assombrir soudainement pour mieux revenir à la lumière lorsque le vocaliste réapparaît pour nous mener au long solo final qui disparaît peu à peu pour faire place à Low. Là également, le titre est assez court, et il ne perdra pas un instant pour donner à ses riffs une puissance brute accrocheuse à laquelle les parties vocales contribuent largement, mais le groupe nous surprendra avec une touche de Post-Black saisissante et quelques hurlements qui nous mèneront vers See You On The Road, la composition suivante. Les musiciens repartent sur un Stoner pur jus, où les riffs gras s’offrent une marche rythmée entre les quelques moments de flottement, mais également ce passage plus lourd après le milieu du titre, qui contraste énormément avec le final, qui débouche sur Quicksand, dernier titre qui atteint presque les dix minutes, débutant en acoustique pour une touche Country/Folk qui devient de plus en plus intense, se relâche puis s’emballe à nouveau et répétant ce manège jusqu’à devenir transcendante et finir par nous laisser avec ces quelques mots : “Now I’m ready to become what I hate the most” qui résonnent dans le néant.
Bien qu’étant à la base assez peu amateur de la touche Prog de Stoned Jesus, je me suis laissé bercer par le flot de Songs to Sun, et j’ai apprécié l’expérience ! Le groupe a annoncé cette trilogie comme étant son projet le plus ambitieux, et j’ai déjà hâte d’entendre la suite !
85/100