
Novembre commence pour moi dans la violence avec le retour d’Orbit Culture pour leur première tournée en tête d’affiche.
Ils jouent ce soir au Bataclan, salle dans laquelle ils avaient été le tout premier groupe à jouer il y a trois ans, et sont cette fois accompagnés par les portugais de Gaerea, dont le Black Metal a tendance à évoluer, ainsi que d’Atlas, formation finlandaise qui affirme jouer du “Northcore”. Une affiche somme toute assez diversifiée que l’on doit à Live Nation France.
On attaque donc avec Atlas, quintet visiblement très motivé qui débute son set devant une fosse bien éparse, mais qui ne se laisse pas démonter et qui aligne ses riffs comme s’ils jouaient dans un stade rempli. Le vocaliste, cramponné la plupart du temps à son pied de micro aux fleurs en ferraille, ne cesse d’haranguer le public qui développe progressivement un petit intérêt pour la musique saccadée aux lumières épilleptiques, mais aussi pour les passages les plus calmes quasiment plongés dans le noir. Les guitaristes ne se privent pas pour aider Patrik Nuorteva (chant) qui n’hésite pas à lâcher des “Paris how the fuck you feeling, we are here to warm you up, I want to see the pit moving!” entre les morceaux, même si la réponse sera… tardive, avec un petit circle pit d’une poignée de spectateurs qui ont enfin adhéré. Côté son, le mélange Metalcore aux racines Prog s’écoute bien, et le mix est satisfaisant quoiqu’un peu faiblard sur certaines parties vocales claires, mais l’énergie des musiciens (le chanteur finira d’ailleurs sur les barrières) suffira à nous faire passer un bon moment, et à motiver certains à creuser un peu plus la discographie du groupe.
Setlist: Tower – Taivaanranta – Anodyne – I Whisper Your Name Like a Curse – Uni – Salt and Sulfur – Susi – Ukko – Uhri
On passe à l’un des deux groupes qu’il me tardait le plus de voir cette année, et les cinq musiciens cagoulés de Gaerea vont nous montrer de quoi ils sont désormais capables. Si les récents singles m’avaient fait légèrement douter de la direction qu’ils prennent, le live est clair et net : ce n’est absolument pas le même groupe que j’ai connu, jouant un Black Metal contemplatif aux musiciens certes électriques, mais bel et bien une boule d’énergie imprévisible. Guilherme (chant) danse, hurle, se cambre, hurle à nouveau, saute, crie, et ses camarades le suivent dans sa folie en jouant leurs riffs, mais aussi en posant sur les retours, se rejoignant, haranguant une foule très réceptive, et l’énergie communicative ne faiblit à aucun moment dans cette valse chaotique. Profitant d’un très rare temps de pause, le chanteur nous confirme “This is the show we really wanted to bring you” avant de reprendre, et je prends plaisir à entendre des titres légèrement plus “vieux”, comme Salve et Laude qui datent de 2022, ce qui prouve une fois de plus la cassure du groupe avec son ancienne identité. Le vocaliste posera une cage sur la tête d’une spectatrice du premier range, puis ne ratera pas un moment pour remuer et nous demander de faire de même, comme avec “I wanna see Paris fly over this song”, et où le public s’exécutera, lui offrant quelques slammeurs avant que lui-même ne se jette dans la fosse. Les efforts des musiciens sont récompensés, et ils sont acclamés à l’issue de leur show.
Setlist: Hellbound – Submerged – Hope Shatters – World Ablaze – Salve – Unknown – Wilted Flower – Laude
On passe au clou du spectacle, ceux qui avaient eu à peine une demie-heure trois années auparavant et pour qui la salle presque comble est massée ce soir devant le voile qui leur occulte la vue. Extinction des feux, sample d’intro, cris des fans, et les premiers riffs d’Orbit Culture nous frappent de plein fouet, tout comme ces lumières explosives qui nous détruisent les rétines mais nous permettent tout de même d’entrevoir les musiciens, qui n’hésitent pas à se déplacer, permettant même à Niklas Karlsson (guitare/chant) d’utiliser le micro de son bassiste pour le chant principal. La scène est relativement vide, et leur laisse tout le loisir de venir jouer sur le bord pour haranguer un public très réceptif à leur groove naturel, remuant déjà le crâne ou moshant joyeusement pendant que les spots lumineux font rage ou entre deux jets de fumée, mais le vocaliste va une fois de plus tester notre réactivité. “You know the lyrics? Does not have to be words, just scream as loud as you can!” est lâché juste avant North Star of Nija, qui est selon moi l’un de leurs meilleurs titres, et qui fera le bonheur des slammeurs, pendant que Richard Hansson (guitare), Fredrik Lennartsson (basse) et Christopher Wallerstedt (batterie) alignent une rythmique aux petits oignons. Côté setlist, le groupe s’axe bien entendu sur Death Above Life, dernier album en date et qui donne d’ailleurs son nom à la tournée, mais on notera la petite I, the Wolf, inconnue des trois quarts de la salle puisque datant de l’album Rasen de 2016, mais elle est visiblement autant appréciée que tous les autres morceaux. Le bassiste s’essayera au français puis nous demandera de rappeler le chanteur, visiblement parti en coulisses quelques instants, puis il revient pour un petit trait d’humour avant le titre While We Serve, qu’il renommera While We Surf, et qui provoquera nombre de slammeurs, puis un wall of death pour Hydra. Au final, le groupe nous aura servi un peu plus d’une heure de violence pure, et on a tous adoré !
Setlist: Death Above Life – The Storm – The Tales of War – North Star of Nija – I, the Wolf – From the Inside – The Shadowing – Bloodhound – Nerve – While We Serve – Hydra – Vultures of North
L’air de la rue est frais, comparé à la chaleur provoquée par le concert ! Si Atlas a connu des débuts timides puis finalement remporté le coeur du public, Gaerea nous a montré sa nouvelle forme très appréciée de l’audience, avant qu’Orbit Culture ne nous prouve que son explosion de popularité est largement justifiée. Ferveur et énergie pure, c’est ce que je retiendrai de la soirée ! Merci une fois de plus à Oktober Promotion pour l’accréditation photo, et à très vite pour d’autres aventures.
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