Review 3001 : Dead & Dripping – Nefarious Scintillations

Nouveau méfait sous la bannière Dead & Dripping.

Pour ce quatrième album, Nefarious Scintillations, Evan Daniele (chant/tous instruments, Anal Exorcism, Vulnificus, Sentient Horror…) a une fois de plus choisi l’écurie Transcending Obscurity Records.

Le créateur est désormais accompagné par TJ Coon (basse, Trog, Sentient Horror, Reeking Aura) et Nikhil Talwalkar (batterie, Anal Stabwound, Bludgeoned, Virulent Excision, ex-Hate Inclination…) en live, gérant lui-même chant et guitare.

Dès ses premières secondes, Nefariously Scintillating through Vacant Galactic Reservoirs se montre inquiétant, mais lorsque les riffs complexes au mix épais entrent en jeu, on se laisse une fois de plus balayer par la maîtrise et la violence de son créateur qui ne nous propose aucun échappatoire. L’imbroglio de riffis déferle sans discontinuer, offrant tout de même des moments plus explosifs mais tout aussi complexes à appréhender qu’à jouer comme les solos, puis on enchaîne sur Horrifying Glimpses Into Inconceivably Demented Cityscapes qui est plus courte et par conséquent plus directe, couplant lourdeur et patterns agressifs. Les harmoniques criardes sont encore plus nombreuses sur ce titre, qui passe bien vite le relai à Pestilent Hints of Darkened Malodorous Vibrations et son angoissant silence initial qui sera remplacé par une nouvelle dose d’oppression virulente auxquels s’ajoutent les vociférations de l’homme et sa technicité exacerbée. Le final sera particulièrement dérangeant, mais il reste inscrit dans la logique du morceau suivi par la très longue Swollen Torsos Adorned with Pustulating Hexagonal Crania ou le musicien ne se gène pas pour enchaîner les parties vocales les plus étranges sur une rythmique souvent imprévisible et qui ne se gêne pas pour renchérir en quasi-permanence dans cet environnement remuant. Sickeningly Vague Anatomical Silhouettes nous autorise un très court instant de répit, mais le titre dure moins de deux minutes, et il ne va pas manquer une occasion de nous imposer son groove macabre tout en comptant sur une basse claquante, puis Spontaneous Recollections of Unwitnessable Atrocity reprend la technicité purement chaotique. On retiendra ce jeu extrêmement saccadé de la part de chaque instrument qui s’allient pour donner corps à ce son si sale qui sévit à toute allure et ne s’apaise que pour laisser place à Seeping through Ancient Transdimensional Corridors ou des effets mystérieux s’invitent à la fête, ajoutant une part d’inconnu encore plus angoissante pendant que les parties vocales sont encore plus monstrueuses. La fin du morceau est une véritable délivrance, mais le son clair de An Utterly Tenantless World of Aeons-Long Death ne dure pas, et le calvaire reprend avec sa saturation habituelle qui orne les patterns tous plus convolutés et inattendus les uns que les autres pour mettre un terme à l’album avec la même incompréhension qui se lit sur notre visage que lorsqu’il a commencé.

Si l’influence première de Dead & Dripping est très simple à deviner, elle n’en reste pas moins respectée à la lettre ! L’héritage Demilichien est poussé à son paroxysme sur Nefarious Scintillations, un album qui sera incompris et détesté par beaucoup, mais qui trouvera à coup sûr des amateurs.

80/100

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