Oubliez la délicatesse avec Bastarður.
Créé en Islande par Aðalbjörn “Addi” Tryggvason (chant/guitare/basse, Sólstafir) et Birgir Jónsson (batterie), le groupe nous dévoile Satan’s Loss of Son, leur premier album, avec “quelques” guests : Marc Grewe (Insidious Disease, ex-Morgoth), Alan “Nemtheanga” Averill (Primordial, Dread Sovereign), Ásgeir Trausti, Júlli T, Siggi Hjálmur, Ragnar Zolberg (Sign, Pain of Salvation, ex-Solstafir en live), Thrainn Árni Baldvinsson (Skálmöld) et Flosi Þorgeirsson.
L’album débute avec Viral Tumor, une composition aussi énergique et brute que sale qui fait honneur au Crust/Punk de la formation. Les riffs sont simples, les hurlements communicatifs, il n’en faut pas plus pour nous faire remuer le crâne tout en savourant cette saturation de chaque instant, qui nous parviendra également avec Neonlight Blitzkrieg après une introduction trop calme. La violence pure refera surface sur un blast, et les deux voix se répondent en ajoutant des influences Death Old School, puis Satan’s Loss of Son dévoile une certaine mélancolie dans sa dissonance. Même le chant propose une touche intense et saisissante, rappelant l’ancienne période du groupe du vocaliste, puis Burn renoue avec cette énergie crasseuse tout en conservant cette puissance viscérale. Le titre est tout de même très remuant, profitant de cette base brute pour aligner blast et rythmique efficace, alors que les leads aériens nous transportent, alors que The Whispering Beast veut absolument vous faire mosher tout en dévoilant des leads hypnotiques. Vous avez déjà tous reconnu l’invité sur Black Flag Fools (Alan “Nemtheanga” Averill, pour ceux qui ne suivent pas) proposant un contraste impressionnant mais qui colle à la perfection à cette dualité entre mélancolie et intensité. Le titre est très court, mais il nous lâche sur Afturhalds Kommatittir, un morceau étrangement mélodieux. On conserve cette énergie, mais des accents groovy se glissent dans la composition, alors que Rise Up, le dernier morceau, propose une lente et étouffante dissonance. La lourdeur renforce ces riffs criards, sur lesquels les mélodies lancinantes se posent sans mal tout en faisant place à une ultime partie dissonante.
Bastarður veut jouer avec la crasse, la dissonance et une énergie brute, ce qui convient parfaitement à l’ambiance de Satan’s Loss of Son. Les invités donnent quelques nuances au Crust/Punk du groupe, qui fera le bonheur des amateurs du son Old School, de la mélancolie et de la rage.
90/100