Review 2992 : Karu – Perdition

Karu a aiguisé ses riffs.

Pour ce deuxième album intitulé Perdition, Niko Hienonen (chant, ex-Celesti Alliance), Kalle Pöyskö (guitare/chant, Celesti Alliance) et Toni Tieaho (guitare, Crystalic, Existence Depraved) signent chez Rockshots Records.

L’aventure commence avec Shores Of Mist And Blood, une longue introduction aux saveurs d’abord assez douces qui s’assombrissent et deviennent guerrières grâce à des percussions orientales qui débouchent sur l’épique Shadow War où les racines Death Metal rencontrent les orchestrations majestueuses pour une alliance aussi dévastatrice que naturelle. Les rugissements complètent parfaitement l’approche agressive des musiciens qui n’hésitent pas à marquer quelques temps de pause pour rythmer leur assaut, osant même les murmures et mélodies planantes ainsi que le chant clair avant de charger à nouveau et de placer des leads perçants. La durée du titre permet une grande variété au sein des mêmes riffs, tout comme sur Alone In The Forest qui démarre avec des touches inquiétantes pour se transformer en rythmique lourde, majestueuse et lancinante, mais qui deviendra un peu plus saccadée pour affirmer sa puissance par moments. L’alternance entre hurlements et chant clair est parfaitement gérée, permettant à ce morceau fédérateur de dévoiler toute sa force par vagues, dont certaines vraiment très intenses, puis les musiciens nous proposent un instant de relâche avec Embers In The Sky, où les sonorités asiatiques sont développées et nous permettent de rejoindre Trail of Fire qui accélère la cadence et faisant revenir la saturation et la violence. Le morceau est déjà bien agressif, mais il passe au niveau supérieur lorsque le chant saturé s’ajoute à la déferlante qui ne décélère pas sur la première partie, mais s’autorise un temps de flottement grâce à des samples, mais le groupe revient bien vite nous matraquer pour un final massif avant de s’apaiser un instant et de gagner la pesante Path Of The Unforgiven. Une fois de plus, les tonalités du pays du soleil levant sont présentes l’instrumentale, mais le titre est assez court, et il laisse place à Perdition, le morceau éponyme gargantuesque de plus de douze minutes où les riffs et les parties vocales s’enchaînent une dernière fois, passant de la fureur à une quiétude salvatrice, mais également par des solos perçants qui accentuent le côté épique avant un court discours en japonais, puis une très douce et longue outro.

Karu est un projet vraiment impressionnant. Leur précédent album ne date que de l’an dernier, mais le groupe a été capable de créer, enregistrer et sortir Perdition, un nouveau disque d’une telle richesse, et ça force le respect en plus de nous faire profiter d’une épopée de trois quarts d’heure !

90/100

English version?

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.