Review 503 : Wolvennest – Temple

Wolvennest revient pour une nouvelle cérémonie.

Créé en 2015 en Belgique, le groupe est composé de Shazzula (chant/claviers/theremine), Corvus von Burtle (basse/guitare/claviers, Cult of Erinyes), Michel Kirby (guitare), Marc De Backer (guitare), John Marx (basse), Déhà (batterie/claviers/chant, Imber Luminis, Merda Mundi, Yhdarl, ex-Clouds, ex-Lebenssucht…) et Bram Moerenhout (batterie) pour Temple, son deuxième album.

Difficile de décrire précisément la musique du groupe. Basé sur un Black Metal expérimental truffé d’influences Ambiantes, Psychédéliques et Doom, le groupe fait ce qu’il veut quand il le veut.
Le premier titre de l’album s’intitule Mantra, et il constitue une sorte de porte d’entrée dans l’univers du groupe, une introduction à leur rituel. Le son est lent, lancinant et surtout très axé sur des tonalités mystiques captivantes. Bien qu’extrêmement long, le morceau semble si court, si lourd et si oppressant qu’on ne le sent pas passer. Wolvennest nous transporte littéralement, et il en est de même pour Swear to Fire, un titre passionné et plus sombre que le précédent. La guitare lead nous offre des tonalités abrasives, alors que la rythmique prenante nous hypnotise, aidée par la voix de la chanteuse. Les sonorités psychédéliques font leur effet, puis c’est Alecto qui prend la suite, avec cette inquiétante douceur. Après un rapide sample vocal, la basse joue toujours comme toujours un rôle important dans ces riffs aériens, puis ce sont des leads perçants qui prennent la tête du titre. Retour au chant avec Incarnation, qui crée un contraste à la fois sublime entre cette voix douce, ces paroles dures et des riffs pénétrants. Une deuxième voix rejoint le mélange, puis la rythmique avance jusqu’au point culminant du morceau, qui se brise net.
A nouveau, les ténèbres se dressent pour All that Black, un titre étrange mais entêtant, lancinant, mélancolique et qui cache une rage interne. Le groupe appose sa patte via de longues mélodies noires et dissonantes qui viennent se greffer au mélange, puis c’est Succubus qui démarre. On retrouve sur cette composition la voix profonde et sensuelle de King Dude, une lenteur enivrante et des tonalités perçantes en arrière plan, ainsi qu’un duo vocal époustouflant avant un final étrange. Disappear vient soudainement s’emparer de notre esprit, entre ces riffs sombres impénétrables, ces voix qui sortent de nulle part, ces influences mystiques et cette noirceur si alléchante, si douce mais pourtant si froide et distante. Souffle de Mort, le dernier titre, débute enfin. C’est sur ce morceau que l’on prend le plus conscience de l’atmosphère ritualistique du groupe. Entre sonorités sombres, percussions ethniques, psalmodies impies en français et mélodies dérangeantes, la composition n’est clairement pas la plus accessible, mais elle est l’une des plus intéressantes.

Le rituel de Wolvennest a pris fin. A la première écoute, Temple apparaît comme un long album de Black Metal mystique aux diverses influences, assez complexe à aborder. Après plusieurs écoutes, l’album se révèle être d’une richesse insondable, d’une profondeur impie et ce mélange de tonalités est aussi oppressant que sublime.

95/100

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