Live Report : Wiegedood + Treha Sektori – Petit Bain

L’automne est arrivé, la saison des festivals est terminée, il est donc temps de reprendre le chemin des salles obscures, à commencer par ma préférée : Petit Bain.

Ce soir, nous fêtons un anniversaire, les dix ans du premier volet de la trilogie De Doden Hebben Het Goed, premier album de Wiegedood. Pour l’occasion, le groupe entend bien nous jouer les trois albums en intégralité, précédé par une entrée en matière signée Treha Sektori. Menée par Voulez-vous Danser, la cérémonie n’affiche que tardivement ses d’horaires, mais j’aime me rendre aux salles à l’avance, et la pluie ne me fait pas peur.

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L’autel de Treha Sektori est déjà en place sur la scène, beaucoup plus dépouillé que la dernière fois (en ouverture d’Amenra en mai), et lorsque les lumières s’éteignent, nous percevons la silhouette de Dehn Sora qui s’avance, guitare en main. Si ce premier instrument – couplé à un archet – lui permet de nous proposer des bruits dissonants pour nous initier à son rituel, il sera suivi de nombreuses percussions, parties vocales étranges et autres samples, qui donnent vie à ses créations. Je ne suis toujours pas si familier avec son univers, mais je constate que le public, immobile, apprécie et communie avec lui, parfois même les yeux fermés alors que des visuels sont diffusés en fond, comme pour appuyer la sobriété de son installation. Au bout d’une demie-heure, tout s’arrête, et les acclamations accompagnent son départ de scène.

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A l’heure dite, les trois membres de Wiegedood montent sur scène sous des lumières déclinantes, et une fois leurs instruments bien en main, le show débute. Visuellement, on peine à distinguer Gilles Demolder (guitare) qui se cambre en matraquant ses cordes ainsi que Levy Seynaeve (guitare/chant) qui s’avance parfois au micro, il ne faut même pas espérer distinguer Wim Sreppoc (batterie) qui frappe ses fûts de manière punitive sous les flashs. Mais auditivement… à part une légère faiblesse côté chant lorsque l’on se trouve devant, chaque note, chaque bruit, chaque cri sonnent comme un véritable déchirement, et le groupe prend plaisir à nous lacérer de toute part, s’arrêtant à peine entre les titres pour marquer leur fin. On notera tout de même un hommage à Vincent de Treha Sektori, désigné comme “probably the kindest guy that we know in Paris” par Gilles, et la tempête reprend, tantôt accompagner de nuances de bleu, de rouge, ou d’une lumière blanche aveuglante qui surgit de derrière le groupe. Si on pourrait croire qu’après avoir enchaîné les trois De Doden Hebben Het Goed, le groupe serait fatigué, il n’en est rien : à leur interprétation parfaite des morceaux éthérés et transcendants, les trois gaillards vont même ajouter FN SCAR 16, titre d’ouverture de leur dernier album, pour parfaire le rituel, et ainsi mettre fin à une heure et quarante-cinq minutes de sonorités sombres et viscérales. Il va sans dire que les applaudissements sont à la hauteur du concert.

Setlist: Svanesang – Kwaad bloed – De doden hebben het goed – Onder gaan – Ontzieling – Cataract – De doden hebben het goed II – Smeekbede – Prowl – Doodskalm – De doden hebben het goed III – Parool – FN SCAR 16

La tension redescend progressivement au fur et à mesure que le bateau se vide, mais il est certain que le show du soir a marqué les esprits. Si Treha Sektori nous a offert une introduction sous forme de retraite spirituelle, la violence de Wiegedood aura largement convaincu, malgré une approche visuelle pour le moins complexe. Un grand merci à l’organisation, mais surtout à Oktober Promotion pour m’avoir permi de participer à cet évènement.

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