Review 523 : Marianas Rest – Fata Morgana

Marianas Rest revient nous apporter sa mélancolie.

Après deux très bonnes sorties, le groupe finlandais créé en 2013 signe chez Napalm Records pour Fata Morgana, son troisième album. Jaakko Mäntymaa (chant), Aapo Koivisto (claviers, Omnium Gatherum), Harri Sunila (guitare), Nico Heininen (batterie), Nico Mänttäri (guitare) et Niko Lindman (basse, Omnivortex) sont prêts.

L’album débute avec Sacrificial, un morceau qui donnera l’ambiance générale. Entre sonorités pesantes, riffs mélodieux et rythmique sombre, le vocaliste propose des hurlements déchirants, un chant clair somptueux et une présence imposante, tout en laissant les instruments assurer une base mélancolique entêtante. La froideur du groupe s’exprime par des passages plus calmes, comme sur Glow From The Edge et sa sublime introduction, rejointe par des murmures. Un chant viscéral vient susciter la fascination et l’effroi, pendant que l’instrumentale nous hypnotise. Les cris de douleur sont complétés par le violon de Timo Virkkala et le chant de Lindsay Schoolcraft (Antiqva, ex-Cradle of Filth) qui accompagnent à merveille cette complainte, qui se transforme en quelques mots gagnant en intensité avant d’exploser à nouveau. Pointless Tale prend la suite avec une rythmique plus énergique, mais la peine et la noirceur font toujours partie de ces sonorités envoûtantes, créant un voile brumeux, qui alterne entre beauté glaciale et force obscure. Le titre se pare parfois d’une certaine langueur, proposant un son clair au sein duquel on perçoit encore les influences de la formation, puis The Weight offre un son lourd. Les riffs sont plus lents, plus épais et surtout ils sont renforcés par une ambiance oppressante, offrant une atmosphère écrasante au morceau.
Le groupe nous dévoile une introduction transcendante pour la courte Horrokseen, un morceau sur lequel on retrouve ce violon et ces mots effrayants qui sortent de l’obscurité avant que la rythmique ne nous apaise à nouveau. Fata Morgana vient ensuite, et c’est un hurlement terrifiant qui nous accueille sur une rythmique plutôt douce mais toujours emplie de sentiments profonds et d’une rage enchaînée. Les hurlements finiront par libérer cette fureur, embrasant peu à peu la rythmique, rejointe par des orchestrations majestueuses qui renforcent cette impression de grandeur. On sent dans la voix du chanteur que ces simples mots sont douloureux, comme une illusion qui disparaît, puis Advent Of Nihilism nous fait replonger dans une mer de noirceur. Pourtant, les riffs sont plutôt doux, et le contraste avec le chant saturé offre une ouverture fascinante entre ces deux mondes opposés et pourtant si complémentaires. L’album s’achève avec South Of Vostok, une composition qui pioche quelques sonorités dans la froideur finlandaise, mais également dans une lenteur et une lourdeur hypnotiques, doublée par des leads aériens. 

Marianas Rest disposait déjà d’une excellente discographie, mais Fata Morgana y ajoute une pièce maîtresse. L’intensité de cet album ne cesse de croître, offrant au monde huit compositions brûlantes de mélancolie et de langueur.

95/100

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