Live Report: Downfall of Gaia + SUN + Rance – Espace B – Paris

A l’occasion du deuxième jour du Dark Horse Festival, l’Espace B est le théâtre d’une opération gros son d’ampleur. En effet, après une excellente interview avec Karoline Rose du groupe Sun, ce sont également les shows de Rance et Downfall of Gaia dont je m’apprête à profiter.

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Lorsque les trois musiciens montent sur scène, je ne sais pas à quoi m’attendre. Pourtant, Rance est un nom qui colle parfaitement à leur style. Entre les vagues de sons profonds de Lila (basse), les harmoniques pénétrantes de Yann (guitare) et les frappes furieuses de Gaetan (batterie), le monde s’arrête. Nous assistons parfois à une accalmie du Luminous Black Metal des parisiens, qui repart bien vite sur des passages tantôt Post-Black, tantôt plus axé Raw Black. Entre le blast ravageur et les harmoniques perçantes, le combo nous offre une grosse demi-heure de musique instrumentale qui ne s’arrête vraiment jamais, mais qui ne manque pas de nous transporter tant elle est puissante. Impliqués dans leur jeu, les musiciens grimacent et headbanguent en rythme, entraînant une foule malheureusement trop peu nombreuse avec eux, offrant une excellente mise en bouche viscérale pour la soirée.

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On change d’univers avec Sun. Le duo s’installe et démarre un titre plutôt calme avec la guitare et la voix de Karoline Rose (chant/guitare), parfois accompagnés par quelques frappes de Nico (batterie). La chanteuse nous offre égalements quelques hurlements, qui forment avec sa rythmique motivante la base de sa Brutal Pop. Si un petit souci technique viendra interrompre le début du deuxième titre, le concert reprend très rapidement avec un riff en tapping brillamment exécuté malgré une blessure à la main de la demoiselle. Alternant entre des sonorités Black Metal, Blues, Thrash, Rock, Death, Stoner et Psychédéliques, le batteur s’adapte en proposant soit quelques frappes calmes soit un blast très carré avec une déferlante de double pédale. “Salut à tous, ça me fait bizarre d’être là parce que je jouais du Brutal Death… j’en joue plus maintenant…” ironise la frontwoman à une foule à peine plus nombreuse que précédemment, mais déjà happée par sa musique. Et le show reprend, à grands coups de headbangs, de riffs simples aux diverses influences que les deux musiciens n’hésitent pas à faire accélérer. “Merci de nous avoir accueillis malgré ma guitare désaccordée ! Ce qu’on fait on appelle ça de la Brutal Pop !” lance t elle avant de reprendre sur un morceau dans la même veine que précédemment. Mais c’est après deux titres supplémentaires que le duo rend les armes, tout en profitant des applaudissements qu’ils ont largement mérités.

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Dernier show de la soirée, Downfall of Gaia monte sur scène après quelques réglages de dernière minute sur fond de sample assourdissant. Et rapidement, ce sont les riffs sombres et emplis de désespoir qui s’abattent sur nous dans une pénombre bleutée. Tout s’écroule lorsqu’Anton Lisovoj (basse/chant) se met à hurler pendant que Michael Kadnar (batterie) se déchaîne sur son kit. Reprenant le chant principal, Dominik Goncalves dos Reis (chant/guitare) aligne des harmoniques glaciales sur la rythmique tout aussi intransigeante de Marco Mazzola (guitare). Les riffs sont tout aussi planants qu’intenses, et pénètrent sans mal la maigre assemblée qui adhère instantanément à cet océan de notes sombres et utilisant savamment les pédales d’effets des musiciens. Utilisant parfois un archet électronique pour un son aux sonorités mélodieuses, le frontman se recule sur son pédalier et laisse aux autres musiciens une petite pause avant de repartir tous ensemble pour un nouvel assaut dévastateur qui nous fera headbanguer autant qu’eux. Les riffs grondent, l’orage musical approche et explose soudainement au dessus de nous, faisant tomber le chanteur à genoux auprès de ses pédales d’effets. Les deux hurlements puissants s’entremêlent, nous laissant apprécier le contraste autant que la rage qui habite les musiciens. Après un timide remerciement, le groupe attaque le dernier morceau de cette (trop) courte setlist, qui nous emmènera pendant quelques minutes supplémentaires dans un univers éthéré, déchirant et tragique, nous écrasant et nous lacérant littéralement sous leur puissance.
Setlist: Seduced by… – The Grotesque Illusion of Being – We Pursue the Serpent of Time – Woe – Guided Through a Starless Night – Of Withering Violet Leaves

Une soirée riche en émotions, en sonorités planantes et en fureur. Pourtant, le public n’était que peu présent, et les absents ont eu tort, à la fois pour Rance, Sun mais également Downfall of Gaia, qui ont tous trois livré une performance de haut niveau. Nous remercions à la fois Kowa Booking et l’Espace B pour avoir hébergé cette soirée.

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