
La rentrée est à peine actée que je me retrouve déjà à enchaîner les concerts ! Me voilà donc de retour sur mon bateau préféré, Petit Bain, pour célébrer un autre anniversaire, celui de Die Krupps, qui n’était pas revenu depuis 2018 dans la capitale !
Pour ses quarante-cinq ans, la légendaire formation Industrial a également convié Jesus On Extasy, formation prisée du genre, ainsi que Johnny Tupolev, trio qui m’est pour le moment encore totalement inconnu. La soirée est organisée par nul autre qu’Access Live.
On débute donc avec Jesus On Extasy, duo allemand mené par Dorian (guitare/chant) et Chai Deveraux (guitare) accompagné pour l’occasion d’une batteuse, reléguée dans un coin de la scène. Si le vocaliste semble possédé, ses camarades semblent beaucoup plus en retrait, laissant tous les regards se tourner vers lui et ses lumières bleues chaotiques pendant qu’il se cramponne à son pied de micro ou prend de temps en temps une guitare. Il nous lâchera également un “Je ne parle pas très bien français mais j’essaie” entre deux morceaux, et présentera le titre Soulcrusher par “The next song is about some I was closed to in Paris, but not anymore”, et on sent que les tonalités Industrial du combo deviennent parfois plus sombres que dansantes, en particulier lorsque le frontman passe derrière ses machines, ajoutant bruits et autres marques pesantes. Le show est court, et la demande de circle pit pour le dernier titre ne donnera malheureusement pas satisfaction, mais il est évident que le public a apprécié au vu des acclamations.
A peine quelques minutes entre les deux shows, Johnny Tupolev s’annonce déjà et commence à jouer devant un public qui traîne encore entre le merch et le bar. Le son est beaucoup plus joyeux, allant des influences Industrial Rock accrocheuses à un son plus groovy, et les sourires de Tom Berger (guitare/chant), Jens Grebe (basse) et Dietmar “Didi” Noack (batterie) trahissent leur joie d’être devant nous ce soir. Je ne peux me prononcer pour leurs morceaux, mais les interventions du vocaliste sont pleines d’humour, à l’image de ce “It’s a song about my special friend Donald Trump” à qui il dédiera le deuxième morceau, mais également sa fameuse question “Who’s older than fifty?”. Les mains se lèvent, et les rires fusent, mais lorsque le groupe revient à sa musique, ce sont les nuques qui se délient, et les spectateurs commencent à remuer doucement. Leur temps de jeu n’a pas été beaucoup plus long que le groupe précédent, mais les applaudissements montrent qu’il a également été très apprécié !
Setlist: Joy Of Not Knowing – Bomb Your Head – Balance of Pain – Down Again – Shot in Black & White – Sleeping Desire – Obsession
La scène est réaménagée pour Die Krupps, avec notamment le “Stahlophon”, construction faite de quatre tuyaux disposés sur un banc aux couleurs du groupe disposé sur l’avant-scène, et le public se masse encore plus dans la fosse du bateau. Les lumières s’éteignent, Paul Keller (batterie) et Ralf Dörper (machines) prennent place, suivis par Dylan Smith (guitare) qui commence à haranguer avant l’arrivée de Jürgen Engler (chant), signant le véritable début du show. Les premières notes de chaque morceau suffisent aux fans pour entrer en transe au son martial animé par un duo vocaliste/guitariste en pleine forme et qui mène la danse comme s’il faisait ça depuis toujours. Le chanteur nous rappellera d’ailleurs “This is our 45th anniversary” avant de s’essayer à prononcer “quarante cinq” avec réussite, et les titres s’enchaînent avec un naturel cybernétique entre EBM, passages AggroTech et Metal Industriel accrocheur, et les membres ne passent pas une seule seconde sans remuer. Jürgen utilisera d’ailleurs le Stahlophon sur certains passages doublés de flashs lumineux très violents, et l’atmosphère dansante s’alourdit sensiblement avant de repartir de plus belle. Côté setlist, j’avoue ne pas être le plus assidu concernant les allemands, mais l’enchaînement est extrêmement fluide, parsemé de remerciements, de l’annonce des titres, et l’heure et demie ne souffre d’aucune longueur. Je suis moi-même surpris lorsque le chanteur annonce “This is the last one, we can do it again!” pour présenter Machineries of Joy, qui marquera le point final d’un concert extrêmement énergique et qui restera dans les mémoire de toute l’assemblée, qui saluera le groupe comme il se doit.
Setlist: Nazis auf Speed – Schmutzfabrik – Der Amboss (Visage cover) – On Collision Course – The Dawning of Doom – Industrie-Mädchen (S.Y.P.H. cover) – High Tech/Low Life – Black Beauty White Heat – Will nicht – Muss! – Crossfire – Metal Machine Music – Fatherland – To the Hilt – Robo Sapien – Bloodsuckers
Rappel : Machineries of Joy
Les horaires calamiteux des transports en commun m’obligent à me ruer hors de la salle sans demander mon reste, mais je peux vous assurer que le show du soir était à la hauteur de toutes les attentes ! Le sombre et timide Jesus On Extasy fait déjà parler, tout comme la bonne humeur de Johnny Tupolev, mais nous ne pouvons pas parler d’Industrial sans évoquer la hargne de Die Krupps, dont le concert fut incroyable du début à la fin ! Merci à Access Live pour l’organisation, ainsi qu’à Oktober Promotion pour m’avoir autorisé à assister à cette consécration ! Et sur ce, au lit !