Review 142 : Aeternus – Heathen

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Le mélange de plusieurs styles comme le pratique Aeternus ne me laisse absolument pas indifférent.

Créé en Norvège en 1993 par Ares (chant/guitare), le projet s’oriente vers un Black Metal sombre et brut. Mais au cours du temps, le style évoluera pour devenir un Black/Death teinté d’influences Doom. Concernant le line-up, il y aura des changements, mais le groupe compte sur le talent d’Ares, Phobos (batterie) et Eld (basse) pour composer ses titres. C’est donc après vingt-cinq années de carrière que sort Heathen, le huitième album de la formation. Laissez-vous emporter par ce son mystique.

L’album démarre lentement avec Hedning, et son introduction envoûtante. Les riffs malsains se joignent à la composition, mais sans dénaturer cette progression ensorcelante que les norvégiens ont su créer. La voix puissante d’Ares mène la barque alors que les musiciens tiennent une rythmique solide, qui devient de plus en plus entêtante avec le temps. Plus direct, The Sword Of Retribution joue entre harmoniques planantes et riffs incisifs, mais avec une certaine lenteur lancinante dans la composition, qui piège l’auditeur dans l’univers du groupe. La tendance va s’inverser quelque peu avec Conjuring Of The Gentiles et sa batterie plus percutante, malgré que les guitares restent tout aussi aériennes. Les deux univers sont connectés par les hurlements du chanteur, qui se changent en paroles plus douces bien que sombres pour le final au son clair assez surprenant, mais loin d’être incohérent.
Aeternus retourne sur un son plus violent avec The Signifiance Of Iblis et ses riffs implacables qui passent d’un rouleau compresseur à des harmoniques plus élaborées avant de renouer avec la rapidité. Rapidement, la composition cède la place à la sombre How Opaque The Disguise Of The Adversary. Il y a quelques sonorités Old School dans cet excellent mix qui laisse la place à chaque instrument, mais on sent que l’esprit du groupe est préservé. Le constat est le même pour la puissante Boudica, qui est séparée en deux parties aussi différentes que cohérentes entre elles. Le break central, très mystique, ne fait qu’accentuer le sentiment de communion avec le groupe, tout comme ‘Illa Mayyit, le dernier morceau. Les riffs ont tendance à subir de petites accélérations de temps à autre, mais les harmoniques Black Metal se mélangent avec une ambiance presque feutrée et impie pour un final très ésotérique.

Avec Heathen, Aeternus a réussi à créer un climat qui mêle avec ingéniosité une ambiance effrayante et sombre à des riffs déchirants et puissants, qui n’oublient jamais de rajouter ces tonalités mystiques. Certes les norvégiens n’en sont pas à leur coup d’essai, mais leur style reconnaissable est toujours aussi efficace. Le groupe était plutôt discret depuis quelques temps, mais j’ai bon espoir de les voir plus actifs à présent.

80/100


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