Review 542 : Cryptosis – Bionic Swarm

Cryptosis va faire parler de lui.

Créé aux Pays-Bas en 2013 sous le nom de Distillator, le groupe de Thrash Metal nous offre un EP, deux albums et un split avec Space Chaser avant de changer de nom. Depuis 2020, Laurens Houvast (guitare/chant, ex-Face the Fact), Frank te Riet (basse/mellotron/choeurs, Omgeving) et Marco Prij (batterie, Blasphemy Night) se sont orienté vers un Thrash Progressif, qu’ils nous dévoilent avec Bionic Swarm

Le groupe nous ouvre les portes de son univers futuriste et spatial illustré par Eliran Kantor (Acrania, Cult of Lilith, Fleshgod Apocalypse, Incantation…) avec Overture 2149, une introduction plutôt calme mais inquiétante, avant de nous tomber dessus avec les riffs de Decypher. Bien que la base Thrash agressive soit toujours présente, le groupe ajoute des passages chiadés et majestueux qui contrastent avec ces hurlements vindicatifs. Pourtant, l’univers est captivant, entre la violence et la fascination que suscitent ces riffs tranchants, tout comme sur Death Technology. Le son de basse est claquant et très présent, suivant de très près cette guitare ultra-rapide sous un déluge de frappes et de hurlements bruts. C’est sur Prospect of Immortality, le plus long morceau de l’album, que le groupe dévoile le plus son côté Prog, avec notamment une introduction dissonante et assez planante, à laquelle s’ajoute peu à peu la violence du Thrash Metal. Ce mélange entre rage et technicité est à la fois surprenant et pourtant très intéressant, mêlant des effets lointains, du tapping entêtant et un certain groove.
Transcendence repart dans la furie endiablée d’un Thrash Metal Old School aux riffs acérés et aux cris bruts parfois perçants, mais on sent à nouveau que les sonorités qui accompagnent cette base sont très modernes. Perpetual Motion vient offrir une pause à cette déferlante de technicité avec un sample orbital, puis une voix nous annonce Conjuring the Egoist, un titre à l’introduction ultra-rapide qui écrase littéralement tout sur son passage. Les riffs prennent des teintes plus imposantes, et les rares pauses font retomber le son sur nous, avec cette sensation écrasante. Game of Soul, le titre suivant, reste dans des sonorités plus directes, avec toutefois des harmoniques dissonantes intrigantes, et à nouveau le mélange est efficace, tout comme sur la planante Mindscape. La longue introduction nous offre à nouveau ces sonorités futuristes tout en incluant une rythmique solide, puis les ambiances prennent le relais, dévoilant une dimension majestueuse au titre. Le lead final, accompagné de ces murmures est sublime. Flux Divergence, le dernier titre, nous offre une nouvelle leçon de Thrash Metal, en mélangeant une base Old School puissante avec ces influences modernes que le groupe cultive depuis le début, et le morceau sera à l’origine de bien des séances de headbang.

Cryptosis n’est pas qu’un changement de nom, il est une évolution, une progression. Le changement de style du groupe nous offre un Bionic Swarm supersonic, imposant, majestueux et fracassant que l’on est pas prêts d’oublier !

95/100

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