
Monograf annonce l’apocalypse à la scandinave.
Créé en Norvège par Erik Normann Sannes Aanonsen (chant/guitare/nyckelharpa/claviers, Ansestor), Sunniva Molvær Ihlhaug (violon), Hanna Sannes Aanonsen (basse), Erlend Markussen Kilane (batterie) et Martin Sivertsen Adams (guitare), le collectif fait appel à Ingvill Trydal (claviers) pour donner naissance à son premier album, Occultation, qui sort chez Overhead Productions.
The Prophet débute dans une dissonance inquiétante qui devient peu à peu oppressante avant même que les hurlements n’interviennent, mais qui s’intensifie bien évidemment avec leur arrivée, profitant des breaks Folk pour nous laisser respirer avant le nuage suivant. Les différents moments sont très marqués, créant un contraste assez clivant entre eux avant de finalement les lier sur un passage saisissant où les cris d’Erik sont tout bonnement terrifiants en arrière-plan, puis ce sont les harmoniques qui hantent la rythmique saccadée avant que Cripplegate ne prenne le relai, adoptant des touches Post-Rock planantes. Les parties vocales restent plus furieuses, annonçant naturellement les moments plus pesants, mais on continue d’observer les volutes des harmoniques qui planent autour de nous et qui nous envoûtent pendant que la rythmique s’enflamme lentement pour finalement rejoindre Ashes. Le morceau est beaucoup plus court que les autres et privilégie dans un premier temps le chant clair, mais des tonalités bruitistes ne manqueront pas de venir assombrir la composition avant de finalement laisser la main à Carrion Seller ou les instruments Folk reprennent leurs droits tout comme la saturation pesante qui alimente une fois de plus la diversité sonore et ancre le morceau dans le Post-Black étouffant avec quelques pointes de Doom entêtantes sur les longueurs. Le titre finit de manière un peu abrupte, mais le groupe enchaîne sans tarder avec Occultation, dernière composition qui prend le temps d’apporter peu à peu chaque élément pour l’intégrer au mélange final, et qui prend naturellement des teintes différentes pour construire un véritable tableau majestueux mais qui comporte ses zones d’ombre assumées rivalisant avec la lumière de certains moments et qui s’offriront le luxe de clore l’album.
Monograf trouve sa place entre Post-Black et Folk, assumant les racines de l’une comme de l’autre de ses influences avec fierté. Si le contraste est parfois très marqué, Occultation plaira sans mal aux amateurs des deux genres.
85/100
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