Lieu de divers blapshèmes et autre violentes sauteries, Le Klub est aujourd’hui pris d’assaut par trois combos de Doom venus rendre hommage à la légendaire formation qu’est Catherdral. Ce sont donc Ataraxie, Lux Incerta et Father Merrin qui se sont donnés rendez-vous dans la capitale pour un show exceptionnel placé sous le signe de la lourdeur. Et des lumières rouges.
A l’heure prévue, Father Merrin entre en scène. Au centre de la scène, A (chant) hurle d’une voix puissante en tenant fermement son chapelet dans la main droite. Quelques choeurs de la part de J (basse) tout en matraquant ses cordes aux côté du guitariste remplaçant. Pour accompagner ces riffs lents et pesants, S (batterie) assène des frappes précises sous un rideau de lumières rouge vif. Quelques harmoniques sont également de la partie, mais le son reste lourd. “Bonsoir Paris, nous c’est Father Merrin, on a Fred avec nous à la guitare, alors on veut une ovation comme un public de Doom sait le faire… En silence !” lâche le frontman. Et le titre suivant démarre, tout en lenteur, en mélancolie et en puissance. Les titres sont martiaux, et accompagnés de quelques psalmodies, mais les hurlements refont rapidement surface dans le mix, qui laisse autant place à la graisse auditive qu’à la langueur. S’agenouillant à la fin du morceau, le chanteur remercie le public, annonce Congregation of Suffering, leur hommage à Cathedral, puis descend dans la fosse remuer un peu en compagnie des spectateurs qui remuent en sa présence. Et c’est ainsi que le show se terminera, avec quelques headbangs et surtout des applaudissements mérités pour la formation meusienne.
Setlist: A Prophet Self-Denied – I, Son Of Grigori – Those Who Worshipped The Stone – Lord Of Mercy – The Albigensian Crusade – Congregation Of Sorcerers (Cathedral cover)
Après une rapide attente, c’est à Lux Incerta de monter sur la scène. Les mêmes lumières que pour le groupe précédent, mais la motivation est présente. “Hey Paris ça va? Nous sommes Lux Incerta” lâche Benjamin Belot (chant). Et c’est avec un titre qui annonce d’emblée les influences du groupe que les français démarrent leur setlist. Aux guitares, Gilles Moinet et son compère alignent des harmoniques ensorcelantes sous la rythmique imposante de David Blusseau (basse) et Pheel Ti (batterie). Et malgré la petite taille de la scène, le chanteur se met en avant autant dans les hurlement sombres que dans son chant clair, alors que la rythmique s’intensifie. “Voici un morceau inédit on le joue pour la première fois ce soir, voici Dying Sun !” annonce le frontman. Et bien que nouveau, ce morceau est parfaitement interprété par le combo, qui enchaîne avec Farewell, un deuxième titres inédit aux riffs planants et lourds à souhaits. L’ambiance est de plus en plus intense, et c’est Serpent Eve, reprise de Cathedral, qui fera remuer les nuques du public parisien. Le chant est mélancolique, le vocaliste théâtral et les musiciens bougent comme ils le peuvent, pour rendre hommage aux maîtres du Doom anglais. Mais la surprise sera créée avec l’arrivée de Manuel Munoz, chanteur de The Old Dead Tree pour Shelter, dernier morceau de la setlist du groupe, pour un double chant qui se marie à merveille avec la rythmique de cet ultime titre, applaudi comme il se doit.
Setlist: The Dirge – Dying Sun – Farewell – Profundis – Serpent Eve (Cathedral cover) – Shelter
Dernière formation à fouler la scène du Klub ce soir, Ataraxie semble également très attendu par les amateurs. A nouveau, la lourdeur s’invite sous les lumières rougeâtres, et cette introduction calme mais pesante annonce aux néophytes la couleur. Alors que Jonathan Théry (basse/chant) et Pierre Sénécal (batterie) alignent une rythmique lourde et grasse pour accompagner un chant caverneux, Frédéric Patte-Brasseur, Hugo Gaspar et Julien Payan (guitares) se partagent des harmoniques noires et mélancoliques. Très longs, les titres sont toutefois prenants, et le public se laisse happer dans cet univers sombre. Les guitaristes headbanguent en jouant alors que les deux autres membres restent plus statiques, tenant avec force ces riffs gras. Et c’est avec un son imposant que le groupe français étale son univers, tout en incluant des passages oppressants. “Merci beaucoup… Prochain morceau on va faire une reprise de Cathedral… Reaching Happiness !” annonce alors le frontman. Et comme les deux autres formations, le groupe nous offre une partie de l’histoire du Doom Metal ce soir, permettant aux moins aguerris de profiter du génie des anglais. L’ambiance est pesante, les leads tranchants et la rythmique massive. Les trois guitares permettent de développer au maximum les riffs du groupe, mais c’est avec un chant très changeant, passant du scream déchirant au growl profond que le groupe avance. Remerciant le public entre les morceaux, le groupe, dont le nom est affiché sur un drap en fond de scène, alterne également passages lents et riffs plus rapides, mais toujours dans cet esprit de Doom/Death malsain. Il va sans dire que leurs dernières notes seront applaudies par la foule.
Setlist: Coronation of the Leeches – Reaching Happiness, Touching Pain (Cathedral cover) – Résignés
La soirée s’achève, et le stand de merchandising est pris d’assaut par ceux qui ont comme moi apprécié la soirée. Chacun dans leur registre respectif et reliés par l’amour du Doom Metal ainsi que de Cathedral, Father Merrin, Lux Incerta et Ataraxie ont su montrer leur détermination et leur talent au public parisien. Pour ma part, c’est le Black Dog que je rejoins pour profiter de l’afterparty en compagnie des groupes, tout en remerciant Benjamin de Lux Incerta pour l’invitation !