
Përl termine l’année en beauté.
Plus de quatre ans après leur dernier disque, le groupe francilien composé de Aline Boussaroque (chant/guitare/synthétiseurs), Thibault Delafosse (batterie) et Bastien Venzac (basse) – accompagnés en live par Chris Killin (guitare/choeurs) – dévoilent leur nouvel album, Architecture du Vertige.
Un son de basse chaud nous accueille sur Royaume des Songes, rapidement rejoint par guitares, samples et la douce mais mystérieuse voix d’Aline qui nous emporte lentement vers l’apparition des percussions, puis vers la saturation oppressante et ses hurlements. Le morceau devient beaucoup plus intense, nous laisse respirer un instant puis retourne à ses influences Post-Black saisissantes avant un final cristallin suivi par Naufragée des nuages qui démarre sur les chapeaux de roues. Le chant se transforme à nouveau et alterne influences Hip-Hop avec des hurlements bruts sous des sonorités Shoegaze brumeuses qui nous font naviguer entre les racines changeantes avant d’atteindre Fjara, reprise du groupe islandais Solstafir traduite en Français. Les mélodies résonnent comme dans le titre d’origine et la vocaliste parvient à retranscrire le climat mélancolique tout en s’appropriant son émotion, laissant à Yannick Renaud les partie de saxophone mais proposant aussi des choeurs hurlés avant de passer à La chute qui démarre de manière beaucoup plus agressive. Vociférations et rythmique saccadée se laissent remplacer par une simplicité accrocheuse avant de renaître peu à peu, teintant les riffs de sa patte entêtante mais aussi abrasive avant d’atteindre Arcipelago et son introduction assez inquiétante, mais qui progresse lentement. Les leads torturés de Chris Killin nous envoûtent lorsque la rythmique est plus fournie, que ce soit au cours du morceau aux vagues de saturation ou sur son final lancinant qui mène à la tranquille Land’s End où les musiciens sont rejoints par Sam Pillay (Point Mort) qui troque un moment le français pour l’anglais avant de rejoindre Aline. Si le titre avait été plutôt calme dans un premier temps, l’atmosphère change sous l’impulsion des vocalistes qui se mettent à hurler, puis suivront les pulsations de la rythmique avant d’atteindre Que l’éclat fasse demeure qui débute elle aussi paisiblement, mais qui profite de son break aérien pour finalement s’embraser à son tour et nous offrir un véritable moment de rage viscérale soutenu par une rythmique pénétrante qui emprisonne notre esprit jusqu’au dernier instant.
Je ne l’avais découvert qu’avec son précédent opus, mais Përl m’avait fait forte impression, traînant régulièrement dans mes playlists. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe s’est clairement surpassé avec Architecture du Vertige, nous offrant un monde encore plus vaste et contrasté, témoin d’une progression indéniable.
90/100