Review 447 : Harakiri For The Sky – Mære

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Fidèles à eux-mêmes, Harakiri For The Sky poursuit son ascension.

Créé en 2011 en Autriche par M.S. (tous instruments, Bifröst, ex-Karg/Anomalie en live) et J.J. (chant, Karg, Seagrave, Lûs…), le groupe nous offre régulièrement des albums de qualité. C’est en 2021 que sort Mære, leur cinquième création.

Si le duo compose seul, ils bénéficient à nouveau de l’aide de Kerim « Krimh » Lechner (Septicflesh, Act of Denial, ex-Decapitated…) à la batterie, mais également de la voix de Neige (Alcest, ex-Amesoeurs, ex-Lantlôs, ex-Glaciation…) et du vocaliste de Gaerea. Connaissant le groupe depuis des années, j’ai toujours écouté leurs compositions en deux phases : la première écoute, et une autre plus poussée.
Lors de la première écoute de Mære, j’ai remarqué que le groupe poursuit son chemin dans un style Post-Metal mélancolique, froid et empli d’une tristesse insondable. Des éléments Black Metal témoignent toujours de leurs débuts, mais le chant a évolué, offrant à J.J. un style inimitable aussi brut que pur, lui permettant de transmettre toute sa douleur. On note également quelques détails, comme une certaine douceur sur Sing for the Damage We’ve Done, des mots sur I’m All About the Dusk, ainsi qu’une approche plus Old School sur Once Upon the Winter ou cette noirceur qui colle au duo vocal de Silver Needle – Golden Dawn. Les morceaux s’enchaînent, et chacun laisse sa trace dans notre esprit.
Ce n’est que lorsque l’album a tourné plusieurs fois qu’il peut enfin révéler toute sa saveur, sa puissance, et finalement nous transpercer. Des détails pour certains, mais ce sont ces petites tonalités indétectables la première fois, ces intonations tragiques, ces paroles profondes ou si simple qui nous laissent penser que le groupe manie son univers à la perfection. La violence naïve de I, Pallbearer, les leads hypnotiques mais déchirants d’Us Against December Skies, cette sensation d’oppression instantanée, de claustrophobie sur Three Empty Words, l’avalanche sonore entrecoupées de pauses de And Oceans Between Us, ou encore cette bouleversante douceur sur l’introduction de Time Is A Ghost, qui se trouve brutalement écrasée pour faire place aux riffs. Et bien sûr, l’appropriation parfaite de la mélancolique Song to Say Goodbye, une composition de Placebo que le groupe a transformée sans lui faire perdre son âme.

Harakiri for the Sky est l’un des rares groupes à pouvoir percer notre carapace pour nous émouvoir aux larmes. Et c’est ce qu’ils font pour la cinquième fois avec Mære, tout en apportant une douce violence à travers dix titres magiques. L’année commence à peine, mais il est certain que cet album sera dans le haut du classement.

99/100

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