Review 803 : Aborted – ManiaCult

Aborted sévit à nouveau.

Créé en 1995 en Belgique par Sven de Caluwé (chant, Bent Sea, Coffin Feeder, ex-Oracles, ex-Leng Tch’e, ex-System Divide…), le groupe finit par recruter des musiciens à l’international. A ce jour, ce sont Ken Bedene (batterie, Aerith, ex-Oracles, ex-Abigail Williams, ex-System Divide), Ian Jekelis (guitare, ex-Abigail Williams, ex-Abysmal Dawn) et Stefano Franceschini (basse, Hideous Divinity, Ghouls, Hammer of Dawn) qui complètent le line-up pour la sortie de Maniacult, le onzième album du groupe, chez Century Media Records.

A nouveau enregistré/mixé/masterisé par Kristian « Kohle » Kohlmannslehner (Agathodaimon, Benighted, Crematory, Cytotoxin, Lacrimas Profundere, Powerwolf, Sinister…) et illustré par Pär Olofsson (Abominable Putridity, Arkaik, Aversions Crown, Devourment, Cognitive, Pathology, Exodus, Immolation…), l’album s’annonce comme le digne successeur de leur Death/Grind assassin.
On le constate facilement dès Verderf, le premier morceau, qui nous écrase de tout son poids après une longue intro sombre et inquiétante. Les quelques leads entêtants nous mènent droit sur ManiaCult, un titre d’une brutalité monstrueuse en compagnie de Joe Bad (Fit for an Autopsy). Quelques parties techniques se mêlent au groove accrocheur, mais la noirceur n’est jamais loin de la violence, tout comme sur l’intense Impetus Odi. Le titre est aussi pesant qu’agressif, et même le solo sanglant nous confirme que tout est fait pour nous faire remuer la tête en attendant de retrouver le chemin des fosses explosives. Côté chant, Sven met ses capacités à rude épreuve entre différents growls et screams, comme on peut aussi le constater sur Portal to Vacuity et ses influences Black Metal, qui propose une ambiance un peu différente mais tout aussi entraînante. Retour de la violence Old School sur Dementophobia et ses leads qui semblent presque trop enjoués, puis A Vulgar Quagmire fait renaître cette ambiance oppressante avant de nous écraser une fois de plus sous la puissance des riffs. Le morceau nous fait largement ressentir la base Grindcore, puis Verbolgen nous permet de respirer avec quelques notes mélancoliques au piano. Le groupe revient à la charge avec Ceremonial Ineptitude, une composition assez dissonante qui mélange sans surprise une violence extrême et lourde à quelques pointes plus techniques en compagnie de Ryo Kinoshita (Crystal Lake, Future Foundation). Le groupe continue avec Drag me to Hell, un morceau majestueux et très sombre sur lequel ils accueillent Filip Danielsson (Humanity’s Last Breath, In Reverence) tout en proposant une ambiance apocalyptique, puis c’est Grotesque qui nous violente avec des riffs ultra-rapides. Les leads apportent cette touche entêtante à une base brutale, puis I Prediletti: The Folly of the Gods nous permet d’admirer la beauté de son introduction. La violence ne tarde pas à revenir sur le devant de la scène, mais le titre mêlera ambiance imposante et pure rage pour clore cet album d’une manière aussi intense qu’efficace.

Aborted n’a plus rien à prouver depuis des années, pourtant le groupe continue d’innover. Bien sûr, Maniacult va vous proposer des titres directs, puissants et accrocheurs, mais le groupe glisse des pointes de technicité, d’intensité et même des sonorités plus sombres et majestueuses pour créer un son surpuissant.

95/100

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