Live Report: Manzer + Pestiferis + Collapsus – Le Klub (75)

Premier show de l’année. J’ai commencé avec des groupes français en 2019, j’ai terminé avec des groupes français en 2019 et il en est de même avec cette première affiche de Battle’s Beer pour 2020. Manzer sort du Poitou-Charentes pour nous en mettre plein les oreilles avec Pestiferis et Collapsus, deux formations locales, et c’est Le Klub qui a été choisi pour être ce lieu de débauche de de sonorités malsaines. Mais le public se fait attendre en ce 4 janvier…

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Et ce ne sont qu’une poignée de courageux qui sont remerciés par le chanteur qui attendent le début du show de Collapsus. “On s’appelle collapsus on vient du terroir, on va jouer un show un peu intimiste” lâche le frontman avant de débuter. S’axant sur un Death Mélodique sale et gras, le groupe parisien prend un malin plaisir à aligner des riffs grâce aux guitares de Franck et Sylvain, tout en restant assez martial grâce au duo basse/batterie qui assure une base rythmique efficace. Au chant, Sylvain déambule sur le devant de la scène, essayant tant bien que mal de motiver les spectateurs qui restent principalement immobiles pendant que le groupe délivre ses riffs. “Il y a du bruit maintenant ? Je suis sûr que vous pouvez faire mieux que ça !” harangue le chanteur. “On va jouer des titres un peu plus longs, on l’appelle la Gauloise entre nous… elle s’appelle Time To Pass Away…”. Et c’est en effet un morceau plus axé sur les enchaînements d’harmoniques et les passages empruntés aux racines suédoises qui frappent le Klub, qui commence à adhérer aux compositions du groupe. Certains passages sont plus techniques, avec notamment du tapping de la part des guitaristes, mais aussi plus martiaux, avec des Power Chords simples et efficaces, tout en profitant de hurlements de la part du chanteur. “Merci à vous, ça va être l’heure de la dernière, mais on vous remercie de vous être déplacés, et on remercie les groupes !” lance le frontman pour introduire le dernier morceau, qui reste dans cette ambiance Death Mélodique aux accents Prog, et qui provoquera quelques mouvements de têtes alors que le chanteur descend dans la fosse pour hurler quelques paroles avant de remonter et de headbanguer. La performance sera applaudie comme il se doit.

 

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Changement d’univers pour le Black/Death de Pestiferis, menés d’une main de maître par Hermod (chant) et sa voix puissante. A ses côtés, Antoine (basse) et Lord HK (guitare) alignent des riffs efficaces et massifs sur les frappes de Barbatos (batterie), qui ne perd pas un seul instant pour blaster à pleine puissance. Et le groupe fédère grâce à des riffs incisifs. “Merci le Klub! Le premier morceau c’était Black Death pour ceux qui suivent pas !” ironise le frontman alors que le deuxième morceau frappe déjà la fosse, organisant une petite séance de headbang. Quelques parties plus techniques s’intègrent sans souci à ce mélange imposant, et les hurlements du frontman ne font qu’ajouter de la puissance à la musique des franciliens. “On va partir dans une apocalypse zombie !” annonce alors le chanteur après avoir pris une petite pause, relançant la machine. Et le titre suivant débute, toujours aussi lourd et malsain, mêlant rythmique Death Metal imposante et harmoniques Black persistantes, le tout sur une double pédale intransigeante qui se change parfois en blast impétueux, mais qui ne manque pas de séduire. Les membres headbanguent en jouant, et la fosse adhère. Quelques influences Pagan s’intègrent également aux morceaux, et c’est malheureusement déjà le dernier titre qui est annoncé par le chanteur. “Elle s’intitule… Walk in the Eternal Flames !” lâche t il alors que les riffs débutent, assommant alors les spectateurs et provoquant à nouveau du mouvement. Et le groupe reste dans un univers qu’ils connaissent sur le bout des doigts, alternant passages puissants, harmoniques sombres et cris puissants. Une excellente fin de show.
Setlist: Black Death – Nothing Beyond Death – The Gate of Insanity – Interlude – Morbid Vision of Death – Insurrection of the Dead – Walk in the Eternal Flames

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Dernier groupe, et encore un changement total d’univers avec le Thrash teinté de Black Metal de Manzer ! Ayant acquis une petite réputation auprès de la scène Thrash française, Shaxul (batterie/chant) débute le premier morceau par une bonne dose de blast et des riffs tranchants signés par Xzvrey (basse/choeurs) et Ogma (guitare). Mais le show est assez statique. En effet, le guitariste, dont le pied est immobilisé par un plâtre, headbangue à peine en alignant ses passages à la perfection alors que le batteur est confiné au fond de la scène par son imposant instrument, laissant le bassiste seul pour haranguer la fosse. “Hey Paris, on s’appelle Manzer, on vient du Poitou !” lâche le batteur avant que le show ne reprenne. Et c’est à coups d’harmoniques incisives, de rythmique blasphématoire soutenues par des frappes rapides et de hurlements que le groupe motive péniblement le Klub. “Un seul mot… la crasse et la sueur !” hurle le frontman alors que les riffs repartent déjà, aidés de quelques choeurs du bassiste. Côté son, ça tourne tout seul pour le peu d’amateurs de Thrash Metal présents, et le groupe est motivé, mais à part quelques demoiselles visiblement assez peu sobres, il n’y a que peu de mouvement. Pourtant, Manzer reste dans les règles du Thrash Old School, saupoudrant quelques passages plus Black et influences criardes. “Paris, est-ce que ton âme est prête à mourir ?” lâche à nouveau Shaxul, démarrant presque immédiatement le titre suivant. La rythmique est tenue de bout en bout par les trois musiciens, et c’est après une petite heure de Thrash furieux et un “Hail, merci beaucoup ! Merci à toi ! Et à bientôt !” que le concert s’achève.
Setlist: Prowler from Hell – Le Boufe-Churai – Terroir Squad – Sagana – Prepare Your Soul To Die – The Metal Side – Orgy and Profanity – Màetre é Cunpagnun – Howling Wilderness – Ecartais en Gatine – Pictavian Bastards – Manzer

 

La soirée est finie. Les courageux profitent de pouvoir discuter avec les artistes, ou commencent leur marche vers le métro. Si Collapsus a souffert du statut de groupe d’ouverture, ils ont parvenu sur la fin à motiver un public peu nombreux. Pestiferis a offert un show massif pour son grand retour (près de trois années d’absence), et Manzer a tenu son statut de groupe underground du Thrash Metal français. Merci à Battle’s Beer pour avoir organisé cette date.

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