Live Report : Hellfest 2019 – Day 2

Hellfest

Le matin du deuxième jour est plus complexe. Avec le Knotfest, la fatigue est de plus en plus intense, mais l’appel du Metal est plus fort, et c’est non sans difficulté que je me rue vers ma destination de prédilection sur ce festival : les tentes dédiées aux musiques extrêmes.

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Bien qu’arrivé au milieu du set des allemands, force est de constater que le son qu’envoie Dawn Of Disease est très efficace. La fosse s’agite déjà et répond aux sollicitations de  Tomasz Wisniewski (chant) qui motive les spectateurs à se déchaîner encore plus. “You want a fast one?” demande t il à une foule qui répond immédiatement par la positive. “You really want a fast one?”. Et le Death Mélodique brutal, mené par les harmoniques de Lukas Kerk et Oliver Kirchner (guitares) envahit à nouveau l’Altar. Remués par la rythmique imposante de Mathias Blässe (batterie) et Christian Wösten (basse), les premiers rangs headbanguent pendant que le frontman se place sur les retours avant de recommencer à hurler avec rage. Mais leur set est court, et leur temps de jeu touche à sa fin. Le groupe est acclamé comme il se doit par une tente bien pleine.

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On passe de l’autre côté pour accueillir les parisiens de Shaarghot, et la fosse est déjà pleine lorsque les membres entrent en scène,avec leur traditionnel maquillage noir intégral. “Ladies and gentlemans! Shadows and shadows!” commence alors Etienne (chant), “Hellfest! Today, you are all my shadows!”. Et le concert débute en trombe, avec un son Indus pachydermique, servi par la basse vrombissante de Clem et les frappes d’Olivier (batterie). Ajoutez à ça une guitare dans la plus pure tradition Indus jouée par Bruno, ainsi qu’un Aliaume en serviteur soumis, et vous avez ici la pièce de théâtre malsaine que nous jouent les français. Et si visuellement, le rendu est exceptionnel, dans la fosse c’est déjà le chaos ! Les rires du frontman n’arrangent rien à la folie ambiante, et c’est avec divers accessoires que Shaarghot va divertir pendant une demi-heure la Temple. Headbang frénétique, masques, lasers, descente dans le pit photo, tout y passe ! Bien que le soleil entrave quelque peu leur jeu de scène habituel, l’énergie de la bande est palpable, et c’est sans surprise qu’on ne sent leur set passer qu’avec les courbatures de la veille qui se réveillent soudainement tant on saute sur ces rythmiques sombres et malfaisantes.

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Restons dans cet univers cybernétique avec le deuxième passage en France de Cypecore, venus défendre leur Death Mélodique moderne. Dès que les quatres membres du groupe sont sur scène, c’est le sample introductif de la martiale The Alliance qui retentit, avant que le son des allemands ne frappe l’Altar de plein fouet. Le hurlement fédérateur de Dominic Christoph (chant) lance automatiquement les hostilités et la foule réagit positivement. Et si musicalement, les riffs de Nils Lesser et Jay Marsman (guitares) sont très efficaces, les costumes participent également à cette ambiance apocalyptique. Le visage blanc impassible de Nils contraste avec les lentilles cybernétiques de Jay, mais les deux guitaristes motivent chacun à leur manière la foule, alors que le chanteur hurle au centre. Le groupe enchaîne directement avec le deuxième morceau, tout aussi puissant avec cette double pédale mécanique et ravageuse. Et pour connaître les morceaux, je vous assure que le son qui déchire littéralement la fosse est parfait. “Hey Hellfest, merci beaucoup !” hurle le chanteur avant qu’un nouveau titre ne démarre. Le tempo se calmera légèrement avec Reject The Stream et My Confession, dévoilant un aspect un peu plus aérien du Death Mélodique des allemands, mais la violence refera surface pour The Hills Have Eyes. “Hellfest, ça va?” demande le frontman avant de repartir pour le dernier morceau de ce (trop) court mais intense set, qui leur aura fait à coup sûr gagner en popularité puisque c’est devant une Altar au bord de l’explosion que Cypecore salue son public, qui l’applaudit comme il se doit.
Setlist : The Alliance – Identity – Reject The Stream – My Confession – The Hills Have Eyes –  Saint Of Zion

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Retour sur la Temple pile à temps pour l’arrivée de Wolfheart, sur un sample mélodique froid et qui ne laisse en rien deviner la suite aux non-initiés. Car c’est une véritable tornade de riffs cinglants et glaciaux que Tuomas Saukkonen (guitare/chant) et sa bande envoient. Headbanguant de leur côté respectif, Lauri Silvonen (basse/chant) et Vagelis Karzis (guitare) headbanguent en alignant leurs riffs pendant que le frontman reste impassible au centre, hurlant littéralement ses tripes alors que Joonas Kauppinen (batterie) matraque sa double pédale. “Good morning Hellfest! We are glad to be here!” lance le bassiste en levant son instrument à l’issue du premier titre. Et très rapidement, l’avalanche reprend, toujours plus imposante et efficace. Et bien que le son des finlandais reste très froid et les membres assez distants, Lauri n’hésitera pas à faire appel à la foule pour les inciter à frapper dans leurs mains. “Thank you a million time!” hurle t il avant que le titre suivant de prenne la suite. Et c’est un condensé de leur très riche discographie nous présente ici, mais à nouveau le temps leur est compté, et ce sont des acclamations chaleureuses qui récompenseront leurs efforts.

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Rapide passage sur la Mainstage pour une leçon de Deathcore avec Whitechapel, et les américains sont déjà à l’oeuvre depuis peu lorsque j’arrive. “Hellfest?” lance énergiquement Phil Bozeman (chant) avant de hurler dans son micro, pendant qu’Alex Wade (guitare), Gabe Crisp (basse), Ben Savage et Zach Householder (guitares) headbanguent en alignant leur rythmique lourde, rythmée par les frappes d’Alex Rüdinger (batterie). Et c’est à grands coups de breaks lourds que les américains vont faire remuer le public présent devant eux. Tout en arpentant la scène, le frontman demande encore plus d’investissement aux spectateurs. “You will do me a favor, let me see a circle pit!” hurle le chanteur, provoquant une réponse immédiate alors que le morceau suivant démarre. Très mobile, le groupe enchaîne morceau après morceau avec une puissance qui ne faiblit pas, que ce soit pour les morceaux récents ou plus anciens, et leur style séduit de bout en bout.
Setlist : Brimstone – Forgiveness Is Weakness – Black Bear – The Void – Mark of the Blade – Elitist Ones – End of Flesh – When a Demon Defiles a Witch

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Retour à l’ombre pour le Doom sombre de Dool. Et c’est avec trois guitares que Ryanne van Dorst (chant/guitare) et sa bande vont distiller des riffs aux accents Progressifs sous les ronronnements chauds de la basse de Job van de Zande et les frappes folles de Micha Haring (batterie). Très remuants, Nick Polak et Reinier Vermeulen (guitares) développent des harmoniques surmontés du chant de la jeune femme. Et si les membres restent silencieux face à un public contemplatif qui profite de chaque titre, entrecoupés de quelques pauses, permettant au groupe de reprendre son souffle sous des acclamations. Et la rythmique pesante viendra parfois s’énergiser un peu, comme lorsque les cinq musiciens entammeront une reprise de Love Like Blood, morceau de Killing Joke, que le groupe semble particulièrement affectionner. C’est un important larsen maîtrisé qui viendra clore ce set assez particulier des néerlandais, qui seront à nouveau applaudis.
Setlist : The Alpha – She Goat – In Her Darkest Hour – Vantablack – Love Like Blood (Killing Joke cover) – Oweynagat

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On passe à la vitesse supérieure avec le Death Technique d’Allegaeon, et le moins que l’on puisse dire c’est que ça commence fort ! Un extrait du dernier album vient frapper l’Altar avec fougue, et l’entrée en scène de Riley McShane (chant) ne va rien arranger. Le frontman ne cesse de bouger sur la scène en hurlant, sans oublier d’haranguer la fosse. “Hey Hellfest! Come on!” hurle t il à une fosse déjà en ébullition. Les musiciens continuent avec la technique Dyson Sphere, issue entre autres de mon album préféré de la formation américaine. Pourtant en retrait, Greg Burgess et Michael Stancel (guitares) font preuve de leur talent en exploitant le plein potentiel de leurs guitares, alors que la rythmique est tenue par les frappes précises de Brandon Park (batterie) et des vrombissements de Brandon Michael (basse), qui n’hésite pas à se placer sur le devant de la scène aux côtés du chanteur. “People of Hellfest, come on!” hurle le frontman alors qu’un break violent heurte la tente de plein fouet. Et les riffs des américains s’enchaînent, avec une technicité alliée à une mélodicité extrême, qui plaît énormément. Riley demandera une dernière fois à la fosse de remuer pour l’excellente 1.618 qui clôturera un set court mais puissant.
Setlist : Stellar Tidal Disruption – Dyson Sphere – Gray Matter Mechanics – Apassionata Ex Machinea – Extremophiles (B) – 1.618

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On repart du côté de la France avec l’arrivée haute en couleurs de Punish Yourself, qui va électriser la Temple à coup de maquillages phosphorescents, décorations morbides et musiciens survoltés. VX 69 (chant) harangue la fosse dès les premières notes en hurlant, cramponné à son pied de micro, aidé de son acolyte Klodia (chant), pendant que P.RLOX (guitare) alignent leur rythmique martiale. Dans le fond de la scène, Xa Mesa (batterie) et Michael Charry (claviers) donnent ce ton dansant qui fait remuer la fosse, et les diverses interventions des membres ne feront qu’accentuer le phénomène. “Vous en voulez encore ?” demande le chanteur, alors que les traditionnelles étincelles cessent. Et les lumières reprennent leur course sur le corps des musiciens, donnant un rendu visuel encore plus motivant. Et même après la moitié du show, les musiciens prennent à peine le temps de respirer. “Une dernière ? Une dernière ?” demande le frontman, recevant une réponse sans appel de la fosse. Et la machine repart pour quelques minutes d’une folie qui se propage dans tous les coins d’une Temple remplie.

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C’est sur un “We are not Manowar, we’re not gonna cancel!” qu’Archspire entre en scène pour nous arroser abondamment de quarante minutes d’un Death ultra Technique qui lance un pit dès le début. Parfois concentrés sur leurs parties, parfois headbanguant, Tobi Morelli, Dean Lamb (guitares) et Jared Smith (basse) délivrent sans aucune fausse note les harmoniques tranchantes et précises qui font l’essence du groupe, alors qu’Oli Peters (chant) nous offre ses hurlements surpuissants. Mais ce n’est pas sur le premier morceau que toute la puissance du groupe sera révélée, mais bien sur la déferlante Calamus Will Animate, et le débit surhumain du frontman arrosé du blast beat de Spencer Prewett (batterie). Et la réponse de la fosse est sans appel, ça remue dans tous les sens, devant cinq canadiens surmotivés. “Hey Hellfest! Thank you for showing up!” lance le chanteur pendant une courte pause, avant que la tornade ne reprenne. Et c’est évidemment le dernier album de la formation qui est mis en avant, mais un Lucid Collective Somnambulation dévastateur viendra clore ce set d’une violence maîtrisée. L’Altar au complet saluera d’ailleurs la performance du groupe qui quitte la scène avec le sourire aux lèvres.
Setlist : A Dark Horizontal – Calamus Will Animate – Involuntary Doppelganger – Human Murmuration – Lucid Collective Somnambulation

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Retour à la Temple pour la pièce macabre de Carach Angren qui vient juste de débuter avec l’apparition de The Butcher (guitare) qui scrute la foule sur un sample horrifique. Seregor (chant) paraît alors et s’empare de son pied de micro orné d’une faux. Et le Black Metal Syphonique des néerlandais envahit la scène. Masqué, Namtar (batterie) est d’une précision infernale alors qu’Ardek (claviers) se cambre sur son instrument, en observant l’assemblée. Les mouvements saccadés du chanteur servent à la perfection la musique torturée du combo, et même s’il est seul à arpenter la scène, le guitariste et le claviériste seront élevés dans les airs grâce à deux colonnes mouvantes, pendant que les jets de fumée se déclenchent. Et l’excellent son du groupe reprend alors avec le titre suivant, presque sans pause. Les membres utilisent divers accessoires, comme des masques ou un mannequin qui sera égorgé par le chanteur sur Blood Queen, déversant du faux sang sur scène et si les interventions de Seregor sont rares, ses paroles sont bues par une fosse compacte. “Come on Hellfest, here is another one!” hurle t il alors que les musiciens prennent quelques secondes pour respirer avant de se déchaîner sur la déjà culte Bitte Tötet Mich. Mais leur set touche à sa fin, et c’est un Bloodstains on the Captain’s Log qui clôture cette représentation horrifique.
Setlist : General Nightmare – The Carriage Wheel Murder – In de naam van de duivel – Blood Queen – Charlie – Pitch Black Box – Bitte Tötet Mich – Bloodstains on the Captain’s Log

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C’est au Portugal que notre voyage dans le temps s’effectue sur l’Altar avec le début du show de Moonspell. Et c’est en portugais que Fernando Ribeiro (chant) s’exprime après être arrivé avec une lanterne, motivant le public de ses hurlements bestiaux. A ses côtés, Ricardo Amorim (guitare) et Aires Pereira (basse) headbanguent lentement sur cette mélodie gothique, surmontée des claviers de Pedro Paixão (claviers). Et c’est lorsque le chanteur enlève sa veste que l’intensité monte d’un cran, accompagnée des frappes martiales de Miguel Gaspar (batterie), malheureusement invisible. “Merci beaucoup, how are you doing Hellfest?” hurle le frontman en soufflant un peu. Et très rapidement, les portugais enchaînent avec In Tremor Dei, autre extrait du dernier album en date, avec un chanteur survolté et dont l’énergie est communicative. Mais malgré les morceaux en portugais, le groupe revient quelques années en arrière pour des titres chantés en anglais, qui ont fait la réputation de la formation. “Come on!’ motive le frontman, alors que les autres musiciens posent sur leur retour, donnant au show cet aspect imposant. Parfois plus atmosphérique, la rythmique embarque l’intégralité de la tente dans sa magie, et ce jusqu’au dernier titre.
Setlist : Em nome do medo – 1755 – In Tremor Dei – Opium – Breathe (Until We Are No More) – Ruínas – Todos os santos – Alma Mater – Full Moon Madness

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A nouveau on change complètement d’ambiance avec l’arrivée de Combichrist et ses membres encapuchonnés. Si Andy LaPlegua (chant) se place calmement au centre, Eric13 (guitare) commence déjà à s’agiter sur les sons électro qu’envoie Will Spodnick (claviers/percussions). Mais le paysage ne serait pas complet sans les frappes énergiques de Dane White (batterie), et la foule n’attend pas un seul instant pour sauter en rythme avec les américains. Si Andy retirera rapidement sa capuche, il scrute attentivement la fosse avant de se remettre à hurler. Côté setlist, on assiste à une petite dose de perfection, puisque les morceaux s’enchaînent parfaitement bien, sans aucun temps mort. “How the fuck are you doing? Hellfest, let’s have some fucking fun!” hurle le chanteur avant qu’un nouveau morceau ne démarre, et c’est une Temple remplie qui lui répond comme un seul homme. Entre Throat Full Of Glass et Can’t Control, je me demande quel titre a été le plus fédérateur, lançant mouvements de foule, headbangers et même quelques slammeurs. Et si le duo de percussionnistes donne une énergie de folie au concert, les deux autres membres ne sont pas en reste ! “Are you here, Hellfest?” lance Andy, alors que Will grimpe littéralement sur ses fûts pour les matraquer. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le manège du quatuor n’est pas prêt de s’arrêter puisqu’on assiste à un enchaînement final de folie, avec trois des morceaux les plus puissants, avec notamment les choeurs du guitariste, qui a finalement ôté sa capuche pour dévoiler un maquillage rituel. Le dernier morceau, sorti il y a peu, passera tout aussi bien la barrière du live et clôturera ce set incroyable.
Setlist : Hate Like Me – Never Surrender – Guns at Last Dawn – Throat Full of Glass – Satan’s Propaganda – Can’t Control – No Redemption – Follow the Trail of Blood – What the Fuck Is Wrong With You? – Blut Royale – Maggots at the Party – One Fire

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Retour sur l’Altar pour la prestation Old School de Candlemass qui nous offre un retour aux sources avec la réintégration de Johan Längquist (chant) et Leif Edling (basse). Et le combo suédois commence avec The Well Of Sould, le titre parfait pour débuter un set de Doom Metal prenant, avec un chanteur sur-motivé qui n’a de cesse d’haranguer la fosse quand il ne joue pas avec Mats « Mappe » Björkman ou Lars « Lasse » Johansson (guitares). A la batterie, les frappes lancinantes de Jan Lindh (batterie) font perdre des dizaines d’années à tous les fans du groupe, qui contemplent le spectacle au premier rang. Et si les guitaristes sont assez souvent en retrait, c’est pour laisser plus de place à Leif et Johan, qui ne se privent pas pour faire le show. “This song is 32 years old!” annonce le frontman alors que Dark Reflections débute, suivi de près par un Mirror, Mirror et un Bewitched que l’on ne pensait plus pouvoir entendre avec la même fougue que sur album. Et les solos dantesques du groupe n’ont pas pris une ride. C’est même avec un Astorolus – The Great Octopus que le groupe nous prouve qu’ils sont définitivement de retour, avant d’enchaîner sur des classiques de leur discographie. Mais le point culminant restera la divine Solitude, qui, en plus de me faire lâcher une larme, résonne comme le glas d’un concert mémorable sous la tente, définitivement conquise par le retour du duo légendaire.
Setlist : The Well of Souls – Dark Reflections – Mirror Mirror – Bewitched – Dark Are the Veils of Death – Astorolus – The Great Octopus – A Sorcerer’s Pledge – Black Trinity – Solitude

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L’annonce a été faite le matin même, c’est Jo Quail (qui remplace au pied levé Myrkur, dû à la grossesse d’Amalie) qui va monter sur scène accompagnée de son violoncelle. Et son instrument la contraindra à rester presque immobile pour frapper son instrument, user de ses pédales d’effets pour produire un son mi-Rock, mi-épique, mais bizarrement je ne parviens pas à rentrer dans son univers, pourtant très riche. Cependant, la jeune femme semble attendue au tournant par une fosse calme, et les quelques mots qu’elle murmure entre deux titres sont applaudis. Certains spectateurs observent religieusement Jo effectuer son office, pendant que d’autres patientent tranquillement dans l’herbe, se laissant bercer par la mélodie produite par la musicienne. Mais il est également temps pour moi de faire une pause, et d’aller recharger mes batteries à l’espace presse avant d’enchaîner.

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Retour sur le site du festival avec Dark Tranquillity qui prend l’Altar d’assaut avec un premier morceau très vif et incisif, qui laisse la possibilité à Mikael Stanne (chant) de headbanguer au centre, le pied posé sur son retour. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le combo suédois ne déçoit pas, puisque les harmoniques incisives de Johan Reinholdz et Christopher Amott (guitares) sont d’une clarté impériale, aux côté des frappes ravageuses d’Anders Jivarp (batterie). Ajoutons à celà la basse vrombissante d’Anders Iwers et les claviers enchanteurs de Martin Brändström, et vous avez là de quoi faire remuer une tente entière. Mais je raterai quelques titres au milieu du set pour cause de rareté musicale, et c’est sur The Wonders at Your Feet que je reviendrais, et je me souviens alors pourquoi le Death Mélodique est mon premier amour. Tout simplement car les morceaux de Dark Tranquillity ont cette faculté de nous transporter, de nous violenter et de nous faire rêver. Les hurlements du chanteurs se mêlent à un chant clair divin, qui accompagne à la perfection une rythmique au son clair enchanteresse. “Thank you Hellfest! We have more songs for you!” déclare le frontman alors que ThereIn débute. Et si je suis triste d’avoir été contraint de courir sur une autre scène, le trio final est tout bonnement exceptionnel. The Mundane and the Magic, un titre obligatoire à mes yeux, suivi de Lost to Apathy et surtout la majestueuse Misery’s Crown, le tout entrecoupé de quelques interventions du chanteur. Et la puissance de ce dernier morceau suffira à me revigorer pour toute la soirée, tant cette chanson compte pour moi.
Setlist : Encircled – Monochromatic Stains – Terminus (Where Death Is Most Alive) – Atoma – The Treason Wall – The Science of Noise – Clearing Skies – The Wonders at Your Feet – ThereIn – The Mundane and the Magic – Lost to Apathy – Misery’s Crown

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Et la raison de ma désertion temporaire de l’Altar au profit de la Valley, c’est le passage d’Envy, formation japonaise de Post-Hardcore à la folie assumée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le trio de guitare formé par Nobukata Kawai, Yoshimitsu Taki et Yoshi débite des harmoniques planantes et dissonantes avec une facilité déconcertante, sous les hurlements de Tetsuya Fukagawa (chant/samples). Côté rythmique, on retrouve Manabu Nakagawa (basse), impassible, et Hiroki Watanabe (batterie) qui assurent une base carrée et lourde pour aplatir littéralement la tente sous un son intense, aux ruptures de rythme incessantes servie par des musiciens qui headbanguent en permanence. “Thank you to be here!” lance le frontman en tournant autour de son micro. Et si vous croyez que le son planant des japonais est fait pour se détendre, attendez de voir le chanteur se jeter dans la foule pour hurler de manière très viscérale avant de revenir sur scène. Et si les compositions s’apaisent, elles repartent aussitôt, offrant un mur de son quasi-incessant au public. “Thank you for coming mes amis!” lance Tetsuya avant de présenter chacun des membres du groupe. Et si je n’assisterai pas à la fin du show, pour cause de conflit, c’est avec le sourire aux lèvres que je quitte la tente.

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Groupe de mon adolescence comme pour beaucoup d’entre nous, ce sont les membres de Cradle Of Filth qui débarquent sur la Temple pour un set d’anthologie, mêlant anviens morceaux et nouveaux hymnes. Si Lindsay Schoolcraft (claviers/chant) prend le temps de saluer la fosse avant de se rendre derrière son instruments, les autres membres s’empressent de se placer sur la scène pour laisser à Dani Filth (chant) la place centrale. Posant entre les jets de fumée, Daniel Firth (basse), Ashok et Richard Shaw (guitares) haranguent la foule en posant sur les retours ou en s’acroupissant pendant que Marthus (batterie) matraque littéralement ses fûts. Et si la jolie Lindsay reste dans l’ombre, sa voix cristalline qui contraste avec les hurlements perçants du frontman nous parvient toujours, permettant d’apprécier l’ambiance gothique du moment. Et si les membres arpentent tous la scène, le deuxième morceau verra l’apparition de demoiselles lançant des étincelles, avec lesquelles les membres joueront, tout comme les jets de fumée. Dani osera même s’accroupir dans l’un des jets en hurlant, tout en nous laissant profiter de ses grognements aigus. “Thank you Hellfest! We are Cradle Of Filth! Here we go!” lâche t il alors que le titre suivant repart à toute hâte. Et la setlist est tout bonnement jouissive, puisque les fans des débuts comme les amateurs des derniers albums en auront pour leur argent avec une motivation inébranlable et un son incroyable. Encore une fois, c’est le trio final qui sera parfait, sans aucune fausse note pour nous gâcher le plaisir.
Setlist : Once Upon Atrocity – Thirteen Autumns and a Widow – Cruelty Brought Thee Orchids – Beneath the Howling Stars – Malice Through the Looking Glass – Heartbreak and Seance – Summer Dying Fast – Nymphetamine (Fix) – Saffron’s Curse – Her Ghost in the Fog

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On monte le cran de la violence avec l’arrivée sur l’Altar de Bloodbath, et c’est instantanément que les suédois vont imposer leur volonté à la fosse, sous une épaisse lumière rouge. Et si les mouvements robotiques d’Old Nick (chant) sont servis à merveille par son costume abîmé, le headbang des musiciens sied à la perfection au Brutal Death du groupe. Mais Lord Seth (basse), Blakkheim et Tomas Åkvik (guitares) alignent des rythmiques grasses et violentes, ce qui fait remuer la fosse, alors qu’Axe (batterie) reste concentré derrière son kit. “Good evening Hellfest… we are Bloodbath… this song is called So You Die…” annonce froidement le chanteur à l’issue du deuxième titre. Et c’est en effet le titre annoncé qui ravage littéralement la fosse de l’Altar, avec une violence sans nom. Si les guitaristes se content de rester sur leurs positions, le bassiste lève son instrument pendant que le frontman hurle son blasphème sur le Hellfest, offrant à tous les spectateurs une dose de brutalité bien méritée pour finir la journée. Et les puristes reconnaîtront sans mal à la fois les nouveaux titres comme les anciens, qui n’ont pas pris une ride. Parlant entre les morceaux, et osant même quelques plaisanteries avec son humour anglais si particulier, le chanteur rythme littéralement le show, alterne moments de pause et violence incroyable jusqu’à la fin. Et le coup final ne sera pas donné avec la surpuissante Eaten, qui fera exploser la fosse sous le headbang, mais bien avec la culte Cry My Name, qui réjouira tous les spectateurs.
Setlist : Fleischmann – Let the Stillborn Come to Me – So You Die – Chainsaw Lullaby – Breeding Death – Like Fire – Bloodicide – Cancer of the Soul – Eaten – Cry My Name

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Dernier concert de la deuxième journée, c’est le passage inratable des Sisters Of Mercy qui viennent achever la journée avec une bonne dose de Rock Gothique. Et la Temple est remplie pour les accueillir, eux et leurs impénétrables lumières bleues. Andrew Eldritch (chant) se place au centre et nous offre son enchanteresse voix, seul sur scène. Ce n’est qu’au deuxième morceau qu’il est rejoint par Ben Christo (guitare) Chris Catalyst (guitare) et Doktor Avalanche (batterie), sous une épaisse lumière bleutée, qui rend parfois difficile l’observation des musiciens. Mais ce mélange entre un visuel presque mystique et le chant prenant du frontman séduit la tente, qui ne désemplit pas malgré l’heure tardive. Et pourtant, la rythmique mélancolique des britanniques aurait de quoi faire fuir les non-habitués à ce style, mais la setlist est excellente, et les amateurs du genre se régalent. Le set du groupe se termine par la sublime Temple Of Love, un morceau d’une tristesse infinie, dont les riffs s’insinuent dans notre esprit.
Setlist : More – Ribbons – Crash and Burn – Doctor Jeep / Detonation Boulevard – Alice – Amphetamine Logic – When You Don’t See Me – Dominion/Mother Russia – We Are the Same, Susanne – Lucretia My Reflection – Vision Thing – Temple of Love

 

Encore impressionné par les excellentes prestations de la journée, c’est plus lentement que la veille que nous rentrons, fatigués mais également pressés d’être au lendemain. La journée sera-t-elle aussi riche en surprises ?

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