Pas de repos pour Ministry !
Depuis 1981, le groupe mené par Al Jourgensen (chant/guitare/claviers, Surgical Meth Machine, ex-1000 Homo DJs, ex-Revolting Cocks) ne cesse de proposer des albums. Accompagné par John Bechdel (claviers, ex-Prong), Cesar Soto (guitare, The Sixth, ex-3 Headed Snake), Roy Mayorga (batterie, Hellyeah, ex-Soulfly, ex-Stone Sour), Paul D’Amour (basse, ex-Tool) et Monte Pittman (guitare, ex-Prong, live pour Madonna), le groupe sort Moral Hygiene.
L’album commence avec Alert Level et son sample introductif inquiétant. Des riffs groovy et la voix remplie de delay du chanteur nous parviennent pour créer un piège dansant dans lequel on se laisse facilement attirer, tout en répétant déjà les chœurs. Si le morceau est entrainant, il est également très efficace pour exprimer cette révolte, tout comme l’énergique Good Trouble, la composition suivante. Si à première vue le titre est énergique, le groupe place tout de même quelques passages plus planants pour créer un contraste attrayant, alors que Sabotage is Sex revient dans des tonalités plus Old School en compagnie de Jello Biafra (ex-Brujeria, ex-Dead Kennedys, ex-Melvins) et son timbre si spécifique. Disinformation prend la suite, et c’est avec un son aussi entêtant que brut que le groupe dénonce les fake news et autres plaies qui circulent avant de s’attaquer à Search And Destroy, une reprise des Stooges en compagnie de Billy Morrison (Billy Idol, ex-The Cult) à la guitare. Le mélange entre l’esprit Punk et la saturation du groupe le rend très accrocheur, puis Believe Me vient calmer le jeu tout en injectant noirceur et dissonance à la rythmique, alors que les refrains se font plus majestueux. Broken System apaise à nouveau l’atmosphère avec une introduction mystérieuse et des leads aériens, puis la rythmique rejoint le mélange tout en conservant cette ambiance. Le sample viendra accentuer cette rage politique, puis les accents Rock/Blues resurgissent alors que We Shall Resist reste dans ces sonorités pesantes assez lentes. Death Toll nous propose un groove sombre et assez malsain peuplé de voix samplées avant de clore l’album avec TV Song #6 (Right Around The Corner Mix) et son évidente agressivité. Rapidité, lourdeur et surtout ce son si particulier que seul le groupe sait créer.
Ministry reste fidèle à ses valeurs et à ce son unique qui a participé à leur réputation. Entre modernité, effets entêtants, samples politisés et agressivité, Moral Hygiene sait ce que les amateurs du groupe aiment, et sait également le retranscrire avec une sincérité évidente. Plus Indus que Metal, mais très intéressant dans tous les cas.
85/100
