Live Report : Funebrarum + Phrenelith + Towering – Le Klub, Paris (75)

Funebrarum + Phrenelith + Towering

Si vous vouliez une date Death Metal underground sur Paris en mai, c’était assurément au Klub qu’il fallait aller. Une toute petite salle pour accueillir les monuments du Death américain Funebrarum, épaulés par les Danois de Phrenelith, et les locaux de Towering.

18h30, les portes s’ouvrent et nous descendons dans la cave pour savourer une petite Cuvée des Trolls fraîche avant le chaos du soir. Il fait déjà très chaud dans ce sous-sol, et les lumières sont plutôt faiblardes… Il va falloir faire avec ! Une scène minuscule se dresse devant nous, et les derniers réglages sont faits. Place au show !

 

 

Towering, c’est un nom qui m’était clairement inconnu. Mais il faut dire que les musiciens assurent ! Aussi bien scéniquement, même s’il est très difficile de bouger sur les quelques mètres carrés de la scène, que musicalement. Le son est plutôt bon, alors qu’on m’avait dit du mal de la salle, mais les lumières sont réellement bâclées. Trop fortes et trop inégales, le bassiste, qui semble maîtriser son instrument avec une perfection rare, est plongé dans l’obscurité totale, alors que le chanteur est en permanence éclairé par une lumière bleuté à l’avant et à l’arrière, rendant le tout assez mystique. Au niveau des compositions, tout s’enchaîne sans à coups, et le Death Metal des franciliens passe comme une lettre à la poste. Que ce soit la rythmique sombre et torturée ou le chant de Tom J. Silver (chant/guitare), on a du mal à croire que c’est seulement leur troisième concert, et le premier pour Mortem, le batteur. Pendant les solos, l’alchimie entre Necrovorator (basse) et Christnach (guitare rythmique) leur permet de ne rater aucune note. Après un moment beaucoup trop court à mon goût, les musiciens nous annoncent la fin de leur set. A revoir dans une salle plus grande pour pouvoir réellement observer le jeu de scène, mais si vous aimez le Death Metal obscur comme moi, vous allez accrocher.

Setlist :
Towards Fate
The Calling
In The Void
The Seed
Into the Grave (Grave cover)
Entering Darkness

 

 

Changement rapide de plateau, et on voit les quatre musiciens de Phrenelith se serrer pour entrer sur scène. Les setlists sont déposées au sol, ainsi qu’une au plafond… Au moins c’est original ! Quelques tests de dernière minute, et l’assaut est lancé. Phrenelith, c’est une rythmique massive grâce à la guitare de David Torturdød (guitare/chant), aux vrombissements de basse de Jakob, ainsi qu’aux blasts de Tuna, sur les leads de S.D. (guitare lead/chant). Les deux voix sont clairement différentes et se complètent à merveille : alors que S.D. nous offre un scream malsain et violent, David s’est permis d’ajouter un peu d’effets à son micro pour un growl caverneux et gras au possible. Même si la place est clairement réduite, les musiciens s’en donnent à cœur joie et leurs headbangs motivent ceux de la fosse. Mention spéciale au batteur qui a joué comme un déchaîné du début à la fin, j’ai rarement vu ça ! Côté setlist, quatre des sept morceaux sont tirés de leur premier album, Desolate Endscape. Le son est plutôt limpide, et même si le set se termine un peu en avance, j’en suis vraiment satisfait !

Setlist :
Chrisopoedia
Crawling Shadows Slithering Tongues
Defleshed in Ecstasy
Deluge of Ashes
Dysmorphosis
Gorgonhead
Chimarian

 

 

Place aux maîtres de cérémonie, les américains de Funebrarum. Ayant découvert ce groupe l’an passé, j’avais pris une claque sur CD. Dès que j’ai vu la date au Klub, ce sont eux qui m’ont décidé à prendre ma prévente. Les musiciens sont plus nombreux que sur les groupes précédents qui manquaient déjà de place, mais ne sont visiblement pas gênés. Après quelques réglages de dernière minute, la guerre commence. Pourquoi “guerre” ? Parce que dès que la musique commence, la salle se remplit d’un coup, et lorsque Daryl Kahan commence à chanter, le public devient fou. En particulier deux personnes, qui ne semblent venues que pour eux, qui se mettent à ramoner littéralement l’endroit, occasionnant de nombreuses chutes (RIP à ton pied d’appareil photo mec !), finissant parfois même sur la scène. Les hurlements de Daryl sont monstrueux, et la musique sombre et violente que jouent Winslow (basse), Charlie Koryn (batterie), Yuri Kahan et Sam Osborne (guitares) incitent encore une fois le public à sortir de ses gonds. Daryl n’hésitera pas à faire participer le public en leur tendant le micro à de nombreuses reprises, voir même à descendre dans la foule pour chanter au milieu de ce chaos. L’enceinte suspendue par des chaînes au dessus de la scène souffrira non seulement des riffs pachydermiques, mais aussi des coups du public, et une personne de l’organisation sera obligée d’intervenir pour cesser son balancement menaçant, le tout sous la protection de ce monstre de charisme qu’est Daryl. Totalement en transe, le groupe nous offrira dix morceaux d’à peu près toute sa discographie (qui en dix-huit ans de carrière n’est composée que de deux albums studio, deux EP, trois splits et trois démos), pour notre plus grand bonheur auditif et visuel. Une fois encore, et probablement à cause de la chaleur, le set est écourté, mais j’ai pris ma dose.

Setlist :
Cursed Eternity
Draped in Silence
Dormant Hallucination
Into Dark Domains
Grave Reaper
Beyond Recognition
Exhumation of the Ancient
Incineration of Mortal Flesh
Depths of Misery
Caught in a Vortex (Abhorrence cover)

 

Après le show, les musiciens semblent épuisés, mais sont très ouverts et n’hésitent pas à discuter avec quiconque les interpelle, pour quelque chose de plus ou moins sérieux. Le prix du merchandising est également très abordable (entre 12 et 15€ pour un t-shirt manches courtes, ça ne se refuse pas !).

Merci au Klub de proposer des concerts aussi undergrounds avec des groupes aussi merveilleux que les trois qui ont joué ce soir, et merci au Black Dog de ses préventes ! Le seul bémol de la soirée restera pour moi la lumière, qui est vraiment déplorable et totalement uniforme, surtout lors du set de Funebrarum, rendant très ardue la prise de bonnes photos. Tant pis, la qualité du live est présente !

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.