Nouvelle aventure pour Les Bâtards du Roi.
Pour célébrer leur signature avec Les Acteurs De L’Ombre Productions, Regicide (chant/guitare), Æni (guitare/chant clair) et Daemonicus (batterie) dévoilent leur deuxième album, Les Chemins de L’exil.

Nous entrons par La Forêt, premier titre à l’atmosphère d’abord assez légère mais intrigante qui se métamorphose en véritable marche dans la noirceur qui s’apaise lorsque le chant apparaît, mais qui sait également intégrer quelques choeurs pour servir les explosions de fureur. Le trio ne se cache pas pour nous offrir une outro mélancolique avant de revenir à la charge sur L’Âme sans repos qui propose un son beaucoup plus oppressant, à la fois dans les passages imposants que dans les harmoniques stridentes, mais qui nous laisse reprendre notre souffle lors du break peuplé par une voix samplée. On enchaîne avec Vers l’Étoile solitaire qui débute très calmement mais qui ne tarde pas à s’embraser à de multiples reprises, parfois même encore plus intensément pour traduire cette reprise du poème Exil de Victor Hugo, rythmant sa ruée d’espoirs et de malheurs avant ce final abrupt. Le Chevalier au corbeau nous est présenté par les cris des volatiles qui annoncent une nouvelle brumaille à une allure variable, galvanisée par une batterie solide laissant place aux deux types de chant qui se répondent à merveille pour finalement rejoindre Ord vil merdos où le brouhaha règne. La douce mélodie qui l’accompagne finit elle aussi par s’enhardir et rejoindre le côté obscur où violence et tonalités majestueuses marchent ensemble au sein du marché qui affiche autant son chaos que sa beauté avant d’en sortir pour rejoindre la quiétude sur Le Val dormant. L’introduction en son clair ne perdure pas, laissant la saturation reprendre ses droits tout en conservant cette atmosphère aérienne, transformant la longue composition en complainte saisissante, en particulier lorsque le contraste est le plus fort, puis on retourne à une avancée plus martiale sur Les Chemins de l’exil, titre éponyme d’abord très directif. Les parties vocales vont également dans ce sens, mais l’ensemble s’autorise une courte pause avant de reprendre à toute allure vers l’accrocheuse La Chevauchée cadavérique où l’approche chevaleresque rencontre une touche macabre enjouée, mais aussi des moments beaucoup plus imposants où lorsque les orchestrations ne se joignent au convoi. Les claviers nous accueillent pour le très long Sous la Couronne de l’éternité, dernier titre qui prend le temps d’instaurer une ambiance apaisante avant de se ternir à son tour, apportant une morosité étouffante par vagues parfaitement gérées jusqu’au dernier moment.
En à peine plus d’un an, Les Bâtards du Roi a très clairement franchi un cap. Si avec son premier album, le groupe se cherchait encore, Les Chemins de L’exil est un excellent album à l’identité bien marquée entre noirceur viscérale et mélodies tranchantes. Une progression digne d’éloges !
90/100