Review 822 : Rivers of Nihil – The Work

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Rivers of Nihil vient compléter son œuvre.

Créé en 2009 aux Etats-Unis, le groupe nous avait ébloui en 2018 avec un troisième album incroyable. Jake Dieffenbach (chant), Brody Uttley (guitare, ex-Dissian), Adam Biggs (basse/chant, WretchedPain, ex-Dissian), Jon Topore (guitare) et Jared Klein (batterie, Flub, ex-Psychosomatic) nous présentent The Work, leur quatrième album, à nouveau accompagnés par Zach Strouse (Burial in the Sky) au saxophone.

On débute avec The Tower (Theme from « The Work »), un premier titre qui lève progressivement le voile sur le son que le groupe va développer sous l’artwork de Dan Seagrave (Suffocation, Decrepit Birth, Devourment, Gorguts, Entombed, Morbid Angel, Pestilence…). Un chant clair et des mélodies mélancoliques nous mènent à cette explosion aérienne qui finira par s’apaiser avant Dreaming Black Clockwork. Le titre nous offre lourdeur, complexité réfléchie et une rage solide, mais également une ambiance étouffante, que la rythmique écrasante soit en marche ou non, et on retrouve cette folie qui nous avait séduit. Le final chaotique nous propulse sur la douce Wait, une composition très calme qui conservera cette ambiance rassurante même lorsque les hurlements fantomatiques et la saturation viendront hanter les riffs, puis Focus propose un groove sombre très accrocheur. Le duo chant saturé renforcé par des choeurs clairs est sublime, puis le groupe renoue avec la rage sur Clean, le titre suivant. Ces patterns rapides et explosifs font leur effet, apportant noirceur et lourdeur à la composition entêtante qui propose également des harmoniques dissonantes et ambiantes avant de s’achever sur de la violence pure, alors que The Void from Which No Sound Escapes nous propose une nouvelle pause de douceur. Elle sera de courte durée, puisque l’on entend déjà que le son s’embrase en arrière plan, tout en conservant des passages plus calmes qui mettent en avant les capacités des musiciens. Le groupe enchaîne avec la puissante MORE?, un titre un peu plus court qui s’axe entièrement sur une rage viscérale, et même lorsque la rythmique semble calme, elle ne demande qu’à nous exploser au visage. La lourdeur sera mise de côté sur la courte Tower 2, une composition inquiétante mais calme, qui développe des tonalités ambiantes tout comme Episode, un morceau qui s’appuie sur une certaine lenteur pour surprendre avec une lourdeur majestueuse et lancinante. A nouveau le titre développera des sonorités complexes et entêtantes, puis la violence refait surface, accompagnée d’éléments sombres, effrayants et dissonants. Maybe One Day prend la suite avec un son beaucoup plus doux et calme qui emprunte au Post-Metal pour agrémenter cette base Prog. Les éléments Death Metal sont absents du morceau, mais l’angoisse surgit à nouveau pour Terrestria IV: Work, la dernière composition. Onze minutes et demie de savoir-faire, d’ambiance oppressante, de mystère et d’éléments agressifs qui se mélangent pour donner ce son que seul le groupe sait développer, tout en l’agrémentant d’éléments aériens et de sonorités complexes.

Rivers of Nihil maîtrise son sujet. Si le groupe semble s’axer sur plus d’expérimentations sonores avec The Work, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est riche et efficace. Chaque nouvelle écoute vous fera découvrir ou redécouvrir des éléments. On ne s’en lasse pas !

90/100

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