Prenez place pour savourer Multiversal, le deuxième album de The Beast of Nod.
Créé en 2011 aux Etats-Unis, le groupe est composé de Paul Buckley (chant/créateur de l’univers), Görebläster Körpse-härvest Lunden (guitare/composition), Brendan Burdick (basse) et “Lord Marco” Pitruzzella (batterie, Six Feet Under, Solus ex Inferis, Mazikeen, ex-The Faceless, ex-Brain Drill…).
Le groupe joue du Death Metal aux multiples facettes, c’est un fait, mais sa musique est influencée par un univers imaginaire créé par le chanteur, nommé The Land of Nod. Et cet univers intergalactique qui mêle Death Metal Technique/Progressif, Fantasy et une créativité hors-norme est sur le point de s’exprimer à travers neuf morceaux !
Si vous pensez entendre une basique démonstration scolaire de musique lourde couplée à des accents futuristes, vous avez tout faux. Les compositions de The Beast of Nod mélange intelligemment une technicité extrême, une violence ultra-lourde et un univers spatial que le groupe développe selon ses envies, explorant parfois la puissance, parfois des passages complexes, que l’on entend sur Flight of the Quetzalcoatlus ou Contemporary Calamity, les deux premiers morceaux. Le son est travaillé au possible, et autorise les musiciens à passer dans toutes les nuances, de l’agression pure aux passages planants, mais également à la violence moderne de Intergalactic War!. Les claviers prennent une place importante dans cette composition, créant un univers pesant pour étaler les riffs chiadés du groupe, puis c’est l’entêtante Call of the Squirrel qui frappe. On retrouve sur ce morceau des leads surréalistes signés Joe Satriani pour accompagner la fascinante complexité du groupe.
Nick Padovani (Equipoise) se joint au groupe pour Unleashing Chaos, un morceau à la fois sombre, perçant et très axé sur les sonorités Prog modernes couplées à de la violence pure, puis c’est l’écrasante et majestueuse The Plan for Multiversal Creation qui frappe. Des ambiances épiques s’ajoutent à cette technicité omniprésente et cette rage créative, puis on retrouve John Matos (Abiotic) sur Guardians of the Multiverse un titre guerrier qui débute par une section au piano prenante. Le morceau est également majestueux mais n’offre aucun répit aux musiciens qui donnent le meilleur d’eux-mêmes sur ce titre coupé par un break aérien. Les multiples leads finissent par nous hanter avant la virulente The Latent Threat, un morceau qui pioche dans le Deathcore et des influences de Death Symphoniques pour appuyer ce passage du l’histoire du groupe, qui nous mène à ShRedding OF the Cosmos. Ce morceau n’accueille pas un ni deux mais bien trois guests: Sanjay Kumar (Wormhole), Matias Quiroz (Bleak Flesh) et Michael Angelo Batio accompagnent le groupe pour donner à la dernière composition de l’album une saveur impériale, qui mélange brutalement une ambiance lourde à une virtuosité effrénée. Très saccadée, la rythmique ne manque pas de nous frapper jusqu’à la dernière seconde.
Vous pensiez que The Beast of Nod était l’un de ces projets bêtement techniques ? Pauvres fous. Multiversal nous offre réellement un voyage orbital axé sur une technicité incroyable pour faire vivre cet univers propre au groupe, auquel les guests se greffent à merveille.
90/100