Live report : Nocturnal Depresion + Psychonaut 4 + Night + Ostium – 16/04/2017 – Gibus Live (75)

Nocturnal Depression + Psychonaut 4 + Night + Ostium

En ce dimanche de Pâques, certains aiment faire la chasse aux oeufs, d’autres les dîners en famille, et nous on aime aller voir un concert de DSBM au Gibus. Ce soir, Ostium, Night et Psychonaut 4 ouvrent pour Nocturnal Depression.

Deux groupes méconnus à part pour quelques connaisseurs qui ouvrent pour deux énormes pointures du genre. Quelques heures avant le concert, il n’y a personne. Mais la manifestation contre le Front National sur la Place de la République toute proche suffit à instaurer une petite ambiance à elle seule. Après avoir pu échanger avec les musiciens de Psychonaut 4 (interview sera bientôt disponible), je prends place dans la file d’attente qui a largement grossi. Non habitué à ce genre de concerts, les “T’as tes lames ?” m’intriguent, mais je ne me pose pas plus de question, puisque les portes s’ouvrent dès 18h30, et je découvre une salle au cadre intimiste, avec une scène qui se prête largement au style de cette soirée.

 

Ostium 1 Ostium 2 Ostium 3
Ostium 4 Ostium 5 Ostium 7
Ostium 7

C’est après seulement quelques minutes d’attente que les musiciens entrent en scène. On sent que dès les premières notes, le public entre en transe. Certains sortent alors des lames de rasoir, et les font glisser sur leur peau, pendant que Veines Noires, le chanteur qui arbore des marques de scarification sur tout le corps, commence sa complainte aiguë. Ostium est un jeune groupe, mais ils ont tout de même réussi à sortir deux EPs l’an passé. Alors que les musiciens sont littéralement possédés par la musique, le son se propage à travers une salle au son extraordinaire. La musique du groupe enclenche quelques mouvements de tête, mais c’est surtout un repos ultime qui anime la foule. Après un set qui passe à la vitesse de l’éclair, alternant passages en acoustique et riffs saturés, le groupe quitte la scène sous les applaudissements. Une belle découverte.

 

Night 1 Night 2 Night 3
Night 4 Night 5 Night 6
Night 7

Le plateau n’a presque pas besoin d’être changé pour Night. La formation compte cependant cinq membres dont une violoniste, qui se sentent un peu à l’étroit et ne bougent que très peu. Une fois de plus, ce sont des riffs d’une extrême tristesse qui accompagnent une voix implorante et un violon larmoyant. Le son est cependant plus agressif, et les blasts ne tarderont pas à déclencher quelques mouvements de foule chez un petit groupe de personnes, mais qui sera largement réprimé par les autres spectateurs. Le DSBM est une musique que l’on savoure dans le calme. D’ailleurs, sur la fin du set, un des amateurs de violence chute seul et ne se relèvera que difficilement. Les paroles en français, qu’elles soient susurrées ou hurlées par Lycaon provoquent de nouveaux mouvements de lames de rasoir chez les fans les plus investis, surtout sur Georges De La Tour, le dernier morceau très attendu.. Une fois celui ci exécuté avec brio, les français sortent de scène accompagnés par les cris d’un public conquis.

Setlist :
Vivare Militare Est
A Quoi Bon ?
Demain
Déliant Ses Lacets
Blattodea

Provins
Le Voyageur Imprudent
Georges De La Tour

Psychonaut 4 - 1 Psychonaut 4 - 2 Psychonaut 4 - 3
Psychonaut 4 - 4 Psychonaut 4 - 5 Psychonaut 4 - 6
Psychonaut 4 - 7

La foule se fait plus compacte. Même s’ils ne sont pas en tête d’affiche, on sent que Psychonaut 4 est le groupe le plus attendu de la soirée. Venus tout droit de Georgie, ils avaient fait un rapide mais remarqué en première partie d’Hypothermia. Le combo installe tranquillement son matériel, puis lorsque Graf Von Baphomet arrive, les musiciens lancent le show. Rythmé par les harmoniques de Glixxx (guitare) et la rythmique impitoyable de Drifter, S.D. Ramirez (guitares et choeurs), Alex Menabde (basse) et Nepho (batterie), la souffrance des géorgiens se déverse sur nous comme le sang du public sur les retours. Mettant un accent tout particulier sur leur dernier album “parce que c’est ce que les gens veulent entendre”, déclare Glixxx, leurs cinquante minutes de set passent effroyablement vite. Ils se permettent également d’inviter Lord Lokhraed à chanter avec eux sur un morceau, choix auquel le public, qui est animé de la seule et unique volonté de profiter pleinement du show, réagira très positivement. Le concert s’achève alors, et Graf Von Baphomet n’hésitera pas à tomber à genoux où à se rouler par terre, voir même à s’asseoir devant la batterie lors du dernier morceau, presque prostré suite à ce déferlement d’émotions négatives, pendant que les musiciens qui semblent réellement possédés se chargent d’achever la composition. Un show exceptionnel et d’une effroyable beauté.

 

Nocturnal Depression 1 Nocturnal Depression 2 Nocturnal Depression 3
Nocturnal Depression 4 Nocturnal Depression 5 Nocturnal Depression 6
Nocturnal Depression 7 Nocturnal Depression 8 Nocturnal Depression 9
Nocturnal Depression 10

La foule se disperse un peu avant l’arrivée sur scène de Nocturnal Depression, acteur reconnu de la scène Black Metal française. Après une introduction plutôt calme et ambiante, Lord Lokhraed (guitare et chant) annoncera le réel début du show. Morkhod (batterie), Krahne (basse), Avskrius (guitare) et lui-même lanceront alors l’assaut d’un commun accord. Les riffs dissonants et les frappes martiales succèdent aux rythmiques atmosphériques d’une noirceur intense, sous les hurlements aussi profonds qu’inquiétants qui peuplent la musique torturée du groupe. L’accent sera mis également sur le dernier album du groupe, à peine paru, et les musiciens invitent Graf Von Baphomet à les rejoindre pour interpréter la démentielle Anthem to Self-Destruction, nouvelle preuve que cette musique n’a pas de frontières, seulement un ressenti commun. C’est également sous une myriade d’applaudissements que le groupe quitte les planches en lançant les quelques setlists dans une fosse ensanglantée.

Setlist :
Farwell Letter
Acédie
Méditation Grisatre
Spring
her Ghost Haunts This Fog
They
Anthem To Self-Destruction
S.I.E.K.
Nostalgia
Dead Children

Un concert unique, une ambiance particulière, mais des souvenirs impérissables. Les musiciens se rendent tous accessibles pour discuter avec les fans après le show, et je croise deux voyageurs aperçus dans la fosse : l’un est Roumain, l’autre Américain, mais tous deux ont voyagé jusqu’à Paris pour voir ce concert. Le DSBM vivra tant que l’humanité pourra souffrir.

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