Psychonaut 4, maîtres du désespoir, nous offre un nouvel album et célèbre ses dix années de carrière.
Le line-up n’a pas changé depuis leur dernière sortie : Graf (chant), Glixxx (guitare, Im Nebel), Drifter (guitare/chant), Nepho (batterie), S.D. Ramirez (guitare/chant, ex-Signs) et Alex Menabde (basse) nous offrent aujourd’hui Beautyfall, leur quatrième album, toujours chanté en géorgien, leur pays d’origine.
L’album démarre à toute vitesse avec One Man’s War, un titre qui dépeint immédiatement le paysage musical du groupe. Noirceur, tristesse, souffrance, mais toujours ce contraste créé avec des riffs parfois dansants. Les hurlements de désespoir se mêlent à la perfection avec un chant clair inquiétant, puis c’est Tbilissian Tragedy qui frappe. On se sent instantanément enveloppé d’un voile de noirceur pendant que le groupe étale cette rythmique lacérante. L’arrivée du chant nous plonge violemment dans la haine, la détresse et la dépression. Mais ce break entraînant nous redonne une lueur d’espoir, alors que le groupe nous hypnotise. La rythmique est parfois douce, mais toujours empreinte de tonalités noires. …And How Are You? est la suivante, et si la rythmique est plus lente, elle n’en est pas moins pesante. La beauté du texte (prenez le temps de traduire) nous écrase et nous offre une deuxième approche de ce morceau si… déroutant.
Sana Sana Sana, Cura Cura Cura débute avec un son enjoué, dansant, mais lorsque les riffs frappent, ils effacent toute trace de joie. Pourtant, le titre est entraînant, et on se laisse guider dans cette folie pure, qui s’apaisera avec un break épique, puis les mélodies prennent le contrôle du morceau. Un esprit Punk festif se mêle à la noirceur pour #Tokeepandtouse, une composition qui donne une place importante aux harmoniques de guitare et de basse sans toutefois délaisser ce chant tranchant. And Sorrow, Again prend la suite, et cette longue mais mélodieuse introduction, sur laquelle on trouve également un peu d’accordéon, fait finalement place à un titre glacial et imposant. On se sent lacéré par cette rythmique que rien n’arrête, secoué par ce chant torturé, puis finalement c’est une voix samplée qui s’adresse à nous avant que le groupe ne s’exprime à nouveau. Dust, the Enemy est assez différent des autres morceaux, puisque des sonorités étranges se mêlent à un chant grave puis à des riffs épiques. Ces tonalités aériennes collent parfaitement à l’univers du groupe, et la partie finale entraînante surprendra également par sa lourdeur.
Petit bonus, pour leur dernier titre, le groupe s’attaque à Sterile Nails and Thunderbowels, un titre de Silencer, légendaire formation de DSBM. Le son se mélange à la furie Old School du morceau d’origine, tout en ajoutant cette touche si reconnaissable, ainsi que quelques notes d’accordéon.
L’attente de ce nouvel album de Psychonaut 4 a été récompensée. Et quelle récompense… Beautyfall est un album d’une intensité malsaine, oppressante et qui apporte un délicieux désespoir à nos vies. Le moment ne pouvait être mieux choisi.
95/100