
Le blasphème ne prendra jamais fin pour Bliss of Flesh.
Cinq ans après leur dernier sacrifice, le groupe composé de Sikkardinal (guitare), J. Poizon (basse), Fleshstigma (batterie), Necurat (chant) et Victus (guitare) signe chez Black Lion Records pour la sortie de son cinquième album, Metempsychosis.
L’album démarre avec A Loss, introduction assez mélancolique de prime abord qui finit par devenir pesante et dissonante avant de finalement dévoiler des tonalités accrocheuses et mélodieuses pour rejoindre I Deny qui laisse le chant rejoindre la fureur nouvellement née. On remarque aisément des harmoniques assez travaillées pour compléter la rythmique brute et effrénée, mais également des parties vocales très expressives allant de la rage à l’imploration théâtrale clamée, mais aussi quelques choeurs qui donnent une profondeur supplémentaire à ce titre viscéral auquel succède la lancinante Sacrifice. L’atmosphère est plus calme, presque douce par moments, mais contrastée par un jeu de batterie assez joyeux et des vociférations pesantes ainsi que des chœurs plaintifs, des accélérations brutes, et enfin une première délivrance plus apaisante avant une dernière vague de puissance haineuse. Un piano inquiétant nous accueille sur If Only, rejoint par quelques paroles en allemand et enfin des riffs aux relents Black’n’Roll entraînants auxquels un blast ravageur se greffera de force pendant que le vocaliste a repris l’anglais pour hurler, ne cédant à nouveau à la langue de Goethe que sur le break. La dernière vague de violence ne se fait pas attendre pour finalement redevenir entêtante avant que Verdammt n’apaise à nouveau les esprits avant que la voix n’apporte sa touche d’angoisse et de détresse pour finalement libérer The Awakening et ses mélodies perçantes intégrées à une base dévastatrice à tous points de vue. On notera une touche Old School aux passages les plus vifs, mais également des harmoniques éthérées que les guitares tissent dans la déferlante avant de laisser place à Adieu, composition au titre évocateur qui transcrit une certaine touche plus aérienne dans son bloc de noirceur et qui n’hésite pas à convoquer toutes ses influences pour décupler sa richesse sonore. La rythmique saccadée se coupe d’un coup, laissant le titre éponyme Metempsychosis lui emboîter le pas pour créer une approche plus progressive entre violence et tonalités majestueuses pendant que les mélodies nous hypnotisent en berçant notre esprit assailli par une batterie belliqueuse. Le flot explosif finira par nous abandonner à Martyr, dernier morceau où le groupe attaque sur les chapeaux de roues avec une rythmique féroce sur laquelle grognements et leads se répondent avec fougue et ainsi marquer les esprits pour la fin de l’album.
Bliss of Flesh s’était fait plutôt discret au sein de la scène après la sortie de son précédent travail, mais Metempsychosis est sur le point de changer la donne. L’album est un véritable trésor de noirceur viscérale mis au service de la violence impure.
90/100