
Hooded Menace ressort de sa tombe.
Après quatre années de silence, Lasse Pyykkö (guitare/basse, Claws, Phlegeton, Vacant Coffin…), Pekka Koskelo (batterie, Ruinebell, Vacant Coffin, ex-Phlegeton) et Harri Kuokkanen (chant, Hail Conjurer, Hollow Woods, Ride for Revenge…) exhument Lachrymose Monuments of Obscuration, leur septième album.
On retrouve également Antti Poutanen (Devenial Verdict, Spiteborn, ex-Church of the Dead) au violon ainsi que John McNulty (Coltsblood, ex-Conan) aux spoken words.
Les claviers de Twilight Passages couplées à la guitare mélodieuse nous plonge immédiatement dans une sorte de transe mélancolique qui sera brisée par la rythmique de Pale Masquerade, un premier titre aux harmoniques presque trop joyeuses, mais qui constituent une suite logique avec l’introduction. L’arrivée des parties vocales macabres renforcent la noirceur du son, créant un contraste avec les touches les plus légères et renforçant ainsi l’oppression de la lourdeur tout en autorisant les racines Heavy à teinter les leads, provoquant même des accélérations avant de laisser la douceur vivre un court instant sur Portrait Without a Face. Saturation et agressivité reprendront vite leurs droits, ainsi que les longs hurlements lugubres qui dénotent des passages simples et accrocheurs mais qui se marient à la perfection avec les moments plus virulents, tout de même habités de quelques tonalités ritualistiques avant de revenir à des tons plus lents. On se sent presque maudits par le vocaliste avant la touche finale apaisante qui déteint sur les premiers moments de Daughters of Lingering Pain avant d’être à nouveau plongés dans l’essence même du Doom lancinant que le groupe aborde parfois avec un groove entêtant, mais aussi avec une approche contrastée entre les envolées épiques et les passages menés par des leads emplis de désespoir. Ce sont les choeurs qui nous accueillent sur Lugubrious Dance, le titre suivant, mais ils se tairont pour laisser les musiciens développer une rythmique obsédante à mi-chemin entre leur Doom/Death pesant et des racines plus vives, créant une dynamique ambivalente dans laquelle les voix réapparaîtront de temps à autres, puis la rythmique s’adoucit en rejoignant Save a Prayer. Le morceau emprunté à Duran Duran possède même des passages très accessibles où les harmoniques semblent fantomatiques et répondent aux rugissements rauques d’Harri qui errent entre les riffs jusqu’à devenir beaucoup plus présents, mais c’est avec Into Haunted Oblivion que le groupe va refermer ce nouveau chapitre. Les couplets sont de retour dans ses teintes les plus brutes, mais c’est une fois de plus avec une guitare assez lumineuse que les harmoniques prennent vie, ultimes témoins de la dualité permanente que le groupe cultive jusqu’à la dernière étincelle d’existence, répondant aux deux invités dont les interventions rendent le son encore plus maussade.
Alors que le groupe restait assez silencieux, Lachrymose Monuments of Obscuration nous confirme qu’Hooded Menace rôde encore parmi nous. Le son est macabre à souhaits, et il nous invite dans son caveau à savourer sa fraîcheur morbide et humide dont on se délecte.
85/100