Terra Mortuus Est est sorti. J’ai eu le plaisir de poser quelques questions à Igor Filimontsev, chanteur de Katalepsy, à ce sujet.
Chronique de l’album Terra Mortuus Est
Tout d’abord, bonjour et merci beaucoup de prendre de ton temps ! Pourrais vous présenter, le groupe et toi, selon tes propres termes?
Igor Filimontsev (chant): Hey-hey-hey ! Igor de Katalepsy est dans la place ! Pour être aussi laconique que possible, Katalepsy est un groupe de Death Metal de Moscou et je suis le chanteur du groupe. Merci de me recevoir et pour tes questions intéressantes. Je les ai lues ce matin et j’ai cherché toute la journée comment commencer à y répondre. Maintenant il est trop tard pour aller au lit “à temps” alors on va faire une interview nocturne. Comme j’aime le dire pendant les concerts: “Let’s go!”.
Votre nouvel album, Terra Mortuus Est, est sur le point de sortir, comment vous vous sentez ? Comment s’est passé le processus de composition ?
Igor Filimontsev: Ouais, il vient de sortir, et j’en suis vraiment content. Actuellement, je peux dire qu’un autre livre de l’histoire de Katalepsy est terminé et que nous pouvons débuter un nouveau chapitre. Une chose que j’aimerais dire, c’est que je suis vraiment très fier de Terra Mortuus Est ! Cette fois, le processus de composition était un peu différent des fois précédentes. Quelque chose qui avait débuté en tant que simple idée de travailler sur de nouveaux titres, qui était lent et suscitait beaucoup de débats au début est devenu un ouragan d’idées, d’enthousiasme et des tonnes de travail. Dans le passé, nous planifiions chaque étape du processus, cette fois on a juste planifié ce qu’on devait faire, quand et où. Hahaha ! C’était pour sûr une expérience intéressante !
Depuis un moment, vous vous débrouillez pour mélanger un son lourd et groovy avec des thèmes axés science-fiction et sombres, comment est ce que tu arrives à relier le son du groupe et la création des paroles ?
Igor Filimontsev: La première remarque c’est que les paroles de Katalepsy viennent de notre bassiste, Anatoly. Il a une grande expérience là dedans, et il le fait très bien. J’adore vraiment les paroles, qui collent parfaitement à la musique, et qui sont faciles à ajouter à la composition et à chanter. C’est un Death Metal groovy et sombre avec énormément d’émotions que ce soit dans les riffs ou dans les mots. Je ne peux même pas imaginer quels autres thèmes ou structures de paroles pourraient être utilisées, et je fais de mon mieux pour que les mots soient évidents même en les growlant.
Sur ce nouvel album, j’ai évidemment remarque un son impressionnant, mais également des pointes de technicité sur chaque morceau, avec un point culminant sur Land of Million Crosses, le dernier morceau. Celui ci est à mon sens différent, très atmosphérique, il crée une ambiance spéciale. Est-ce qu’il y a une histoire derrière ce morceau ?
Igor Filimontsev: Ouais, ce morceau est spécial ! Au tout début, notre guitariste Anton a apporté la mélodie qui était super car c’était nouveau pour nous. Cependant, on ne savait pas quoi faire avec ce genre de musique. Ca ne t’assomme pas dès les premières notes, il n’y a pas d’agression musicale et de tension qui frappe l’auditeur, il y a un autre type de magie dans ce cas – la magie de la mélodie et de l’histoire des paroles. Mais en tout cas, au tout début nous voulions en faire un morceau instrumental mais Anatoly m’a montré les paroles et dès lors il n’était plus question de ne pas en faire un morceau. Je ne suis pas certain que vous entendrez quelque chose de ce genre chez Katalepsy dans le futur, et ce morceau sera un signe unique de Terra Mortuus Est. Une chose que je peux te suggérer de faire avant d’écouter Land of Million Crosses, lis les paroles. Fais le dans cet ordre et tu comprendras les vibrations.
Une fois encore, Katalepsy a fait équipe avec Unique Leader Records pour cet album, comment se passe la collaboration avec eux ?
Igor Filimontsev: S’il y a 20 ans quelqu’un m’avait dit que je serais sur l’une des sorties de Unique Leaders Records, je ne l’aurais pas cru. Unique Leader Records fournit du Death Metal d’excellente qualité depuis le tout début, et année après année ils devient plus forts encore. Nous sommes fiers d’être sur ce label, et nous faisons de notre mieux pour en être dignes. Terra Mortuus Est est le troisième album qu’ils sortent et j’espère que ce ne sera pas le dernier ! Nous travaillons avec eux sans aucune tension. On comprend ce qu’ils veulent faire, ils nous soutiennent totalement. Ca ressemble à une grosse et bonne famille de Death Metal, et c’est en effet le cas !
Comment ton voyage dans l’univers du Metal a commencé ? Quand et comment as tu découvert le Death Metal et les musiques les plus extrêmes ? Quand est-ce que tu as commencé à chanter, et comment as tu appris ?
Igor Filimontsev: Ca a débuté il y a plus de 25 ans, quand j’étais juste un petit gamin qui aimait vraiment écouter de la musique. De la musique différente: Hard Rock, Heavy, Thrash Metal, Classique, etc… J’aimais extrêmement le Punk Rock, le Hardcore et le Crossover et j’aime toujours ça depuis tout ce temps ! Donc un jour, j’écoutais Suicidal Tendancies et un de mes amis m’a apporté une cassette et m’a juste dit “ne dis rien à personne et écoute ça”. Sur l’une des faces de la cassette, il y avait The Bleeding de Cannibal Corpse, et sur l’autre Loathing de Broken Hope. Je suis tombé amoureux de la musique dès les premières intros. Il y avait tellement d’énergie, de brutalité et un univers infini qui s’ouvrait à moi. Ca sonnait pour moi comme du classique mais avec toute la puissance du Metal. Et bien sûr, j’ai commencé à jouer de la guitare pour jouer du Death Metal, puis le chant. J’ai choisi différents titres et j’essayais de growler par dessus. J’aime faire ça même maintenant hahahaha. Il n’y avait pas de professeurs ni Internet à cette époque, alors mes capacités viennent de mon grand amour du Death Metal et ma volonté de faire de mon mieux dans ce genre. Peut-être que je fais mal quelque chose mais ça ne m’importe pas vraiment parce que je ressens le pouvoir de la musique et je n’ai besoin de rien d’autre.
Vous venez de Russie, comment est la scène Metal la bas ? Vous avez beaucoup joué en Europe ces dernières années, vous voyez une différence entre la Russie et les autres pays ?
Igor Filimontsev : La scène, en Russie n’est pas si grosse, soyons honnêtes, elle est assez petite. Mais elle est forte ! Il y a pas mal de bons groupes et je peux voir comment la scène évolue pour devenir aussi grande que la scène européenne. La principale différence ici est le nombre de personnes impliquées dans la chose. En d’autres mots, nous avons besoin de plus de gens dans notre communauté de metalheads pour faire un pas en avant et je pense qu’on le fera dans le futur. Du moins on fait de notre mieux avec le contexte !
Je sais que le Covid-19 a foutu en l’air pas mal de choses, mais avez-vous déjà des choses de prévues pour le futur dont tu pourrais nous parler ? Que ce soit des vidéos, des tournées ou autres ?
Igor Filimontsev : Ouais, ça a été un énorme coup de poing ! Mais néanmoins nous n’avons pas le choix et on devrait avancer peu importe. Donc pour le moment on prépare un concert de présentation de l’album en Russie, et on pense à de nouvelles tournées. Je souhaite à tous que la situation se résolve car c’est la seule façon pour nous de revenir à un ordinaire que nous aimons. Tournées, festivals en plein air, soirées Metal avec des potes, etc… Je pense vraiment que tout sera bon !
Comment gérez vous votre temps entre votre vie personnelle, votre travail et votre groupe ? Comment est-ce que votre emploi du temps a été affecté par le Covid ?
Igor Filimontsev : La musique est ma passion, elle arrive juste après ma famille et mon travail. Oui, j’aimerais passer plus de temps à faire de la musique, mais parfois nous n’avons juste pas cette opportunité du tout. J’aime le faire de faire ça de cette manière parce que j’en ai vraiment besoin pour être totalement heureux. Quand le Covid a commencé nous avons arrêté de répéter ensemble et jusqu’à maintenant nous répétons seuls chez nous uniquement. Il n’y a rien de spécial de notre côté. Je pense que tous les groupes souffrent de cette situation, et je ne parle pas que des groupes, la crise affecte tous les champs d’activité de la planète.
Comment te sens tu avant de monter sur scène ? Est-ce que tu as un rituel d’échauffement spécial ou quelque chose que tu fais avant de libérer la bête en toi ?
Igor Filimontsev : Je suis nerveux. Je déteste attendre que ce soit à nous de jouer. Je veux simplement monter sur scène tout de suite et maintenant. C’est une bonne sensation et c’est bien que ce soit toujours en moi. La bête est juste différente des exercices de gym qui préparent le corps, puisqu’elle n’est pas si effrayante que ça en fait hahaha. Même les petits chatons mignons peuvent hurler. Je n’ai jamais essayé d’être sérieux et sombre sur scène. Le seul but pour moi c’est de m’amuser et que les gens s’amusent également.
Est-ce que tu as des conseils à donner aux débutants qui voudraient apprendre à chanter ?
Igor Filimontsev : Il y a pas mal de cours en ligne pour débuter et progresser rapidement, mais souvenez vous de ne pas essayer de chanter comme votre vocaliste préféré au premier essai. Faites ça étape par étape et vous verrez le résultat rapidement. Et souvenez-vous qu’un peu d’entraînement chaque jour est plus efficace qu’un mois de pause puis un jour entier de growl après ça. Si vous aimez vraiment la musique et que vous faites de votre mieux, vous chanterez mieux que tout le monde !
Quel est le meilleur souvenir de tournée qui te vient en tête ? Et le pire ?
Igor Filimontsev : Le pire est en fait quand j’étais très malade pendant la tournée. J’avais beaucoup de température et la gorge très irritée. Je ne me souviens même plus comment j’ai assuré les concerts puisque le but principal était d’être sur scène et c’est tout. Ce n’était pas si facile. Mais toute l’activité sur scène et une douche chaude après ont fait le boulot, et je me suis rapidement remis. Je me souviens que le premier jour où j’ai commencé à avoir de la température j’ai dormi à l’arrière du van. Dire que je me sentais comme une merde est un pléonasme. Donc imagine toi les gars du groupes qui s’étaient arrêtés près d’un cimetière et qui m’ont lâche “Igor, sors, on t’a trouvé un endroit approprié !”. C’est ça l’amitié au sein du groupe, hahahaha.
Le meilleur souvenir c’est mon premier concert avec Katalepsy en Allemagne. C’était pour l’Extreme Fest Open Air et c’était ma première expérience d’une si grande scène. Un ressenti fantastique ! Je n’oublierai jamais ce voyage ! Tout était nouveau pour moi et c’était vraiment génial. C’est tellement triste que le festival n’existe plus.
Est-ce qu’il y a un plat auquel tu pourrais associer la musique du groupe ? Pourrais tu nous en donner la recette et nous dire pourquoi ?
Igor Filimontsev : Ce n’est certainement pas un plat. C’est une grande table avec plusieurs. Tu peux tous les manger ou en prendre un seul, mais sans te presser. Goûtes tranquillement et tu verras après t’être intéressé à un autre. Tu peux le manger seul ou avec beaucoup d’amis. Tu peux essayer encore et encore et tu trouveras quelque chose de nouveau à chaque essai. En fait je réalise que j’ai très faim, hahahahaha.
Dernière question : imagine que tu peux créer une tournée avec Katalepsy et trois autres groupes. Qui choisirais tu ?
Igor Filimontsev : C’est une excellente question ! Je vais privilégier mes fantasmes :
Suicidal Tendencies – parce que c’est le meilleur groupe du monde.
Integrity – Je peux écouter leur musique indéfiniment.
Suffocation – Le seul et l’unique avec cette musique que je peux reconnaître dès les premières notes.
Un bon set à mon humble avis, hahahaha. Pour être sérieux, c’est un plaisir pour nous de tourner avec différents groupes qui aiment autant la musique que nous. De nouvelles personnes, de nouveaux amis, de nouvelles expériences et de nouvelles émotions qui font que nos concerts sont encore meilleurs.
Merci encore pour ton temps et votre musique ! Est ce que tu as une dernière chose à dire à tes fans européens ?
Igor Filimontsev : Merci à toi aussi ! C’était de bonnes questions et y répondre était un plaisir ! Bien sûr que j’ai quelque chose à dire à tous les Metalheads autour du monde ! Les gars, merci de votre temps. J’espère que vous aimez l’interview. Si vous avez toujours des questions c’est facile de nous trouver via internet et de nous demander tout ce qui vous intéresse personnellement. On y répondra avec plaisir ! Je vous souhaite beaucoup de force ainsi que la santé pour vous et votre famille ! Souvenez vous, ensemble on peut faire énormément de bonnes choses faire face à toutes les situations et crises. Continuez d’écouter de la musique extrême pour être à fond ! J’espère vous voir tous très vite mes amis ! Keep on rocking ! Bye !