Review 634 : Nature Morte – Messe Basse

Nouveau chapitre pour Nature Morte.

Créé en 2015 en France, le groupe sort une démo en 2016, puis un premier album en 2018, suivi d’un split avec Hegemon en 2020. En 2021, Chris Richard (basse/chant), Vincent Bemer (batterie) et Stevan Vasiljevic (guitare) nous proposent Messe Basse, chez Source Atone Records.

Décrire la musique de Nature Morte n’est pas chose facile. Ancrée dans un Post-Black aux accents Shoegaze, leur musique m’évoque après quelques écoutes un tsunami. Only Shallowness est pesante dès le début de cette introduction aérienne, puis la vague frappe soudainement avant que les riffs couplés à ces hurlements ne nous écrasent sans relâche pendant plusieurs minutes. L’accalmie appelle à nouveau la violence, puis l’outro permet au groupe d’utiliser un sample d’une citation de George Orwell, puis le schéma se répète avec White Goat, Dark Hoof, le premier titre dévoilé par le groupe. Le morceau est oppressant et pourtant très majestueux, offrant un contraste impressionnant et saisissant, tout comme Knife, une composition assez sombre. Les effets aériens nous entourent avant l’assaut de la rythmique, puis la magie opère.
T.S.O.C. est assez différente des autres compositions, mêlant un groove malsain à des notes douces et des hurlements macabres pour un court titre avant Beautiful Loss, une nouvelle vague d’oppression et de noirceur. Le titre gagne lentement en intensité grâce à la réverbération avant de libérer les riffs furieux. Le doux break nous autorise quelques bouffées d’oxygène avant d’être à nouveau ensevelis jusqu’à l’outro, puis Night’s Silence nous dévoile une rythmique glaciale et contemplative composée d’une base lancinante et d’harmoniques planantes. Le groupe nous envoûte en permanence, offrant une reprise plus lourde avant un final inquiétant. L’album prend fin avec Messe Basse, une instrumentale mélancolique et oppressante assez minimaliste qui nous donne envie de recommencer l’aventure indéfiniment.

Si le premier album de Nature Morte avait fait l’unanimité, il en sera de même pour Messe Basse. Le groupe est en pleine ascension dans un style étouffant, mélancolique et aérien que les musiciens développent à la perfection, apportant un contraste à couper le souffle.

95/100

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