Review 476 : Sur Austru – Obârsie

Deuxième album pour Sur Austru en 2021.

Créé en 2018 par Tibor Kati (chant/guitare/claviers/bucium, Grimegod), Ovidiu Corodan (basse/chant/simandre, Grimegod) et Petrica Ionutescu (instruments traditionnels) suite à la dissolution de Negura Bunget. Ils sont alors rejoints par Sergiu Nadaban (batterie/percussions/simande, Kultika), Ionut Cadariu (flûte/claviers) et Mihai Florea (guitare/bucium, Grimegod). Un premier album sort en 2019, puis c’est Obârsie qu’ils nous offrent à présent.

Ceux qui connaissent déjà Negura Bunget ne seront pas surpris, le groupe joue plus qu’un simple mélange entre Death Metal, Black Metal et Folk Metal. Non, Sur Austru ne joue définitivement pas une musique codifiée, sur laquelle on peut mettre facilement une étiquette et que l’on apprécie en remuant la tête. Le groupe nous propose une véritable invitation à la culture roumaine, à une sorte de rituel auquel tous les instruments sont conviés, des plus conventionnels tels la guitare et la batterie, aux plus originaux, comme le bucium et la simande. Côté chant, on retrouve bien évidemment les hurlements propres au Metal, ces cris sauvages et violents que les musiciens nous offrent, mais également des chœurs magiques, entre lesquels la magie opère. Le groupe chante en roumain, et je ne pense pas avoir reconnu d’anglais, mais je peux me tromper. Certains morceaux sont très longs, comme Cel din Urma et Taina, permettant aux six musiciens de nous offrir un véritable recueillement en leur compagnie pour célébrer la nature, le respect et l’apaisement, alors que d’autres, plus courts comme Codru Moma, nous permettent de rester dans cette ambiance douce et entraînante grâce aux sonorités Folk, tout en attendant la suite. Le groupe manie aussi bien sa culture que la noirceur, comme en témoigne Cant Adânc, mais ils sont également capables de nous inviter à prendre part à une douce transe, comme pour Caloianul. Les sonorités se font de plus en plus épiques et inquiétantes, jusqu’à l’arrivée de la saturation et des tonalités Metal. Comme pour parfaire la cérémonie, Ucenicii din Hârtop I nous propose un Black/Folk aérien et enchanteur, prenant et viscéral, puis la flûte nous emmène lentement jusqu’à Ucenicii din Hârtop II, le dernier titre, pour compléter ce rituel initiatique entre violence, douces sonorités planantes et surtout une ambiance à la fois majestueuse et sombre.

Vous qui vous attendez à un énième album de Folk Metal, renoncez à écouter Sur Austru. Obârsie est la digne suite de son prédécesseur, et propose une heure de rituel païen, de communion avec la force de la nature et de culture roumaine brute.

95/100

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