Faites place aux ténèbres dans votre coeur pour accueillir -273,15°C, le premier album de Lebenssucht.
Le groupe naît en 2015 d’une collaboration entre plusieurs musiciens de différents pays. Un premier EP paraît en 2016 et aujourd’hui S Caedes (chant, Humanitas Error Est, I Am All Wounds, Throne ov Shiva), Ahephaim (batterie/chant, Lost God, Throne ov Shiva, Humanitas Error Est, Exuviated, ex-Enthroned), Irleskan (guitare/chant, Svarta) et Arboria (guitare, Humanitas Error Est) nous offrent ce brûlot de peine sorti chez Thanatoskult, dont le nom correspond au zéro absolu.
Dès les premières secondes de Trauerweide, il est impossible de ne pas sentir cette noirceur et cette violente mélancolie nous frapper de plein fouet. Littéralement déchaînés, les musiciens présentent une musique viscérale et tranchante, accompagnée de hurlements terrifiants. Plusieurs voix, mais un même combat dans la douleur. A nouveau un ouragan de haine se libère sur A Hole In My Heart, le titre suivant. Les cris s’entremêlent sur des riffs puissants, effrénés et qui sentent la mort à plein nez. Si la fougueuse batterie ralentir parfois pour laisser place à la langueur, l’esprit reste le même. Une pause glaciale et lointaine viendra rompre le rythme, pour faire intervenir une voix caverneuse dans ce tableau de désespoir, puis nous offre un final froid avant Moment of Violence. C’est un blast endiablé qui démarre ce titre, avant que les voix ne se joignent à la rythmique, apportant à nouveau leurs facettes à la fois similaires et si différentes à une musique noire. Un peu plus martial, le morceau apporte une autre dimension à l’univers du groupe.
Mirrors, le titre le plus long, est également celui qui est le plus différent. Toutes les influences du groupe se mêlent, s’entrechoquent et s’agressent mutuellement. On passe du DSBM au Black Metal Ambiant, tout en flirtant avec des influences Doom, aériennes, mélodiques… Et si la durée peut rebuter, le titre ne souffre pas de la longueur, bien au contraire. Nullpunkt démarre en trombe mais repart finalement dans ce son dissonant et sombre qui fait le charme du groupe, apportant une composition martiale et prenante avant d’arriver sur le dernier morceau. Intitulé -273,15°C, il est sans conteste le plus effrayant et froid. Un concert de voix terrorisées, en proie à une douleur intense… le tout posé sur quelques sons hypnotiques.
-273,15°C a beau être le premier album de Lebenssucht, il est également une preuve de leur créativité musicale. Six titres seulement, mais ce sont six déclarations virulentes envers la vie et l’expérience des musiciens. Un véritable joyau ténébreux interprété par une formation à son plus haut niveau.
90/100