Review 2958 : Evoken – Mendacium

Evoken refait surface.

Après quelques années de silence, le groupe américain mené par Vince Verkay (batterie), John Paradiso (chant/guitare, Grim Legion), Don Zaros (claviers, Adversvm), David Wagner (basse, ex-Abazagorath, ex-Funebrarum) et Randy Cavanaugh (guitare) dévoile Mendacium, son septième album, chez Profound Lore Records.

L’album débute avec Matins et ses quelques murmures qui se changent rapidement en râles rauques et caverneux lorsque la rythmique lente arrive, toujours complétée par les bruits inquiétants en arrière-plan, mais qui n’hésiteront pas à disparaître pour laisser les claviers proposer de douces mélodies entêtantes. Le son s’emporte et accélère, se laissant guider bar un blast féroce avant de retrouver ses tonalités lancinantes habituelles pendant que les guitares développent des harmoniques perçantes, mais elles deviendront chaotique sur Lauds, le morceau suivant. Les riffs sont beaucoup plus changeants, passant d’une base Doom pesante à des influences plus agressives, mais aussi à un break minimaliste et ritualistique qui revient naturellement à sa pesanteur saturée en y ajoutant des pointes Drone avant de revenir à une construction beaucoup plus naturelle et mélodieuse, tout comme sur Prime qui nous offre des tonalités apaisantes. Assez court, le morceau nous permet toutefois une véritable pause avant que Terce ne prenne sa place, faisant renaître la saturation tout en restant sur une approche assez vaporeuse et enivrante assez accessible qui finira par s’intensifier en devenant plus effrayante qui retrouvera bien vite ses touches angoissantes avant un final explosif et inattendu avant de laisser place à Sext et son intro rassurante. La douceur dure un long moment, puis finit par retomber grâce à la batterie dans quelque chose de plus rythmé, puis bien plus sombre et enfin plus imposant et qui entretient la mélancolie ambiante avant de passer à None qui nous hypnotise avant de lâcher sa puissance brute qui se transformera en complainte profonde entourée de claviers planants. Bien qu’avoisinant les huit minutes, le morceau passe en un éclair, tout comme Vesper qui propose un dernier interlude chaleureux grâce aux synthés avant de repasser une ultime fois du côté obscur sur Compline, composition finale qui atteint presque les dix minutes et qui retrouve également des patterns furieux à la batterie, teintant à nouveau les riffs plutôt lents de cette angoisse rémanente et qui fera plonger les derniers instants dans la terreur.

Evoken a manqué à la scène Funeral Doom, mais le groupe n’est pas pour autant resté inactif, proposant sur Mendacium une véritable expérience dans les ténèbres de plus d’une heure. Sans surprise, le voyage est excellent.

90/100

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