Premier EP pour Junon.
Mais ne les prenez pas pour des débutants. Après treize ans sous le nom de General Lee et quatre années de pause, Arnaud Palmowski (chant), Fabien Zwernemann (guitare), Martin Catoire (guitare), Alex Renaux (guitare), Vincent Perdicaro (basse) et Florian Urbaniak (batterie) remettent le pied à l’étrier avec The Shadows Lenghten.
Quatre titres “seulement”, mais c’est bien assez pour se rendre compte que la motivation de Junon est toute aussi vive qu’elle a pu l’être par le passé. Côté style, rien n’a changé, c’est un Post-Hardcore énergique et vindicatif teinté d’un Sludge gras que les six musiciens nous proposent, à commencer par Sorcerer. La rythmique est épaisse et pesante, les leads perçants nous transpercent et accompagnent à merveille les hurlements du groupe, tout en nous faisant remuer la tête. Les riffs entraînants continuent sur Carcosa, le premier single sorti en décembre, il est impossible de ne pas se laisser happer par ce torrent de fureur. Le ton lancinant des morceaux est étouffant, mais les chœurs plus doux le rendent également très attrayant, créant un contraste assez savoureux. Mais cette tornade de son se teinte parfois de nuances sombres, comme sur Flood Preacher, un titre aux riffs un peu plus complexes. La base rythmique chaotique est décorée avec ces harmoniques planantes et entêtantes, mais elle reste capable de nous écraser consciencieusement avant un break fantomatique. L’atmosphère sombre devient mystérieuse et menaçante avec The Bleeding, le dernier titre, qui continue sur cette lancée agressive avant de s’apaiser d’un coup avec ce break doux mais la fureur ne s’éteint vraiment jamais, et la reprise est à la hauteur de l’intensité de la voix du chanteur.
Ces quatre années de pause ont été bénéfiques pour Junon, dont la motivation est à présent aussi intense que leur son. The Shadows Lenghten est court, mais réussit sans mal à nous convaincre d’attendre la suite avec impatience.
90/100