Personne ne s’attendait au retour de Bent Sea.
Créé en 2011 par Dirk Verbeuren (batterie/guitare, Megadeth, Cadaver, The Project Hate MCMXCIX, ex-Aborted, ex-Scarve, ex-Soilwork…), le groupe recrute Sven de Caluwé (chant, Aborted, Coffin Feeder, Fetal Blood Eagle) puis Shane Embury (basse, Venomous Concept, Brujeria, Napalm Death, Lock Up…) qui remplace Devin Townsend (basse, ex-Strapping Young Lad) et commence à créer. Un EP et trois splits plus tard, le silence fait son oeuvre, puis un nouvel EP sort pendant la crise de 2020, et l’idée germe à nouveau dans l’esprit des musiciens, qui nous offrent cinq ans plus tard leur premier album, The Dormant Ruin.
Nous sommes partis pour une grosse demie-heure, soit vingt morceaux, de ce style si violent et déstructuré appelé Grindcore que l’on aime tant, et que le groupe a bien compris pour nous ravager les tympans en bonne et due forme. Rythmiques saccadées, cris et rugissements caractéristiques de Sven, mais surtout une bonne dissonance sont à l’oeuvre, et rien ne semble pouvoir arrêter la folie sauvage des musiciens qui enchaînent les riffs à une allure intense, s’offrant quelques passages plus calmes assez angoissants. Les titres se suivent et se ressemblent, mais nous étions prévenus, et nous aimons cette furie violente qui nous tabasse littéralement le cerveau tour à tour, intégrant des leads perçants, appelant parfois Sylvain Coudret (Soilwork, ex-Scarve) et John Cooke (Corrupt Moral Altar, Venomous Concept, live pour Napalm Death…) à la rescousse. Le groupe s’aventure un peu dans le Sludge, notamment sur Curtailer Of Conceit et ses passages lents, ou sur My Fall qui accueille Kevin Sharp (Lock Up, Venomous Concept, ex-Brutal Truth) pour une composition beaucoup plus lourde, mais n’ayez crainte : le déchaînement revient bien vite.
Avec Bent Sea, chaque titre de The Dormant Ruin est dédié à la violence pure, principalement celle qui nous arrache les oreilles tant elle est vive, mais aussi quelques fois un peu plus pesante ou dissonante. Il est malheureusement probable que nous ne puissions jamais vivre cette expérience en live.
80/100
