
En ce 6 novembre, un événement assez unique s’est produit : la performance live de trois artistes mythiques pour tous ceux qui aiment leur Metal sombre et grésillant !
Le rendez-vous est donné par Sanit Mils! 18h ouverture du bar des Mains d’œuvres à Saint-Ouen, 19h ouverture de la salle de concert, et enfin 19h30 début du show !
C’est par le projet solo aux sonorités Electroniques Noise et Post-Metal aux multiples inspirations Black de Verset Zéro que j’entame ce périple sonore… La scénographie est assez similaire au show qu’il a mené aux côtés de Mayhem (le 4 décembre 2024 au Bataclan) : entre nous et le musicien se dresse une table couverte d’une nappe noire brodée et encerclée par quatre bannières. Sur la table, plusieurs boîtiers de mixage et pédales à effets se font une place, encadrés symétriquement par des vases de fleurs blanches, des encensoirs. Verset Zéro ramène avec lui une coupe et, sur son visage, un masque en plusieurs parties composé principalement de pièces métalliques.
Baigné dans la lumière bleue, Verset Zéro s’exécute dans sa musique : les sonorités sombres s’enchaînent. Saturé et texturé, il accompagne ses dernières de sa voix modifiée en live par l’un des
boîtiers de mixage figurant sur la table. Au fur et à mesure que l’ambiance s’installe, Verset Zéro complète sa scénographie d’un livre, qui renforce l’aspect cérémonial du concert. Il ajoute aussi le jeu d’une basse dans sa composition sonore. Suivant le travail de Verset Zéro depuis bien deux ans maintenant, je suis toujours cliente de son ambiance musicale et des codes visuels qu’il propose. Bien que d’une tournée à une autre, on a l’impression de voir le « même » concert, ce n’est pas une redite désagréable.
Suivi ensuite par la performance de l’ancien membre brésilien de Sepultura, et actuel membre de Cavalera Conspiracy ainsi que de Petbrick, Iggor Cavalera nous propose un show accompagné du très attendu membre de Mayhem et au travers de quelques collaborations discographiques du groupe de drone Sunn O))) : Attila Csihar ! Le duo s’aligne sur des sonorités noise mêlant percussions et synthétiseurs, mais aussi d’une ambiance contemplative au travers du tout premier album d’Attila sous le pseudonyme de Void Ov Voices. Sorti en 2023, l’album Baalbek propose 8 tracks pour presque 1h d’expérience musicale de voix ritualiste qui entre en conversation avec le chant du vent des terres du Liban).
Une batterie en arrière de la scène, et deux tables de mixages conversent avec un grand écran au fond qui diffuse, en boucle, de multiples visuels noirs et blancs. Les deux musiciens rejoignent le funeste décor, habillés de longues robes noires à capuche et d’un maquillage composé de tracés noirs et d’un cercle rouge. Iggor procède déjà à l’envoûtement musical du public, pendant qu’Attila arbore un crâne posé sur la table. Les notes de musique s’enchaînent et la voix s’élève, constituant ainsi une mélodie à en perdre la notion du temps… Et c’est littéralement le cas, je n’ai pas vu le temps passer ! Du moins jusqu’à ce qu’Iggor s’installe à la batterie et rythme différemment toute cette performance.
Je suis amatrice des propositions sonores très contemplatives et lentes, typiquement ce que Sunn O))) nous a offert avec son album Black One de 2005. Ce serait mentir de dire que je n’ai pas aimé ce concert, mais je comprends aussi parfaitement les quelques interrogations et sentiments de surprises qu’il y a eu dans le public : ce genre de musique demande une certaine prédisposition pour être reçu. Ça reste tout de même un voyage unique en son genre.
Crédits dessin : un_truc_terrible