
The Stone enrichit son édifice.
Créé en 1996 sous le nom Stone to Flesh en Serbie par Marko « Kozeljnik » Jerkovic (guitare/chant/basse, Kozeljnik, Oculus, May Result…), le groupe change de nom en 2001 pour adopter l’actuel. Accompagné par Marko “Glad” Glamoslija (chant, May Result), Milos “Vrag” Zivic (basse, ex-In from the Cold) et Honza Kapák (batterie, Master’s Hammer, Bohemyst, Oculus, ex-Gride…) et le label Immortal Frost Productions, le groupe dévoile en 2025 son dixième album, Kletva.
Le groupe entre directement dans le vif du sujet avec le son glacial de Sve sravnjeno, sve spaljeno dont les mélodies nous envoûtent et préparent le terrain pour les rugissements plus rauques qui apportent une puissance brute à la rythmique. On remarque quelques changements, mais le titre reste assez constant, notamment la batterie qui est toujours agressive, puis Kletve lovor prend naturellement la suite en offrant des envolées épiques sur les refrains qui contrastent avec les passages orientés sur des tons Old School. Le mélange reste cohérent et se permet même de ralentir pour annoncer un solo avant de repartir de plus belle pour nous mener à Trag u vecnosti et son atmosphère pesante qui renforce le côté lancinant des quelques harmoniques. On ressent également le côté agressif, voire même un peu sauvage sur les passages saccadés mais qui revient à sa touche occulte lors des moments de flottement avant de revenir à une touche plus aérienne avec Slutnja qui prendra ensuite les rênes. Le titre nous mène à son gré entre ses vagues de rage et de froideur mais passe un peu vite à mon goût, abandonnant ses riffs pour que Denying the Axiom ne vienne nous marteler l’esprit avec une approche un peu plus vive mais qui conserve le mystère des leads planants, n’hésitant pas à troquer le blast pour un peu de légèreté. Les claviers de Besi nous autorisent un véritable moment de répit avant que le reste du groupe n’entre à nouveau en jeu pour teinter le titre de la noirceur caractéristique, autorisant tout de même les moments de flottement dans l’ouragan qui nous emporte vers Sveca je dogorela, dernière composition au ton bien plus pessimiste que les précédents, et qui se charge de refermer l’album avec une rage que l’on pourrait parfois croire infusée au Pagan/Black Metal au vu des guitares, mais qui finira par nous abandonner dans la brume.
Ancré dans le Black Metal et ses racines Old School, The Stone a toujours offert une approche très mélodieuse de sa noirceur. Si vous connaissez le groupe, vous constaterez que Kletva n’a pas à rougir de ses prédécesseurs, et si vous les découvrez grâce à cet album, vous serez bluffés.
90/100