Vous me connaissez, quand on me dit “concert atypique”, “Black Metal” et Petit Bain, je ne peux pas refuser.

C’est donc ainsi que je me retrouve dans la file pour le show de Witch Club Satan (précédées par Bruxism), pour lequel la communication fut… plus que minimaliste. A peine relayé par le groupe, le show affiche pourtant complet, et malgré les mails envoyés aux différentes parties pour tenter de photographier le show, je paye ma place et me retrouve face à l’évidence du panneau : “pas de photos pendant la performance”. Soit, je prends place les mains dans les poches.

Premier constat lorsque le groupe entre en scène : “on dirait quand même la bassiste de Grandma’s Ashes… et la guitariste… et la batteuse…”. Car oui, c’est sous le nom Bruxism (qui est celui de leur prochain album) que le trio va se produire ce soir, dans le plus grand secret ! Pour ma part, leur musique ne m’a jamais vraiment touché, n’étant pas vraiment amateur de Grunge, Alternative, ou même de mélanges de ces deux genres précédents, mais je reconnais que le show est assez énergique, entre les musiciennes qui haranguent la foule massée, ou leur capacité à se rejoindre et jouer face à face. Entre deux titres, Eva Hägen (basse/chant) prend la parole, nous révélant donc leur identité et nous remerciant de notre présence tout en annonçant le nouvel album, et la musique reprend, toujours sous des lumières parfois orientées sur le contraste rouge/bleu, mais parfois sous des flashs que j’aurais adoré pouvoir exploiter… C’est à l’issue d’une grosse demie-heure assez énergique que les trois musiciennes nous salueront sous les applaudissements.

Crédits : Iéva – un_truc_terrible

Après une courte entracte, le long sample est lancé, annonçant l’arrivée de Witch Club Satan. Trois femmes en tenues blanches coiffées de “couronnes” étranges qui prennent place devant nous : la vindicative Nikoline Spjelkavik (guitare/chant) et la plus réservée (mais affirmant son ventre rond car enceinte) Victoria F. S. Røising (basse) devant, ainsi que Johanna Holt Kleive (batterie) au centre, mais bien entendu en retrait. Si côté visuel, il est toujours étrange d’observer les trois femmes rugir dans cette tenue, côté son, c’est un plaisir absolu tant leur Black Metal empreint de leurs influences natales (la Norvège) sont présentes ! Le show se déroule en trois parties (trois tenues) : une première comme précédemment décrite, assez occulte, une deuxième où elles reviendront totalement nues qui affirme une rage beaucoup plus présente, à l’image du titre Black Metal is Krig dévastateur et qui ne laissera pas le public indifférent, ainsi qu’une troisième plus ritualistique, où les musiciennes sont rejointes par une quatrième sorcière (le groupe se décrivant lui-même comme “Haunting Norwegian feminist Black Metal, by resurrected witches”) pour des parties vocales toutes aussi saisissantes. On notera d’ailleurs quelques moments où la guitariste affirme fermement les positionnements de son collectif, hurlant un “Fuck Benyamin Netanyahou” que toute l’assemblée partage et reprend. La fin du show est cependant relativement étrange, deux d’entre elles se jetteront dans la fosse sans prévenir après un titre aux influences Industrial martiales, créant surprise et communion entre assemblée et scène, avant un dernier titre assez prenant. Le final est bien entendu acclamé comme une seule entité.

Setlist: Birth – Blod – Water Girl – Mother Sea – I Was Made By Fire – Black Metal is Krig – Salvation – Mother – Hysteria – Fresh Blood, Fresh Pussy – You Wildflower – Witchcraft Techno – Solace Sisters

Bien que déçu de n’avoir pu immortaliser le moment, je ressors heureux et convaincu de ce concert ! Witch Club Satan est un groupe avec des convictions assumées mais également un son impur au possible, et il me tarde de les revoir dans d’autres conditions (on me souffle “le Motocultor”) ! Quant à Bruxi… Grandma’s Ashes, je leur reconnais une énergie communicative, et leur souhaite le meilleur pour la suite, qui se dessine plutôt bien pour le moment : sortie d’album, Elysée Montmartre…