Le cinquième album de Thron est prêt.
Toujours signé chez Listenable Records, le groupe composé de SAMCA (chant, live pour Malphas), PVIII (guitare), SXIII (basse, Convictors), J (batterie, Aara, Forgotten Tomb, Malphas, ex-Chotzä…) et Ravendust (guitare, Chotzä, Malphas, Ravendust…) dévoile cette année Vurias.

The Serpent’s Path fait débuter l’album en douceur, proposant des mélodies aériennes avant que la rythmique ne s’élance, abritant des parties vocales furieuses pour les passages les plus virulents, mais également quelques moments plus ritualistiques et planants. Le contraste est d’ailleurs intéressant et assez naturel tout comme sur Astral Materia qui nous inonde d’harmoniques à chaque instant, qu’elles soient douces et enivrantes ou au contraire bien plus perçantes. On notera tout de même une certaine froideur sur ce morceau alors qu’Hubris’ Crown sonne déjà beaucoup plus accessible et chaleureuse et qui nous envoûte dès ses premiers riffs et garde notre attention avec ses accélérations ravageuses qui exploitent des racines suédoises assez violentes. Le final est assez occulte, mais A Paradox prend rapidement la suite, révélant une approche plus saccadée et inquiétante qui explose après un cri de terreur et se déchaîne plus brutalement, revenant finalement à ce son fédérateur pour passer à Ungemach (Stilles Ende) qui nous autorise un moment de répit avec son introduction très Prog. Le morceau est de loin le plus long de l’album, totalisant neuf minutes durant lesquelles le groupe passe d’une influence à une autre et ose des mélodies dissonantes ou des parties de claviers inattendues aux nuances alambiquées avant un final plus calme suivi par l’angoissante One Truth, One Light qui renoue avec des patterns plus directs. Les leads suivent le mouvement et proposent des tonalités plus tranchantes malgré une respiration après le milieu du titre, puis Griefbearer injecte une touche mélancolique à sa rage palpable infusée de sonorités Old School et d’un blast massif que le groupe nuancera par un break assez étrange avant de revenir à sa violence de manière saccadée. The Hunter And The Prey ralentit sensiblement le tempo, proposant un jeu de batterie assez entêtant pendant que les autres musiciens alimentent le son vaporeux qui accueillera une partie de saxophone avant un final assez chaotique, puis l’album atteint son dernier titre avec The Metamorph’s Curse et sa douceur initiale qui se métamorphose à nouveau en sa rage habituelle tout en suivant un rythme irrégulier, laissant la section rythmique mener la dernière charge pour une dernière éruption.
Thron a su développer un brillant contraste entre Black Metal brut et mélodies éthérées sur ses précédents albums, mais le groupe va encore plus loin avec Vurias, proposant une nouvelle palette de noirceur tout en respectant ses racines. Une vraie réussite.
90/100