
La nouvelle offrande de Death Has Spoken approche.
Intitulé Elegy, ce troisième album a permis à Karol Pogorzelski (guitare/chant), Marcin Grygoruk (guitare), Maciej Chodynicki (basse) et Mikolaj Kupczynski (batterie) de signer chez Meuse Music Records.
On démarre entre lourdeur et mélancolie sur Within the Hills, première composition qui nous acclimate immédiatement avec l’univers du groupe avant d’accueillir les parties vocales brutes et plus agressives. La rythmique devient elle aussi plus saccadée, mais les leads viennent adoucir les refrains avant de repartir vers un solo particulièrement mélodieux, puis vers un final imposant où la voix se dédouble, mais Through Shaded Ways vient prendre la suite, d’abord dans le calme, puis avec une approche bien plus violente. Double pédale et riffs furieux sont de sortie pour accompagner les hurlements du vocaliste, mais on notera tout de même quelques rares accalmies ainsi que des touches Prog avant que Beyond the Pale Horizon ne vienne nous hypnotiser avec une rythmique beaucoup plus planante. Bien que torturé, le chant semble également plus lancinant, ce qui se confirme après le break apaisant où il redevient plus étouffant tout comme les riffs qui se renforcent avant de revenir à cette brumeuse tranquillité qui se poursuit avec l’introduction de Solitude où les harmoniques flottent doucement dans l’air. L’atmosphère s’intensifie progressivement, rencontrant toujours plus de mélodies, puis s’alourdissent d’un coup avant de disparaître toujours sans un mot au profit de Murmurs où le chant revient, le rendant encore plus profond après cette pause instrumentale bien méritée. Le morceau est capable de parties écrasantes comme le final ravageur, mais également de moments bien plus légers qui ponctuent les vagues de violence alors qu’Upon the Verge restera assez constant, offrant tout de même aux guitares des moments de liberté ainsi qu’au vocaliste ses placements pesants. La batterie finira tout de même par s’emballer pour soutenir le solo, puis Closure nous capture immédiatement après la fin du morceau, laissant sa mélancolie faire dériver notre esprit dans sa dissonance enivrante teintée de Black Metal alors que la basse vagabonde doucement. Le flot tranquille se transforme en ouragan avant ses derniers instants, suivis par une reprise de la sublime Our Fortress is Burning… II – Bloodbirds d’Agalloch qui conserve toute sa dimension majestueuse et mélancolique, tout en s’ancrant toujours un peu plus dans le Black Metal et sa dimension la plus éthérée.
Death Has Spoken s’autorise des touches de plus en plus sombres dans sa mélancolie, teintant sa lourdeur avec des sonorités glaciales. Elegy fait naître sa souffrance et la cultive avec un naturel grisant dans nos esprits.
85/100