Live Report : Paradise Lost + Messa + Lacrimas Profundere – Elysée Montmartre

Paris subit la grisaille de l’automne, et c’est le temps parfait pour s’adonner à la mélancolie de Paradise Lost.

Pour leur retour triomphal dans la capitale, à l’Elysée Montmartre (où ils n’ont pas mis les pieds depuis seize ans), les tristes sires emportent avec eux Messa, étoile montante du Doom italien, ainsi que Lacrimas Profundere, solide acteur du Gothique allemand. Qui d’autre que Garmonbozia Inc. pour chapeauter l’évènement, qui finira par afficher complet ?

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La soirée démarre donc avec quelques minutes d’avance sur l’énergique show de Lacrimas Profundere, que je n’ai pas vu depuis six ans, et qui semble réellement survolté, en particulier le charismatique vocaliste Julian Larre, qui n’hésite pas à se jeter au sol à genoux pour hurler, pendant que ses camarades sont un peu plus réservés. Le frontman ne manque jamais un moment de faire du show un moment fédérateur, haranguant un public assez réceptif et qui commence déjà à bien se masser, mais dès le troisième titre il trouvera (comme moi) que les lumières sont beaucoup trop sombres sur scène, et qu’il est préférable de sauter sur la barrière (ce que je ne ferai pas). Arpentant le pit photo, il ne cessera de crier “Paris, je t’aime !”, puis remontera continuer le show quelques titres (issus des deux derniers albums, délaissant les précédents à mon grand désespoir), et nous avouera “We are so fucking thankful to be back and play for you again!”. Mais le groupe est fier de sa nouvelle identité scénique, et c’est tout naturellement que Julian fera ouvrir la fosse pour le dernier morceau, et s’y jettera pour terminer sa performance, offrant une baguette de batterie à une fan du premier rang, puis rejoindra ses camarades sous des applaudissements mérités.

Setlist: Like Screams in Empty Halls – A Cloak Woven of Stars – To Disappear in You – The Kingdom Solicitude – An Invisible Beginning – Unseen – Ave End – Father of Fate

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Changement total d’atmosphère avec le Doom statique de Messa, groupe italien que je ne connais que de nom, malgré leur réputation et le nombre d’occasions auxquelles j’aurais pu croiser leur route. Je découvre donc une vocaliste en costume, Sara, et ses trois camarades Mistyr (batterie), Alberto (guitare) et Mark Sade (basse/machines) qui restent cantonnés à leur coin, plus ou moins bien éclairé, mais aussi un son très lent, qui emprunte donc évidemment au Doom Metal, mais aussi à des touches de Rock Progressif surprenantes. Les parties lourdes sont donc bien entendu au rendez-vous, mais j’y découvre aussi ces accents Psyché, ces patterns complexes et ces riffs inattendus qui viennent captiver l’assemblée, et que l’on savoure les yeux fermés. Je comprends aussi que le groupe nous joue aujourd’hui la quasi-totalité de son dernier album, The Spin, sorti il y a quelques mois, et qui fait déjà sensation auprès de leur assemblée, mais qui est bien entendu beaucoup plus calme que le son du groupe précédent. Le calme règne dans la salle, et les morceaux sont présentés, joués (mention spéciale au guitariste qui fait un boulot incroyable avec une resting face permanente), puis acclamés, tout comme le final.

Setlist: Fire on the Roof – At Races – The Dress – Immolation – Reveal – Thicker Blood

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Après une longue attente, le clou du spectacle est enfin là : Paradise Lost est revenu nous présenter Ascension, son nouvel album qui fait déjà débat auprès des fans. Pas assez old school, pas assez de prise de risque… mais qu’importe, car ce n’est pas un cd que nous avons devant nous, mais bel et bien les cinq membres de Paradise Lost, et ils vont mettre tout le monde d’accord ce soir. Le trio d’introduction Serpent on the Cross, Tragic Idol, True Belief est tout simplement somptueux, et on peut remercier les anglais pour une telle présentation ! Côté scénique, rien n’a vraiment changé : le (pas si) nouveau batteur Jeff Singer est cantonné derrière une cage en plexiglass, Greg Mackintosh (guitare) est concentré sur ses cordes pendant qu’Aaron Aedy (guitare) n’hésite jamais à headbanguer, laissant Steve Edmondson (basse) en retrait pendant que Nick Holmes (chant) occupe le centre de la scène, proposant chant clair et même quelques rugissements sous un jeu de lumières que je qualifierai de “pensé pour le fond de la salle”. Quoi qu’il en soit, les courtes introductions du vocaliste, complétées par ses petites touches d’humour anglais comme lorsqu’il annonce “Cheers Paris! This is my first sip of alcohol… in 25 min” sont toujours aussi bien placées quoi qu’un peu timides ce soir, mais le son est au rendez-vous. On se sent presque un peu chez nous avec le groupe qui nous remercie, sourit et finalement enchaîne, voguant dans sa setlist (oubliant les deux premiers albums, rendez-moi mon Gothic !), mais nous offrant de véritables moments de communion, comme avec ce Faith Divides Us – Death Unites Us monumental et repris en choeur par une fosse pleine à craquer et totalement conquise. Rien de surprenant, mais tout est toujours aussi savoureux à mes oreilles, en particulier avec une telle diversité dans la setlist.

Setlist: Serpent on the Cross – Tragic Idol – True Belief – One Second – Once Solemn – Faith Divides Us – Death Unites Us – Pity the Sadness – Beneath Broken Earth – Nothing Sacred – Tyrants Serenade – Requiem – Mouth – Say Just Words
Rappel: No Celebration – Ghosts – Silence Like the Grave

 

Je ne m’éternise malheureusement pas, devant affronter l’enfer des transports franciliens, mais je sors de l’Elysée Montmartre avec le sourire. Si Lacrimas Profundere a bien changé depuis la dernière fois, proposant un son plus énergique, Messa était finalement une bonne découverte sonore ! Et que dire d’un Paradise Lost qui a retrouvé un excellent niveau et qui interprète ses titres avec une passion fédératrice ! Merci à nouveau à Garmonbozia Inc. pour l’accréditation, et à demain pour la suite !

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