Review 207: Carach Angren – Franckensteina Strataemontanus

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De quoi avez-vous peur ? Carach Angren est là pour le découvrir.

Fondé en 2003 aux Pays-Bas, le groupe s’axe sur un univers horrifique incarné par le trio Seregor (chant/guitare, ex-Inger Indolia, ex-Vaultage), Ardek (claviers, Clemens Wijers, ex-Vaultage) et Namtar (batterie, Consonance, ex-Anxiety, ex-Vaultage). Une démo voit le jour en 2004, puis un EP en 2005 et le premier album sort en 2008. Depuis, le groupe évolue en live, engageant parfois un bassiste (entre 2008 et 2010), repartant en trio, puis s’adaptant en tant que quartet live avec différents guitaristes. Depuis 2017, c’est Bastiaan “The Butcher” Boh (guitare) qui tient ce rôle, et le groupe est aidé en studio de Nikos Mavridis (violon, ex-Rome) et Patrick Damiani (basse). Mais juste avant la sortie de Franckensteina Strataemontanus, le sixième album du groupe, que Namtar décide de partir. C’est donc avec Michiel van der Plicht (God Dethroned, ex-Apophys, ex-Prostitute Disfigurement) qui aide le duo à conter ses histoires sombres… Et celle-ci développera l’univers du monstre de Frankenstein de Mary Shelley…

Commençons avec Here in German Woodland, une invitation dans ce théâtre de l’horreur qui ouvre ses portes. Scourged Ghoul Undead offre un premier riff, puis la voix de l’introduction renouvelle ses avertissements. Et la rythmique nous tombe dessus, accompagnée des hurlements de Seregor. Et on remarque que le vocaliste alterne entre différent types de cris, ainsi qu’un peu de voix claire pendant que ses camarades forgent l’univers violent du titre à grands coups de blasts et d’ambiances. L’aspect film d’épouvante est parfaitement incarné par Franckensteina Strataemontanus, le morceau éponyme. Entre bruits étranges, riffs rapides et chant saturé, impossible de ne pas accrocher. Le groupe ralentit, nous propose un passage au chant clair effrayant mais intriguant, et le manège infernal repart. Un son de basse, un rire angoissant, et The Necromancer prend la suite. Plus lente, la composition m’a donné l’impression de suivre un cortège militaire constitué de zombies, chose qui sied parfaitement aux paroles. On remarque cependant que les orchestrations prennent une place plus importante dans le mix, tout comme sur Sewn for Solitude, un morceau qui joue énormément dessus ainsi que sur plusieurs types de chant pour recréer une oppression unique en son genre, ainsi qu’un contraste entre hurlements et paroles douces. Nous plongeons à nouveau dans un univers guerrier avec Operation Compass, et son sample introductif qui nous annonce l’année: 1940. Une peur rampante, une noirceur omniprésente, mais des riffs qui servent à merveille la cause du groupe, accompagné d’un break orchestral.
Monster nous fait revenir dans l’univers de Frankenstein avec une introduction glaçante mais absolument merveilleuse, puis le chanteur prend le relais. Plus le titre avance, et plus les éléments sont majestueux, effrayants et l’arrêt brutal y contribue. Der Vampiir von Nüremberg, mon morceau préféré, est le suivant. La plupart d’entre vous le connaissent déjà, et il est celui qui, à mon sens, fait le lien entre le Black Metal Symphonique des débuts, et le concept d’Horror Metal avec les influences plus récentes. Ce “Morgue Rat!” lâche avec dégoût au centre du morceau reste en tête, je vous aurais prévenu. Partagé entre anglais et allemand, le morceau laisse place à Skull with a Forked Tongue, un autre titre qui pioche dans les influences des premières productions. De loin le morceau le plus long, Like A Conscious Parasite I Roam débute par des sonorités rassurantes qui vont peu à peu s’assombrir, puis redevenir aussi épiques que noir pour laisser place à la folie du groupe. Une fois encore, ce morceau conviendrait parfaitement à une bande originale de film, et ses nombreuses nuances permettent de couvrir tous les aspects de la musique des néerlandais. Dernier titre, Fredrick’s Experiments est court et plus brut, mais ce format convient également à l’univers du groupe, puisqu’il leur permet de combiner des riffs efficaces à des orchestrations épiques pour clore ce chapitre de leur histoire.

Quand j’ai découvert Carach Angren il y a de cela huit ans, j’ai tout de suite été happé par leur musique. Mais Franckensteina Strataemontanus est à mon avis une de leurs oeuvres les plus abouties, car l’album permet de se plonger dans ce récit et de le vivre littéralement avec le groupe à chaque titre, sans jamais en sortir. Le groupe a évolué, et il est définitivement au sommet de son art, aussi riche que sombre.

95/100

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