Review 067 : Insomnium – In The Halls Of Awaiting

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Vous êtes-vous déjà laissés embarquer par la musique d’un groupe en particulier, en vous réveillant seulement une fois l’album fini ? C’est mon cas pour Insomnium. Fondé en 1997 à Joensuu en Finlande par Niilo Sevänen (basse/chant) et Ville Friman (guitare/chœurs) afin de jouer du Death Mélodique, ils engagent quelques temps après le batteur Markus Hirvonen ainsi que le guitariste Ville Vänni, qui succèdera à un autre guitariste en 2001, et qui sera lui-même remplacé par Markus Vanhala (aussi présent dans Omnium Gatherum et Malpractice) en 2011.

Insomnium sort en vingt ans sept albums, deux EP, deux démos et un split avec Omnium Gatherum, autre fer de lance du Death Mélodique finnois. Leur premier album ne sortira qu’en 2002, laissant cinq ans au combo pour peaufiner au maximum à la fois leurs riffs et leur son. In The Halls Of Awaiting est un album d’une rare intensité et aux riffs simples mais empreints d’émotion, avec l’aide de Varpu Vahtera aux claviers. Prenez un casque et allongez-vous quelques instants afin de savourer pleinement…

Notre voyage à travers le temps commencera avec Ill-Starred Son. Une introduction au son clair sur lequel s’échouent des murmures qui laisseront place à un son saturé lourd et des hurlements sauvages, mais tout en restant dans l’aspect mélodique. Même en prenant de la vitesse, la guitare lead permet de conserver une dimension aérienne, jusqu’à la note finale. Song Of The Storm, nettement plus agressive, aura pour mission de briser des nuques grâce à ses riffs tranchants, alors que Medeia reviendra à une mélodie plus lente, mais également plus lourde et avec une voix plus profonde.

Dying Chant reprendra ce côté brut que le groupe est capable de mélanger avec des mélodies hypnotisantes sur le refrain, mais il est aisé de dire que sur The Elder, c’est la voix claire avec l’écho qui sera source de toute fascination. Sur ce titre, c’est une alternance entre riffs saturés et clairs que les finlandais ont choisi de jouer. Black Waters reprendra le flambeau du titre agressif avec des riffs saignants empreints d’harmoniques. C’est une véritable tempête de violence qui déferle dans notre esprit, et nos muscles s’en souviendront…
Si les mélodies vous manquaient trop, je vous laisse poursuivre avec Shades Of Deep Green et ses murmures mélancoliques qui trancheront avec les hurlements de Niilo Sevänen, dont le timbre se marie à la perfection à une avalanche de double pédale où à une mélodie lointaine. Retour des claviers sur l’introduction de The Bitter End, qui laisseront une fois de plus la place à un Death Mélodique qui rajeunit de dix ans en quelques secondes. Le chant, toujours plus torturé, nous guidera jusqu’aux deux dernières compositions.

Journey Unknown semble vouloir nous précipiter au bord du gouffre pour mieux retenir notre attention avec une guitare lead très inspirée dès le début du titre. Lorsque le dernier riff disparaît dans le néant, c’est In The Halls Of Awaiting, la dernière composition longue de près de onze minutes, qui apparaît. Cette composition reprend absolument tout ce qui a pu vous plaire dans l’album : murmures, hurlements bestiaux, riffs mélodiques et tranchants, tornade de double pédale, rythmique plus calme… Ce titre est saisissant de la première à la dernière note. Remercions Varpu Vahtera pour cette outro au clavier absolument sublime.

Quasiment une heure s’est écoulée depuis que l’album s’est lancé. Vous ne me croyez pas ? Et pourtant… Insomnium a le pouvoir de faire voyager notre esprit grâce à sa musique. Si le dernier album, Winter’s Gate, a été joué en intégralité lors de la dernière tournée européenne du groupe, il ne faut pas oublier où toute cette aventure a commencé. In The Halls Of Awaiting, où la certitude d’un renouveau spirituel absolu.

90/100

 

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