Review 083 : Lava Invocator – Mörk

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Si on reproche à certains groupes de camper sur leurs positions, il est également possible de voir que certains groupes reviennent aux racines de leur style. C’est le cas du Black Metal pur jus de Lava Invocator.

Le groupe Ukrainien se forme en 2015 par deux membres de Def/Light, Ingvaar (guitare/chant) et Silent (basse) puis accueille rapidement Yggr (batterie) afin de commencer à composer. Du fruit de leur labeur naîtra en 2017 Mörk, un concentré de Black Metal d’il y a vingt ans, avec quelques ambiances en plus. Signifiant “sombre” en suédois, on sent clairement que les influences de ce pays et de ses voisins y est pour beaucoup. Place au son.

L’album débute avec l’inquiétante Awaken, un titre instrumental assez ambiant. Les claviers modernes et enjoués laissent bien vite place à des riffs martiaux et sans concessions. Le blast règne en maître, mais on sent une volonté d’inclure des sonorités planantes. Ce sera beaucoup moins le cas sur Empyrium Et Nihil, où la voix d’Ingvaar effacera les doutes qui pouvaient subsister en quiconque : les ukrainiens ont un son qui n’est clairement pas de notre époque. Ce voyage dans le temps se poursuivra avec Gestapofallos, et ses riffs qui ne sont pas sans rappeler un Black Metal tout droit venu de Norvège, avec un son de basse très présent.
La rythmique de Black Dawn repart sur des tons atmosphériques, et l’utilisation de deux voix superposées permet d’instaurer une atmosphère presque rituelle. Ce morceau prouve également que les ukrainiens peuvent faire preuve d’une bonne dose de technique, tout comme sur Dark Thunder Sky, où le son apparaît beaucoup plus progressif et épique. Tout en jouant sur des riffs rapides et un blast furieux, Ingvaar réussit à transporter notre esprit.
Le clivage sera brutal avec Totenkampf et sa fureur. Même si un solo vient se glisser entre deux riffs emplis de haine, l’intensité que le groupe met dans ses compositions est toujours présente et ce n’est pas Mörk, le titre éponyme, qui nous fera ressentir le contraire. A nouveau plus ambiant, ce titre aux riffs travaillés permet de conclure l’album en beauté. Une nouvelle preuve que la violence peut être à la fois maîtrisée mais également embellie.

Pour leur premier album, Lava Invocator place la barre très haut. Rappelant tour à tour un Mayhem des anciens temps, un Darkthrone plus punk ou un Dark Funeral plus planant, le son des ukrainiens a été façonné par des musiciens au talent aussi immense que leur force créatrice. Si le groupe décide de traverser nos frontières, il est certain que j’assisterai à un de leurs shows.

85/100

 

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