Quelques questions à Etienne et Bruno, respectivement chanteur et guitariste de Shaârghot, à l’occasion de leur passage au Hellfest 2025.
Bonjour et merci de m’accorder de ton temps ! Comment te sens-tu ? Chaudement non ?
Etienne : On a chaud, on a très très chaud. Et toi Bruno, je suppose que c’est pareil hein voilà.
Bruno : Ben on se sent très reposé, on a chaud, mais on a hâte d’en découdre en fait.
Raven : Ça, je vous fais confiance.
Première vraie question : As-tu depuis la dernière interview trouvé les mots pour décrire Shaârghot sans utiliser les habituelles étiquettes des styles musicaux (ni les dindons) ?
Etienne : Toujours pas non, je dirais qu’on fait du Metal Electro immersif.
Raven : Ah voilà ! Metal Electro immersif, au bout de la deuxième fois !
Etienne : Je pense que c’est ce qu’il y a de plus facile pour décrire le truc parce qu’on n’est pas vraiment de l’Indus, on n’est pas vraiment du Metal non plus, mais par contre, on est un spectacle immersif, ça c’est certain, et qui tend à devenir de plus en plus immersif en tout cas.
A nouveau au Hellfest après avoir enchaîné les dates cette année, qu’est-ce que ça te fait d’y revenir pour les 10 ans du groupe ?
Etienne : C’est vrai qu’en plus c’est pour les 10 ans, j’avais même pas tilté… C’est la tournée des 10 ans, on y revient, ça fait d’autant plus plaisir. Ce que je disais à un de tes collègues il n’y a pas longtemps, c’est que quand même c’est un peu la consécration de tout le travail accompli de venir jouer au Hellfest, c’est quand même pas rien, surtout que là on passe à peu près vers 17 heures, donc c’est un très bon créneau ! C’est plus comme lorsqu’on est passé en 2019, c’était un peu les newcomers, on découvre un peu le truc. Là, c’est une belle preuve de reconnaissance de notre travail et en même temps, c’est une belle façon de montrer euh toute notre évolution, montrer ce qu’on ce qu’on sait faire et pour nous, on est super contents. On est super contents de pouvoir défendre encore une fois nos nos couleurs noires sur scène et de pouvoir faire toujours plus, toujours plus, toujours plus. Même si là on voulait faire encore plus que ce qu’on voudra donner, mais on a malheureusement pas pu pour des raisons techniques… On a encore plein d’idées pour la suite, ça c’est certain.
Bruno : On avait prévu plein de choses, mais malheureusement le Hellfest a dit “ça, c’est pas possible, ça c’est pas possible, ça c’est pas possible”… “vous avez un nouveau lance-flammes” et on a décidé conjointement de ne pas l’utiliser parce que c’est sous une tente. Il fait déjà assez chaud comme ça aussi.
Raven : Raison de plus, déjà que vous allez réchauffé l’ambiance !
Bruno : On a dit sous une tente, on ne va pas l’utiliser.
En plus, pour fêter les 10 ans du groupe, vous avez fait un concert à la Cigale, salle assez mythique, comment ça s’est passé ?
Etienne : C’était très stressant, il y avait pas mal d’appréhension parce que c’est la première fois qu’on jouait quand même 2 heures, il y avait énormément de choses à gérer en amont, notamment il y avait des déambulations même dans le public de la part des performeurs et tout était filmé… il y avait plus de caméras donc beaucoup de choses à chapeauter en amont. Assez stressant, mais du coup quand c’est parti, mode tunnel activé, on n’a pas vu le temps passer, c’était assez énorme, les gens étaient vraiment dingues. Par contre, on est ressorti de là on était sur des civières. Mais c’était génial.
Raven : Mais justement niveau organisation, comment avez-vous fait au niveau logistique parce qu’il y a eu beaucoup de choses je suppose à apporter, et la Cigale, n’est peut-être pas prévue pour ça ?
Bruno : On a commencé à travailler sur le show de la Cigale, je crois que c’était en juillet 2024 en fait, on a commencé là à travailler sur ce qu’on allait faire, qui on voulait avoir sur scène… Étienne exposait pas mal d’idées, on en discutait ensemble et petit à petit, ça s’est mis en place. L’idée, en juillet 2024, c’est qu’on ne savait pas combien de temps on allait jouer. Ça s’est décidé à un moment donné où on a dit qu’il fallait offrir quelque chose d’unique mais tout a commencé en juillet 2024. Juillet 2024, février 2025… Le temps qui a été consacré pour ce concert-là alors qu’on avait d’autres concerts, d’autres shows, puisqu’en octobre/novembre (2024), on a quand même visité pas mal de villes en France. Et effectivement aujourd’hui le Hellfest pour continuer cette année anniversaire. C’est beau hein, c’est beau comme cadeau ? C’est super beau mais le public est généreux, donc en fait on se devait de faire quelque chose de généreux.
A propos de cette date encore une petite question : vous avez enregistré le live, il semble que l’édition vidéo soit en cours, quand allez-vous sortir le DVD ? Une date ?
Etienne : Alors je ne dis pas DVD parce qu’en fait DVD c’est un produit qui se vend plus maintenant donc le live sera disponible gratuitement sur YouTube. Mais effectivement, on retrouvera les musiques sur Spotify et tous ces trucs-là, donc oui, on le retrouvera. Quand, je ne sais pas exactement, de toute façon je n’aime pas donner de deadline parce que je me plante systématiquement donc j’arrête avec les dates. Mais ce qui est sûr, c’est que dans quelques mois, on va pas on va pas attendre un an, mais dans quelques mois, le live sera très certainement dispo et ça ne dépend que de du fait que je me mette à bosser.
Raven : Il faudrait se reposer un peu aussi de temps en temps.
Etienne : Ah oui, on va essayer ouais, ça peut être pas mal.
Raven : Oui je pense vu vu l’état dans lequel vous êtes, avec la chaleur. Mais je suis pareille je suis moite.
Etienne : Ah oui ça on est moite, on est marécageux même.
Dernière petite question à propos du show de la Cigale : comment vous êtes-vous préparés pour ce show ?
Etienne : Il y a eu beaucoup, beaucoup de résidences qui ont été faites, c’était des journées entières de répétitions, de 10 heures à 20 heures. On a pas mal travaillé le son, on a travaillé même en amont, on avait dépoussiéré des vieux morceaux dont on a refait une bonne partie des des bandes électroniques pour que ça sonne plus comme ce qu’on fait maintenant, pour que ce soit plus gros, plus massif et on a également aussi beaucoup travaillé les déplacements parce que sur un truc pareil, on ne peut pas faire les choses vraiment trop à la Punk. Donc on va scénographier beaucoup beaucoup de choses. Et toute cette période de travail, on a commencé à appliquer tout ça pendant les concerts qu’on faisait et maintenant on a gardé tous ces trucs-là et on les met à profit.
Le dernier album du groupe, Volume III – Let me Out date de 2023, avec le recul, qu’est-ce que tu penses de cet album ? Comment ont été les retours ?
Etienne : Oh moi je suis plutôt content du truc, pour moi c’est quand même l’album qui sonne le mieux dans tout ce qu’on a sorti. Évidemment, en regardant des mois en arrière, tiens j’aurais fait ça autrement, tiens j’aurais fait… Mais ça c’est un petit peu le propre des musiciens de se dire “c’est pas fini, j’aurais bien fait ci, j’aurais bien fait ça”
Raven : C’est pas que les musiciens.
Etienne : Ouais bon on est des éternels insatisfaits, mais de façon objective, on est quand même plutôt contents du travail qui a été effectué là-dessus. Et on commence déjà à réfléchir au prochain album. D’ailleurs, j’ai même déjà commencé à composer des petits trucs de ci de là, donc affaire à suivre, c’est pas pour tout de suite, mais affaire à suivre.
Raven : D’accord, parce que tu viens de répondre à une deuxième question qui vient après.
Etienne : Je peux aussi te dire qu’il y a aussi des featuring prévus avec des artistes dans les mois prochains, mais je ne dirai pas lesquels.
Raven : Ça va donc la continuité des sorties d’albums tout ça donc c’est super, en tant que fan, je suis super contente.
Ton travail de composition a-t-il évolué depuis l’album et si oui en quoi ?
Etienne : Je ne sais pas s’il a évolué, mais il a pris de la maturité en tout cas.
Raven : Ca s’appelle vieillir.
Etienne : Merci, merci de me rappeler mon âge.
Raven : Je crois que je suis plus âgée que toi.
Etienne : 10 ans de Shaarghot, il y a beaucoup de choses… C’est en forgeant, c’est en forgeant qu’on devient forgeron, tout bêtement, et à force de faire, on se rend compte qu’il y a des trucs qu’on faisait avant qui marchaient pas trop et du coup on arrête de les faire, d’autres qui marchent mieux, donc j’ai envie de te dire c’est le métier qui rentre dans la composition. Sur le troisième album, j’ai effectivement beaucoup travaillé un coup avec l’un, un coup avec l’autre, je fais pas mal d’échanges en ping-pong maintenant avec les musiciens et je pense que c’est quelque chose que je vais continuer à faire, même si des fois il y a des trucs où je me dis “là j’ai une idée pour les trois quarts du truc, je le fais d’une d’une traite et puis on verra plus tard pour les parties des autres”. Mais encore une fois, il n’y aura pas de méthodologie pour les autres albums à venir, c’est comme d’habitude, c’est au feeling, à l’envie, au plaisir. S’il y a un truc qui paraît pertinent, on le fait ou pas, voilà, et puis de toute façon d’un morceau à un autre, ça changera. Si t’as un truc à dire là-dessus Bruno.
Bruno : Bruno n’a rien à dire.
Qu’est-ce que vous pensez de la présence de Muse au Hellfest ?
Etienne : Pour moi, c’est pas forcément déconnant à partir du moment où tu fais venir des groupes comme Shaka Ponk. Si t’écoutes les vieux groupes tels que Deep Purple et tout ça, il y a beaucoup de choses maintenant qui se qui jouent, qui sont 1000 fois plus violentes que ça. Shaka Ponk, techniquement, c’est plus violent que Deep Purple. C’est juste que oui, ça fait partie du patrimoine, de l’héritage du truc, donc oui, c’est les vieux, mais à partir du moment où t’as des trucs quand même qui sont très tranquilles à ce niveau-là dans les vieux, je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas des trucs un peu plus récents qui ont à peu près la même énergie. Donc tant que ça ne devient pas la majorité et que il y a toujours la grande majorité qui soit vraiment très extrême. Pour moi ça va, qu’il y ait une tête d’affiche ou deux trois groupes comme ça éparpillés dans le fest, je trouve pas ça incohérent. Maintenant si on commence à avoir un truc qui se dirige vers Rock en Seine, ou autre sur une journée entière là non quand même, ce serait con. Un autre truc aussi c’est qu’il ne faut pas oublier quand même que le Hellfest passe quand même 180 groupes par an en moyenne et qu’à un moment au bout de 10/15 ans, ça devient très compliqué de se renouveler. Donc je comprends aussi que le mec a envie de chercher deux trois têtes d’affiche un peu plus Rock, un peu moins Métal pour renouveler le truc, sinon on a affaire aux symptômes des festivals gothiques en fait, qui vont te présenter chaque année la même affiche une année sur deux.
Raven : Je confirme.
Etienne : Donc voilà, Bruno, tu voulais dire quelque chose?
Bruno : Oui, en fait, je pense que ça fait quelques années que le Hellfest ouvre un peu. Je le savais, il y a bien longtemps que je j’avais dit “tiens Prodigy un jour sera au Hellfest”, c’est arrivé. Et ça m’étonne pas parce qu’en fait ils jouent sur l’énergie, sur le talent des musiciens pour les mettre en parce que Prodigy si on le met dans un autre festival, ou Shaka Ponk, il y en a qui vont dire “ah ouais mais c’est vachement trop agressif comme truc”, tu vois? Donc en fait, je dis pas que c’est une musique agressive, mais moi ça me choque pas qu’il y ait une mise en avant de Muse qui au départ était quand même un groupe assez énergique et qu’il y a une très bonne technique de la musique.
Sur scène, ils ne volent personne. Ils sont effectivement trois, plus un quatrième mais sur scène, ça joue, c’est impressionnant, en technique. Après je pense qu’on aime ou qu’on n’aime pas Muse. Mais ouais, la prog sent que de toute façon, il y a tout un pan de groupes qui vont disparaître aussi.
Raven : Il y en a, je pense qu’ils vont mourir sur scène.
Bruno : Mais le plus loin possible. Mais à mon avis il faut se mettre à la place de d’un festival qui voit que les groupes emblématiques commencent à disparaître, qui vont de toute façon s’arrêter, et c’est soit derrière il y a forcément des groupes, mais qui n’ont pas encore le statut de Iron Maiden, de Deep Purple, de tout ça encore. Donc il va falloir du temps pour que ça se remette en place et il ne faudrait pas que le Hellfest soit en queue de peloton des festivals européens, voire des festivals mondiaux. Comme disait Étienne à un moment donné, sinon on va tomber dans certains festivals qui font: “alors c’est assez marrant parce que une année la tête d’affiche, c’est ça l’autre année, ils ne sont pas en tête d’affiche, mais ils sont troisième sur l’affiche. Deux ans après, ils sont en tête d’affiche et on tourne comme ça, c’est toujours sur les mêmes”. Et ce n’est pas bon.
Raven : Le goth est toujours en état de mort vivant !
Bruno : Le Hellfest commence à nous préparer depuis pas mal d’années. Ils font une journée comme ça, une journée comme ça, une journée comme ça. Je pense que ça reste avant tout aussi des des passionnés mais néanmoins il y a c’est une entité économique et comme toute entité économique au bout d’un moment pour pouvoir accueillir des groupes extrêmes moins connus, il faut quand même qu’il y ait qu’il y ait des groupes et des têtes d’affiche qui rapportent du monde. Je pense avoir fait le tour.
Raven : Ce sont deux réponses très intéressantes. Je n’en attendais pas forcément autant, mais ça donne à réfléchir !
Bruno : Merci, il ne faut pas juste regarder le groupe qui joue mais voir tout ce qu’il y a à côté, ce que ça peut représenter. Je pense que c’est vrai que dans les années années 90, quand ils sont arrivés, ils ont quand même bousculé un peu, ils étaient très populaires. Donc je pense que ça m’a ça m’a pas choqué que ça quand j’ai vu qu’il y avait Muse.
Etienne : Par contre ce que je peux comprendre, c’est qu’effectivement la venue de Muse et la disparition de certains styles ou du moins de moins en moins représentés peut effectivement choquer.
Raven : De moins en moins de Black Metal par exemple.
Etienne : Voilà effectivement les amateurs de Black Metal. On va avoir de moins en moins de groupes de ce genre-là effectivement voir qu’il y ait moins de Black et qu’effectivement tout d’un coup t’as un groupe comme Muse. Effectivement je peux comprendre que ça froisse Après, c’est au Hellfest de trouver un créneau pour essayer de conserver les fans de la première heure et puis les nouveaux. Donc ça c’est un c’est un choix politique je dirais.
Bruno : Une scène quasi Black Metal sur tout le week-end.
Etienne : Après il y a le Motocultor qui prend de plus en plus le créneau du Black Metal en ce moment, parce que comme ça disparaît en plus du fest, ils prennent la relève là-dessus. Il y a un équilibre qui se fait, il y a toujours eu un jeu de vases communicants de toute façon entre le Hellfest et le Motocultor depuis longtemps.
Tu aimes toujours les dindons? Tu comptes en embaucher un sur scène ?
Etienne : Non, on n’en embauchera pas sur scène. Je ne veux pas de problème avec la SPA.
Donc où en sont les autres projets? Est-ce qu’il y a un projet avec un élevage de dindons par exemple?
Etienne : Non, il n’y aura pas de dindons.
Raven : Ah je suis déçue. Alors qu’est-ce qu’il en est du compendium avec le JDR, la série deux saisons avec chacune 13 épisodes et même le jeu vidéo dont tu avais parlé la dernière fois ?
Etienne : C’est toujours dans ma tête ça. Le Compendium, on va reprendre après le Hellfest. J’ai plusieurs illustrations qui ont avancé, j’ai des fiches qu’on j’ai continué à écrire des trucs pour l’instant, je publie rien, mais ça arrivera quand ça arrivera. Pour tout le reste, c’est des idées mégalo que j’ai en tête, mais… je ne dis pas que c’est infaisable, je dis qu’à l’heure actuelle c’est difficilement réalisable un truc pareil, donc on verra plus tard, un jour.
Raven : Shaarghot a atteint ses 10 ans, au départ tu pensais pas forcément que c’était réalisable et puis tu l’as fait, vous l’avez fait. Donc on te fait confiance.
Etienne : Ouais. Ah oui, j’oubliais on va aussi sortir le vinyle du troisième album prochainement aussi, ça c’est une bonne nouvelle de la rentrée. Je ne sais pas exactement quand, mais ça y est, il y a encore des choses qui se font. Ça, plus les trucs comme ça, enfin bref il y a de l’actualité, il y a beaucoup de choses à venir donc ne t’inquiète pas, on va pas on va on va pas s’endormir tout de suite.
Je rebondis sur les news de tout à l’heure, est-ce que vous comptez voir des groupes pendant le week-end ? Quels sont tes coups de cœur de l’affiche ?
Etienne : Moi de toute façon Korn, je suis un très gros fan de Korn. Le show qu’on a vu m’a bien ramené au collège, c’était…
Raven : Quand t’étais jeune
Etienne : Il y a fort longtemps maintenant, je confirme.
Raven : C’est pareil pour moi.
Etienne : Rendez-vous à la maison de retraite pour la prochaine interview !
Raven : en Ehpad…
Etienne : Skindred, comme d’habitude, qui a un groupe extrêmement sous-côté, je trouve, malheureusement, mais toujours extrêmement intéressant avec une très grosse énergie.
Raven : Il m’en a sorti une belle le chanteur de Skindred, parce que je lui ai dit que j’avais trouvé son concert plutôt pas mal alors que moi de base je suis plutôt Black Metal. Il m’a regardé devant les yeux, il m’a dit “regarde, c’est moi le Black Metal”.
Bruno : C’est gentil !
Raven : Je n’aurais pas osé !
Etienne : Lui, il peut le faire !
Raven : Oui, il peut le faire et il l’a fait avec un grand sourire et c’était très très drôle !
Etienne : Oui, le mec a l’air très drôle effectivement ! Le truc qui n’a rien à voir, qui n’était pas sur les stages, il y a Pøgø qui joue dans la cage là-bas, c’est le side project du chanteur de Horskh.
Raven : Je n’arrête pas d’entendre parler.
Etienne : Ils viennent de repasser à 14 heures, ils repassent demain encore à 14 heures. C’est à voir, je trouve ça cool ! Et Bruno, qu’est-ce que t’as vu ?
Bruno : Je ne me suis pas trop fatigué quand même, parce qu’il fait chaud, et je ne suis pas festivalier cette année donc il faut faire attention. Mais je voulais revoir Korn pour savoir un peu où ils en étaient. Ça n’a pas changé ! J’ai été impressionné, c’est un son incroyable. J’ai trouvé que le batteur est trop beau, il joue trop bien ! Il est charismatique, et le bassiste pareil. Après les gratteux, ça reste Korn. The Hu étaient pas mal. Et j’ai surtout rencontré des gens sur le festival pour discuter, c’est un moyen de voir les gens qu’on ne peut pas voir le reste de l’année, on discute toujours par mail et puis après on se voit, c’est un peu du relationnel !
Il me reste deux questions, et celle-là est pour Etienne aussi : est-ce que Clémence a acheté de nouveaux livres de cuisine depuis fin 2023 ?
Etienne : Oui.
Raven : Et est-ce que tu sais maintenant grâce à ça à quel plat on peut comparer Shaârghot ?
Bruno : (rires)
Etienne : Alors c’est sûrement pas grâce aux livres d’autoroute qu’elle achète que je vais pouvoir te répondre. Effectivement, si Shaarghot était un plat… qu’est-ce que ce serait…
Raven : J’aime bien le taquiner.
Etienne : Et voilà, tu taquines, tu taquines…
Raven : La suivante, c’est aussi une comparaison, donc si tu ne trouves pas, on peut passer à la suivante ! Mais je te la reposerai !
Etienne : Un plat comme ça Bruno en tête ?
Bruno : On aime bien manger, mais c’est compliqué quand même…
Etienne : Des boulettes épicées !
Raven : Dans ce cas-là, merci. J’ai enfin une réponse intéressante et donc je passe à la question suivante qui est la dernière question : si Shaarghot était une créature mythologique, ça serait quoi?
Etienne : Ah une chimère ! Automatiquement !
Raven : Je m’y attendais.
Etienne : Créature hybride qui est composée de plusieurs trucs en même temps, c’est forcément une chimère ! Il y a plein de variantes de chimères possibles, mais en tout cas… Tu es d’accord Bruno ?
Bruno : Complètement d’accord avec toi !
Raven : Curieusement, je m’attendais à cette réponse.
Etienne : C’est la réponse la plus logique que j’ai envie de dire !
C’était ma dernière question. Je vous remercie pour la disponibilité et je vous laisse les mots de la fin.
Étienne : Dindon.
Raven : (rires) J’aurais pas dû…
Bruno : Je ne cautionne pas !
Raven : J’aurais pas dû !
A few questions for Etienne and Bruno, respectively singer and guitarist of Shaârghot, on the occasion of their appearance at Hellfest 2025.
Hello and thank you for your time! How are you feeling? Warm, right?
Etienne: We’re hot, we’re very, very hot. And you Bruno, I guess it’s the same for you, right?
Bruno: Well, we feel very rested, we’re hot, but we’re actually looking forward to getting started.
Raven: I trust you on that.
First real question: Since the last interview, have you found the words to describe Shaârghot without using the usual musical style labels (or turkeys)?
Etienne: Still no, I’d say we play immersive Electro Metal.
Raven: Ah, there you go! Immersive Electro Metal, at the second time!
Etienne: I think that’s the easiest way to describe it because we’re not really industrial, we’re not really metal either, but on the other hand, we are an immersive show, that’s for sure, and one that tends to become more and more immersive in any case.
You’re back at Hellfest after a busy year of touring, how does it feel to be back for the band’s 10th anniversary?
Etienne: That’s true, and what’s more, it’s for the 10th anniversary. I hadn’t even realized… It’s the 10th anniversary tour, we’re back, and that makes it even more special. What I was saying to one of your colleagues not long ago is that coming to play at Hellfest is a bit like the crowning glory of all the work we’ve done. It’s no small thing, especially since we’re playing at around 5 p.m., which is a great slot! It’s more like when we played in 2019, we were kind of the newcomers, we were just discovering the scene. Now, it’s a great recognition of our work and at the same time, it’s a great way to show how we’ve evolved, to show what we can do, and we’re really happy about that. We’re really happy to be able to fly our black flag on stage once again and to be able to do more and more and more. Even though we wanted to do even more than we planned to give, unfortunately we couldn’t for technical reasons… We still have lots of ideas for the future, that’s for sure.
Bruno: We had planned lots of things, but unfortunately Hellfest said, “That’s not possible, that’s not possible, that’s not possible”… “You have a new flamethrower,” and we decided together not to use it because it’s under a tent. It’s already hot enough as it is.
Raven: All the more reason, since you’re already going to heat up the atmosphere!
Bruno: We said under a tent, we’re not going to use it.
In addition, to celebrate the band’s 10th anniversary, you played a concert at La Cigale, a fairly legendary venue. How did it go?
Etienne: It was very stressful, there was a lot of apprehension because it was the first time we had played for two hours, there was a lot to manage beforehand, in particular there were performers wandering around in the audience and everything was being filmed… there were more cameras, so a lot to oversee beforehand. It was quite stressful, but once it started, we went into tunnel mode and didn’t see the time go by. It was pretty huge, people were really crazy. On the other hand, we came out of there on stretchers. But it was great.
Raven: But about organization, how did you manage the logistics, because I imagine there was a lot to bring in, and La Cigale may not be designed for that?
Bruno: We started working on La Cigale’s show, I think it was in July 2024, actually, we started working on what we were going to do, who we wanted to have on stage… Étienne put forward a lot of ideas, we discussed them together and little by little, it all fell into place. The idea, in July 2024, was that we didn’t know how long we were going to play. It was decided at some point that we had to offer something unique, but it all started in July 2024. July 2024, February 2025… The time that was devoted to that concert, even though we had other concerts and other shows, because in October/November (2024), we visited quite a few cities in France. And now, Hellfest is continuing this anniversary year. It’s beautiful, isn’t it? It’s a beautiful gift, isn’t it? It’s really beautiful, but the audience is generous, so we had to do something generous in return.
One more quick question about that date: you recorded the live show, and it seems like the video is being edited. When will you release the DVD? Any date?
Etienne: Well, I’m not saying DVD because DVDs don’t sell as well anymore, so the live show will be available for free on YouTube. But yes, the music will be available on Spotify and all that stuff, so yes, you’ll be able to find it. When, I don’t know exactly, anyway I don’t like to give deadlines because I always mess up, so I’m done with dates. But what is certain is that in a few months, we’re not going to wait a year, but in a few months, the live show will most certainly be available, and it just depends on me getting down to work.
Raven: You should get some rest every now and then.
Etienne: Oh yeah, we’ll try, yeah, that might be good.
Raven: Yeah, I think so, given the state you’re in, with the heat. But I’m the same, I’m sweaty.
Etienne: Oh yeah, we’re sweaty, we’re swampy even.
One last quick question about the show at La Cigale: how did you prepare for it?
Etienne: We did a lot of residencies, spending whole days rehearsing, from 10 a.m. to 8 p.m. We worked a lot on the sound, even beforehand. We dusted off some old tracks and reworked a lot of the electronic parts to make them sound more like what we do now, to make them bigger and more massive. We also worked a lot on the staging, because with something like this, you can’t really do things in a Ppunk style. So we’re going to stage a lot of things. And during this whole period of work, we started applying all of this during the concerts we were doing, and now we’ve kept all of these things and we’re putting them to good use.
The band’s latest album, Volume III – Let Me Out, was released in 2023. Looking back, what do you think of this album? How was the feedback?
Etienne: Oh, I’m pretty happy with it. For me, it’s still the best-sounding album we’ve released. Obviously, looking back a few months, I would have done this differently, I would have done that… But that’s kind of typical of musicians to say, “It’s not finished, I should have done this, I should have done that.”
Raven: It’s not just musicians.
Etienne: Yeah, well, we’re eternally dissatisfied, but objectively speaking, we’re still pretty happy with the work that’s been done on it. And we’re already starting to think about the next album. In fact, I’ve even started composing a few things here and there, so watch this space. It’s not happening right away, but watch this space.
Raven: Okay, because you just answered a second question that comes after that.
Etienne: I can also tell you that there are some collaborations planned with other artists in the coming months, but I won’t say who.
Raven: So there will be more albums coming out, which is great. As a fan, I’m really happy about that.
Has your songwriting evolved since the album, and if so, how?
Etienne: I don’t know if it has evolved, but it has certainly matured.
Raven: It’s called getting older.
Etienne: Thanks, thanks for reminding me how old I am.
Raven: I think I’m older than you.
Etienne: Ten years of Shaarghot, that’s a lot of things… Practice makes perfect, quite simply, and by doing things over and over again, you realize that there are things you used to do that didn’t work so well, so you stop doing them, and other things that work better, so I’d say it’s the craft that comes into the composition. On the third album, I actually worked a lot with one person, then another, I do a lot of back-and-forth with the musicians now, and I think that’s something I’ll continue to do, even if sometimes there are things where I say to myself, “I have an idea for three-quarters of it, I’ll do it in one go and then we’ll see about the other parts later.” But again, there won’t be a methodology for future albums, it’s business as usual, it’s based on feeling, desire, and pleasure. If something seems relevant, we do it or we don’t, that’s it, and anyway, it will change from one song to another. If you have anything to say about that, Bruno.
Bruno: Bruno has nothing to say.
What do you think about Muse playing at Hellfest?
Etienne: For me, it’s not necessarily crazy when you bring in bands like Shaka Ponk. If you listen to old bands like Deep Purple and all that, there’s a lot of stuff being played now that’s a thousand times more violent than that. Shaka Ponk is technically more violent than Deep Purple. It’s just that, it’s part of the heritage, the legacy of the thing, so yes, it’s the old guys, but when you have stuff that’s very calm in that respect among the old guys, I don’t see why there shouldn’t be some more recent stuff that has roughly the same energy. So as long as it doesn’t become the majority and there’s still a large majority that’s really extreme. For me, it’s fine to have a headliner or two or three bands like that scattered throughout the festival, I don’t find it inconsistent. Now, if we start to have something that’s heading towards Rock en Seine, or something else over a whole day, then no, that would be stupid. Another thing is that we mustn’t forget that Hellfest hosts an average of 180 bands per year, and after 10-15 years, it becomes very difficult to keep things fresh. So I also understand that the guy wants to find two or three headliners who are a little more rock and a little less metal to shake things up, otherwise we’re dealing with the symptoms of gothic festivals, which present the same lineup every other year.
Raven: I agree.
Etienne: So there you go, Bruno, did you want to say something?
Bruno: Yes, actually, I think that Hellfest has been opening up a bit for a few years now. I knew it, I said a long time ago, “Prodigy will be at Hellfest one day,” and it happened. And I’m not surprised because they play on energy, on the talent of the musicians to get them going, because if you put Prodigy or Shaka Ponk in another festival, some people will say, “Oh yeah, but that’s way too aggressive,” you know? So, I’m not saying that it’s aggressive music, but I’m not shocked that Muse is being promoted, because they were quite an energetic band to begin with and they have very good musical technique. On stage, they don’t steal the show from anyone. There are three of them, plus a fourth, but on stage, they play, and it’s impressive, technically. After that, I think you either like Muse or you don’t. But yeah, the program feels like there’s a whole bunch of bands that are going to disappear anyway.
Raven: There are some, I think they’re going to die on stage.
Bruno: As far away as possible. But in my opinion, you have to put yourself in the shoes of a festival that sees iconic bands starting to disappear, bands that are going to stop playing anyway, and behind them there are inevitably other bands, but ones that don’t yet have the status of Iron Maiden, Deep Purple, and all that. So it’s going to take time for things to fall into place, and Hellfest shouldn’t be at the bottom of the pile of European festivals, or even global festivals. As Étienne said at one point, otherwise we’ll end up like certain festivals that go: « It’s quite funny because one year the headliner is this, the next year they’re not the headliner, but they’re third on the bill. Two years later, they’re headlining, and it goes on like that, it’s always the same ones. » And that’s not good.
Raven: Goth is still in a state of undead!
Bruno: Hellfest has been preparing us for quite a few years now. They do a day like this, a day like that, a day like that. I think they’re still enthusiasts above all else, but nevertheless, it’s an economic entity, and like any economic entity, after a while, in order to be able to host lesser-known extreme bands, there still have to be bands and headliners that bring in the crowds. I think that covers everything.
Raven: Those are two very interesting answers. I wasn’t necessarily expecting that much, but it gives me food for thought!
Bruno: Thank you. You shouldn’t just look at the band playing, but see everything around them, what it can represent. I think it’s true that in the 90s, when they arrived, they shook things up a bit, they were very popular. So I think that’s why I wasn’t shocked when I saw that Muse was there.
Etienne: On the other hand, what I can understand is that the arrival of Muse and the disappearance of certain styles, or at least their declining representation, can indeed be shocking.
Raven: Less and less Black Metal, for example.
Etienne: That’s right, Black Metal fans. We’re going to have fewer and fewer bands of that genre, and suddenly you have a band like Muse. I can understand why that might upset people. But it’s up to Hellfest to find a niche to try to keep the early fans and the new ones. So that’s a political choice, I would say.
Bruno: A quasi-black metal stage throughout the weekend.
Etienne: Then there’s Motocultor, which is increasingly taking over the Black Metal niche at the moment, because as it’s disappearing from the festival, they’re taking over. There’s a balance being struck; there’s always been a kind of give and take between Hellfest and Motocultor for a long time.
Do you still like turkeys? Are you planning on hiring one for the stage?
Etienne: No, we won’t be hiring any for the stage. I don’t want any trouble with the ASPCA.
So where are the other projects at? Is there a project involving turkey farming, for example?
Etienne: No, there won’t be any turkeys.
Raven: Oh, I’m disappointed. So what about the compendium with the RPG, the two-season series with 13 episodes each, and even the video game you mentioned last time?
Etienne: Those are still in my head. We’ll get back to the compendium after Hellfest. I have several illustrations that are coming along, I have files that I’ve continued to write stuff for, but I’m not publishing anything yet. It’ll happen when it happens. As for everything else, they’re just megalomaniacal ideas I have in my head, but… I’m not saying it’s impossible, I’m saying that right now it’s difficult to achieve something like that, so we’ll see later, one day.
Raven: Shaarghot reached its 10th anniversary. At first, you didn’t necessarily think it was achievable, and then you did it, you guys did it. So we trust you.
Etienne: Yeah. Oh yeah, I forgot, we’re also going to release the vinyl of the third album soon, which is good news for the new season. I don’t know exactly when, but there you go, there are still things happening. That, plus stuff like that, anyway, there’s news, there’s a lot coming up, so don’t worry, we’re not going to fall asleep right away.
Following on from the news earlier, are you planning to see any bands over the weekend? Who are your favorites on the lineup?
Etienne: For me, it’s definitely Korn. I’m a huge Korn fan. The show we saw took me right back to middle school, it was…
Raven: When you were young.
Etienne: A long time ago now, I can confirm.
Raven: Same for me.
Etienne: See you at the retirement home for the next interview!
Raven: In a nursing home…
Etienne: Skindred, as usual, who are an extremely underrated band, in my opinion, unfortunately, but always extremely interesting with a lot of energy.
Raven: The singer from Skindred gave me a good one, because I told him I thought his concert was pretty good, even though I’m basically more into Black Metal. He looked me in the eye and said, “Look, I am Black Metal.”
Bruno: That’s nice!
Raven: I wouldn’t have dared!
Etienne: He can do it!
Raven: Yes, he can do it, and he did it with a big smile, and it was very, very funny!
Etienne: Yes, the guy seems very funny indeed! Something completely unrelated, which wasn’t on stage, is Pøgø playing in the cage over there, which is the side project of the singer from Horskh.
Raven: I keep hearing about it.
Etienne: They just played again at 2 p.m., and they’ll be playing again tomorrow at 2 p.m. We’ll see, I think it’s cool! And Bruno, what did you see?
Bruno: I didn’t push myself too hard, because it’s hot, and I’m not a festival-goer this year, so I have to be careful. But I wanted to see Korn again to see where they were at. Nothing’s changed! I was impressed, they sound incredible. I thought the drummer was gorgeous, he plays so well! He’s charismatic, and so is the bassist. After the guitarists, it’s still Korn. The Hu weren’t bad. And I mostly met people at the festival to chat with. It’s a way to see people you don’t get to see the rest of the year. We always chat by email and then we meet up. It’s a bit like socializing!
I have two more questions, and this one is for Etienne too: has Clémence bought any new cookbooks since the end of 2023?
Etienne: Yes.
Raven: And do you now know what dish Shaârghot can be compared to?
Bruno: (laughs)
Etienne: Well, it’s definitely not thanks to the highway books she buys that I’ll be able to answer that. Actually, if Shaarghot were a dish… what would it be…
Raven: I like to tease him.
Etienne: There you go, teasing, teasing…
Raven: The next one is also a comparison, so if you can’t think of one, we can move on to the next one! But I’ll ask you again!
Etienne: Any dish like that come to mind, Bruno?
Bruno: We like to eat, but it’s complicated…
Etienne: Spicy meatballs!
Raven: In that case, thank you. I finally have an interesting answer, so I’ll move on to the next question, which is the last question: if Shaarghot were a mythological creature, what would it be?
Etienne: Ah, a chimera! Obviously!
Raven: I expected that.
Etienne: A hybrid creature that is composed of several things at once, it has to be a chimera! There are lots of possible variations of chimeras, but in any case… Do you agree, Bruno?
Bruno: I completely agree with you!
Raven: Strangely enough, I was expecting that answer.
Etienne: It’s the most logical answer I can think of!
That was my last question. Thank you for your time, and I’ll leave you with the last word.
Étienne: Turkey.
Raven: (laughs) I shouldn’t have…
Bruno: I don’t approve!
Raven: I shouldn’t have!